J.O.P Tokyo

Une reprise de flambeau pour flamber à nouveau

Du 24 août au 05 septembre à Tokyo, les XVlèmes Jeux paralympiques prennent le relais des Jeux olympiques aux 33 médailles françaises dont 10 en or. Huit athlètes de la Seine-Saint-Denis s’élanceront. Portés par les résultats de leurs collègues valides, Chiara Zenati de la Courneuve, Bopha Kong et Gaël Rivière de Bondy ou encore le guide Jeffrey Lami et Timothée Adolphe de Saint-Denis s’envolent remontés comme des balles…

Photo : Timothée Adolphe et son guide Jeffrey Lami, Bopha Kong, Chiara Zenati et Charles-Antoine Kouakou

Le lundi 16 août, Swing Royal s’est envolé vers le Japon pour sa semaine de quarantaine équine. Deux jours plus tard, sa cavalière Chiara Zenati (18 ans) a quitté son centre équestre de l’UCPA à La Courneuve pour lui emboîter les sabots : « Nous étions fin prêts, impatients de partir tant les derniers jours sont longs à passer. Nous sommes tous impatients de montrer au monde entier ce que nous pouvons réaliser malgré nos handicaps, de montrer ce que nous valons  ». En para-dressage, cette Drancéenne, hémiplégique côté droit, participera à ses premiers Jeux au milieu de dix-huit cavaliers.

Leurs J.O. entre deux dodos…

Depuis la fin des Jeux olympiques, le dimanche 08 août, les athlètes paralympiques attendent leur tour avec une grande impatience : « Après avoir vécu ces J.O. avec une grande frustration, nous sommes impatients de vivre les nôtres », piaffe le Sevranais Yvan Wouandji (28 ans), joueur de cécifoot (football pour athlètes déficients visuels). « Oui, ce fut frustrant de les suivre parce que nous étions tous en pleine préparation et très souvent impossible de se lever la nuit pour les suivre. Heureusement, les replays sont là : mais, ce n’est pas la même chose. Mais, mais, malgré tout, nous avons été transportés par la magie des Jeux, galvanisés par les émotions, les retournements de situation, les épopées historiques de tous les sports collectifs. Maintenant, nous espérons juste être dans la lignée ».

JPEG - 81.7 kio

Sous le maillot bleu, Yvan Wouandji retrouve ses coéquipiers Hakim Arezki (président du Comité Départemental Handisport du 93) et Gaël Rivière de Bondy « pour s’extirper de notre poule de la mort avec le Brésil archi-favori ayant toujours le pompon pour bien jouer au football quelle que soit le cadre, la Chine et le Japon… ». Sur cinq jours avec deux poules de quatre, le tournoi de cécifoot sera un des points d’orgue de cette édition.

Un sprinteur + un guide = une médaille à quatre mains !

Même écho de frustration des couloirs du sprinteur malvoyant Timothée Adolphe (31 ans), licencié à Saint-Denis Emotion, qui s’est aussi freiné pour ne pas suivre les nuitées olympiques : « Ah oui, que ce fut difficile de résister à les suivre en direct mais, il le fallait : se lever en pleine nuit aurait été très néfaste à notre préparation. Le matin, entre deux séances d’entraînement, nous pouvions heureusement regarder les sessions d’athlétisme du soir ». Avec son guide Jeffrey Lami originaire de Bondy, le sprinteur vise une médaille sur 400 mètres dont il est champion d’Europe en titre. Avec un autre guide, il en vise une autre sur 100 mètres.

Licencié à Sport Toi Bien 93, Charles-Antoine Kouakou (23 ans), jardinier de l’ESAT du Bourget et chef de fil du sprint en Sport Adapté, vise légitimement une médaille sur 400m, fondant de gros espoirs aussi pour 2024.

Triple champion du monde de para-taekwondo (discipline qui apparaît pour la première fois aux Jeux paralympiques), le Pantinois Bopha Kong (40 ans) ne veut pas non plus faire le déplacement pour rien : « Pendant les J.O., je me suis seulement levé spécialement pour voir la médaille de ma collègue Althéa Laurin (bronze en +67 kg). Quand une telle championne vous montre ainsi la voie, vous ne pouvez que suivre… ». Licencié à Bondy, l’athlète, amputé des deux mains, veut l’or pour ses premiers Jeux.

En attendant d’être médaillés et surtout en attendant de retrouver les valides médaillés « qui nous ont fait tant rêver et d’avoir hâte maintenant d’échanger sur le perron de l’Elysée en septembre », les Bleus rêvent aussi en chœur de battre le record total de médailles paralympiques de Rio en 2016 : 28 dont 9 en or.
 
Sur les mêmes installations que les valides, la ville de Tokyo recevra 133 délégations dont la France aux 138 athlètes et 15 guides. Vingt-deux sports à huit clos seront au programme. Les Bleus seront présents dans onze avec Paris 2024 à l’horizon...
  

Dans l'actualité