Zone Numerik, une connexion vers l’avenir
Dans le cadre des Défis pour l’Emploi, le Campus de l’IUT de Bobigny a accueilli, le 17 novembre, près d’un millier de collégiens et une centaine de lycéens du département, lancés à la découverte des métiers du numérique. Reportage et vidéo.
« Ils sont où Orange ? » Dans les allées de l’IUT de Bobigny, Aya, Yousra et Shaima, collégiennes de Clichy-sous-Bois marchent d’un pas décidé, bien résolues à décrocher leurs stages de quatrième AES (aide et soutien) auprès d’une des grandes entreprises présentes sur la Zone Numerik.
Organisé dans le cadre des Défis pour l’Emploi, deux jours dédiés à la formation professionnelle et à l’emploi, la Zone Numerik, jeudi 17 novembre, était plus spécifiquement consacrée aux collégiens et aux lycéens. Rencontrer des grandes entreprises ou des start-up du numérique, découvrir écoles et organismes de formation, tel était l’objectif affiché de l’initiative menée par le Conseil Départemental en partenariat avec l’Education Nationale. Un vrai terrain d’exploration pour le trio des clichoises venu « prendre des coordonnées pour un futur stage. » « D’ailleurs, on a eu quelques bons contacts avec des grandes entreprises comme Dell ou Cisco, enchaînent-elles. Ca nous donne aussi quelques idées sur notre orientation. »
Concret et pratique
Pour cela, il suffisait en quelque sorte de faire son « marché » au sein des cinq parcours de découverte des métiers du numérique : data et e-commerce ; ville connectée ; réseaux télécoms et systèmes numériques ; industrie, logiciel et conseil ; image, culture et médias.
Le tout en touchant du doigt un peu de la réalité de chacun des domaines en matière de formations et d’opportunités d’emplois.
L’espace d’une matinée, les 3e du collège Cesaria-Evora de Montreuil ont, par exemple, pu s’improviser installateur de fibres, démonter des smartphones ou encore faire de la maintenance informatique sur un réseau de téléphonie. Une pédagogie par l’exemple qui a séduit Brahim et Emie, élèves de l’établissement montreuillois. « Je n’ai pas encore d’idée précise sur mon orientation, explique le premier, mais j’ai bien aimé l’atelier de démontage de téléphone, ça peut être une piste pour moi parce que je veux me lancer dans un bac pro. »
Emie, elle, retient que « se confronter à des gens qui ont de l’expérience, c’est ce qui fait avancer et aide à s’orienter. »
Une manière aussi de lutter contre les clichés persistants sur les bacs professionnels, juge Miguel Sousa, professeur de mathématiques à Cesaria-Evora : « Au 2e trimestre, on va commencer à travailler sur l’orientation et ce genre d’évènements permet de casser le clivage qui existe encore entre bacs pros et généraux, les parents persistent à penser que le bac pro est une voie de garage. Et puis, c’est toujours bien de confronter les élèves à un monde du travail qui reste encore abstrait pour eux. »
D’où souvent de mauvais choix d’orientation. « Ce petit module de formation très pratique sur la configuration d’un réseau de téléphonie que nous leur avons concocté peut aussi être une clé pour qu’ils choisissent leur formation et ne la subissent pas. » explique Philippe Galino, professeur d’électronique au Lycée d’application de l’ENNA à Saint-Denis.
Casser les clichés
Ce qui n’est pas le cas d’Hamza Chergui et Ahmed Zaidi, comme des poissons dans l’eau en terminale électrotechnique au Lycée professionnel Jean-Pierre Timbaud d’Aubervilliers. Lauréats du programme « Entreprendre pour Apprendre » qui permet à des élèves de lycée, collège ou CFA de créer une mini-entreprise durant une année scolaire, ils ont profité de Zone Numerik pour présenter leur panneau pédagogique sur les avantages de la fibre optique destiné aux bailleurs tout en détaillant les caractéristiques du métier d’installateur de la « Formule 1 » des connexions web.
En répondant franchement à toutes les questions : « Oui, les meufs peuvent aussi le faire ! Il y a du boulot, les entreprises ont besoin de beaucoup de fibreurs… » Bref, une autre occasion d’aller à l’encontre des clichés. « Beaucoup de fausses images traînent encore sur les formations en électrotechnique, commente Véronique Blanchard, enseignante à Jean-Pierre Timbaud. Les filles pensent que ça ne leur est pas accessible, mais au contraire dans le domaine de la fibre optique, les opérateurs recherchent de plus en plus de femmes parce qu’elles sont plus fines pour manipuler un matériau qui est fragile. »
Mais, avec Hamza et Ahmed, le lien est vite établi. Ils ont aussi la fibre de transmettre : « Nous, on est là pour dire aux collégiens que les métiers du numérique, c’est l’avenir. Surtout qu’en troisième, on ne connait pas le monde du travail, donc un évènement comme Zone Numerik est plus qu’utile pour commencer à prendre des coordonnées, découvrir des opportunités d’emploi. » En somme, se créer des connexions vers l’avenir.
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