Le 116 est ici considéré avant tout comme une maison, les œuvres de la Collection départementale d’art contemporain y prenant place tels des meubles, des objets fonctionnels, usuels. Mais ce n’est pas une maison comme les autres, meubles et objets ne sont pas utilisables tels quels, loin s’en faut. Pourtant, tout y passe ou presque : verres, vaisselle, fruits, fleurs, télévision, rideaux en dentelle, banc, masques africains, coiffeuse, babioles, mappemonde, outils... Les éléments familiers que l’on trouve généralement dans une maison sont là, mais leur processus de fabrication est souvent surprenant, toujours décalé, relevant du geste de l’artisan ou du détournement de produits manufacturés.

La question du geste est au cœur de l’exposition. En effet, depuis Marcel Duchamp et l’invention de la pratique du « ready made », le rapport aux savoir-faire est interrogé par les artistes contemporains. L’emprunt à la vie ordinaire d’objets déjà manufacturés, la question du geste, de sa technicité, de sa place dans le processus de création sont des sujets régulièrement soulevés.

Certains n’hésitent pas à faire appel à des savoir-faire extérieurs pour réaliser leur projet, comme ici Joël Ducorroy qui revendique de travailler en costume dans un bureau, loin de la térébenthine et de la poussière des ateliers d’antan, ou encore Franck Scurti, qui en bon artiste « matérialiste conceptuel » sollicite des techniques particulières pour chacune de ses œuvres : ici un processus de thermo moulage sur des sculptures africaines. D’autres conservent une relation forte au « métier » comme Johan Creten avec la céramique, Hélène Mugot et le travail du métal, ou encore Françoise Vergier et la maîtrise du bois. Une troisième catégorie d’artistes navigue entre ces deux postures. Ils aiment « bricoler » des objets préexistants, leur geste les déplace, en modifie l’usage comme le sens. Édouard Sautai transforme de la vaisselle ordinaire en toupies, Michel Aubry compose à partir de flûtes sardes des objets en référence aux mythes de la modernité, ou encore Nam June Paik symbolise, via ses téléviseurs, la mondialisation des échanges. Chaque objet est choisi par l’artiste pour l’épaisseur singulière qu’il revêt à ses yeux, son geste nous fait partager cette poésie de l’ordinaire.

Cette exposition s’inscrit dans une étroite collaboration avec la ville de Montreuil dans le cadre d’une convention de coopération culturelle avec le Département. Elle prend place dans la manifestation annuelle des Journées Européennes des Métiers d’Arts et entre en résonance avec la résidence d’Alexandra Sá portée par le 116 et soutenue par le Département en 2017.

Les Rendez-vous

Samedi 18 mars

À 17h : Alexandra Sá invite l’artiste Charlie Jeffery.

Samedi 25 mars

À 14h30 : visite de l’exposition en langue des signes.
Sur réservation.

À 16h : Ta-Da atelier destiné aux personnes sourdes et malentendantes.
Sur réservation.

À 17h : Alexandra Sá invite l’artiste Ann Guillaume.

Du Vendredi 31 mars au Dimanche 2 avril

« Les Journées Européennes des Métiers d’Art »

Depuis 2011, la Ville s’associe aux Journées Européennes des Métiers d’Art pour valoriser les artisans et créateurs d’art de plus en plus nombreux à Montreuil, susciter des vocations et aller à la rencontre de ces talents.

Samedi 1er avril

À 17h : visite commentée de l’exposition par un conférencier.

Dimanche 2 avril

Ouverture exceptionnelle de 14h à 18h
De 15h à 17h : Du papier découpé au popup ! Atelier jeune public animé par l’artiste Ingrid Monchy.

Du Samedi 8 au Samedi 15 avril

Chantier habité et déménagement immobile. Restitution du projet Arthécimus imaginé par Édouard Sautai avec les enfants des accueils de loisirs.

Samedi 22 avril

À 14h : visite descriptive et tactile dans le noir. Visite commentée de l’exposition ouverte au tout public et adaptée au public déficient visuel. Certaines œuvres pourront être exceptionnellement touchées par le public.
Sur réservation.

À 15h30 : atelier terre. Destiné aux personnes aveugles et malvoyantes.
Sur réservation.

À 17h : autour de la résidence d’Alexandra Sá, table ronde des pratiques collaboratives en art avec cinq invités et présentation de l’édition accompagnant la résidence.

Vendredi 28 avril

À 19h : Mise en musique d’une exposition. Concert inspiré par les œuvres présentées au 116. Carte blanche aux élèves du conservatoire de Montreuil.

Samedi 29 avril

À 17h : Finissage de la résidence d’Alexandra Sá avec ses invités

ALEXANDRA SÁ, ARTISTE EN RÉSIDENCE AU 116
exTend ed
Alexandra Sá développe un travail artistique qui instaure des situations singulières
d’appropriation de l’espace, qu’il soit public, artistique, familier, quotidien. Sa résidence au 116 Centre d’art contemporain lui donne la possibilité d’élargir sa réflexion en invitant des artistes et des commissaires d’exposition à réagir à ses œuvres. Les notions d’accueil, de collaboration seront questionnées et activées ponctuellement dans plusieurs lieux liés au centre d’art : le square Denise Buisson, adjacent au 116, la « volière », la salle de résidence, mais également les espaces de l’exposition Fait maison.
« Pour moi comme pour de nombreux artistes, la question d’une œuvre praticable peut se poser. Il est envisageable qu’une œuvre puisse devenir une surface d’accueil, une œuvre-lieu, ou encore une œuvre essayée, pratiquée par un public, des artistes, des acteurs ou des performeurs. Les artistes sensibles à de tels concepts sont souvent proches d’autres disciplines comme l’architecture, le design, la danse, la performance, ils peuvent avoir une pratique de commissaire d’exposition, ou encore, mêlent intrinsèquement leur production à celles d’autres artistes. La notion d’échange y est centrale. »

Découvrez l’exposition et l’actualité de la Collection départementale d’art contemporain sur artsvisuels.seine-saint-denis.fr

 Quand : Du 3 mars - 29 avril 2017
  : Le 116 – Centre d’art contemporain : 116 rue de Paris, 93100 Montreuil
 Tél  : 01 71 89 28 00
 www.seine-saint-denis.fr
 contact116@montreuil.fr
 www.montreuil.fr

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