La Seine-Saint-Denis accueille le monde et le défi est de taille : faire d’un extraordinaire rendez-vous sportif un grand moment artistique et festif.
Comme les équipes sur le terrain, le Conseil général ne ménage pas ses efforts avec une programmation porteuse des valeurs de solidarité et d’ouverture sur le monde, qu’imprègnent au quotidien les orientations de sa politique culturelle. La venue de l’Afrique du Sud en Seine-Saint-Denis donne une tonalité arc-en-ciel à l’agenda culturel et festif qui accompagne cette 6e Coupe du monde de rugby.
Les artistes sud-africains sont le coeur de cette saison culturelle qui a déjà démarré bien avant le match d’ouverture au Stade de France. Grâce à la danse, au cinéma, à la musique, à la photographie et à la peinture, les artistes feront partager leurs réflexions, leurs engagements, leurs espoirs aux habitants de notre département conviés à venir les rencontrer lors d’expositions, de concerts, de débats, de films, etc.

À travers leurs oeuvres, les chorégraphes Robyn Orlin et Nelisiwe Xaba, les rappeurs de Tumi and the volume, les Choeurs de Soweto, le photographe Andrew Tshabangu, et beaucoup d’autres encore, proposeront des clés pour comprendre leur pays et son histoire. Mais la culture côté rues, ce sont également les grandes parades populaires des compagnies Oposito à Bobigny, et DCA à Saint-Denis. Ce sont les accents multicolores du Festival ovale, aux soirées disséminées sur notre territoire. De Grand Corps malade à Johnny Clegg, la part belle sera donnée aux musiques du monde. À la parole majuscule également avec le Forum mondial du sport. Bref, il y en aura pour tous les goûts cet automne, autour du Stade de France et dans tout le département.

Le cadeau de Sophie et Thembi

« Que l’Afrique du Sud se sente comme chez elle. » C’est le mot d’ordre commun à la Seine-Saint-Denis et à la ville de Noisy-le-Grand où les Springboks seront accueillis à partir du 4 septembre. Ils ont été précédés, au printemps, par Sophie Skhosama et Thembi Kabini. Ces deux artistes peintres sont venues de la province de Mpumalanga, dans la région du Cap, décorer la façade des vestiaires du stade Alain-Mimoun, le camp de base des Boks. Elles ont recouvert les murs anonymes de figures abstraites colorées, tracées à main levée à la peinture acrylique. La fresque, inspirée des peintures de la tribu Ndebele, perpétue une tradition séculaire. Il revient aux femmes de cette peuplade d’habiller ainsi l’extérieur des maisons pour annoncer des moments festifs. « Le vert symbolise la nature, le jaune désigne le soleil, et le blanc fait référence à la paix », ont-elles expliqué. Mais pendant les années d’apartheid, cette pratique était également un acte de résistance contre l’arbitraire et les discriminations érigés en système politique. « La variété des couleurs représente aussi la diversité de notre pays », a ajouté Sophie. Leurs compatriotes rugbymen apprécieront.`

Frédéric Lombard