Premier pas vers l’apprentissage
Pour faciliter leur accès à l’apprentissage, le Département a organisé mercredi 16 juin au stade Marville de La Courneuve une rencontre entre des jeunes suivis par l’Aide sociale à l’enfance et des entreprises de Seine-Saint-Denis.
L’apprentissage, c’est certainement un des meilleurs moyens de conjuguer formation, entrée dans la vie active et réponse aux besoins des entreprises. Mais pour des jeunes très éloignés de l’emploi, sans petit coup de pouce familial ou réseau de relation, il est très difficile de parvenir à décrocher un entretien. C’est pourquoi le Département de Seine-Saint-Denis a organisé une journée de formation et de rencontre entre des jeunes et des entreprises. Pour cela il a mobilisé son service d’Aide sociale à l’enfance, mais aussi la direction de l’emploi, de l’insertion et de l’attractivité territorial, sollicité Convergence 93 le réseau des missions locales. Trente-huit jeunes de tout le département se sont donc rendus dans les locaux du stade Marville, avec l’espoir de décrocher un contrat d’apprentissage. La matinée était consacrée à la formation. Chaque jeune avait un entretien en tête à tête avec un·e conseiller d’une mission locale. « Le but est de préparer au mieux les jeunes à leur entretien avec le représentant de l’entreprise, explique Nessedine Bezzaouia coordinateur départemental de l’apprentissage à Convergence 93. Ils ont déjà eu une initiation aux entretiens, et ce matin c’est en quelque sorte une révision. Des conseils très simples, mais essentiels : comment se valoriser, parler de soi, savoir présenter ses qualités, ses défauts… Mais aussi travailler sur la communication non-verbale, l’attitude, tout cela pour pouvoir présenter son projet. Nous voulons redonner de l’assurance à des jeunes qui sont passés par des chemins difficiles. »
Lors de sa préparation à l’entretien, Hassan* est appliqué, tendu pour bien comprendre la conseillère de Convergence. Son français est encore tout neuf, il a 17 ans, vient du Pakistan et voudrait devenir électricien. La conseillère le questionne doucement : « C’est un métier difficile, il faut se déplacer, travailler sur des chantiers, parfois le week-end… Vous y avez pensé ?
Tous les métiers sont difficiles pour bien les faire. C’est moi qui ferais que je tiendrais.
Bravo Hassan ! C’est une très bonne réponse, c’est exactement ce qui peut te valoriser. »
Farah* a 18 ans et aimerait bien travailler dans le secteur de la petite enfance. « Pour l’instant, je n’ai eu que des stages. Les stages c’est facile à trouver. Mais ce n’est pas avec des stages qu’on a un diplôme et ce n’est pas payé. C’est bien ce qu’on nous dit ici, ça nous aide. Moi je suis réservée, alors la dame m’a conseillé de dire « être réservée ne m’empêche pas de parler et de bien faire mon travail. »
Sous le préau, autre ambiance. Julie Couderc, membre de l’équipe de France de rugby à 7, de l’AC Bobigny rugby 93, explique qu’ « à Marville, ici, nous sommes sur un futur site d’entraînement des Jeux olympiques de Paris 2024. D’ailleurs, ces Jeux seront une bonne opportunité d’emploi pour des milliers de personnes. » S’en suit une discussion, tant sur le quotidien d’une sportive de haut niveau, le fait qu’elle continue ses études…
Plus loin, un autre atelier informe les jeunes sur les questions de la mobilité. Malgré le fait qu’on soit dans un département fortement urbanisé, pas si simple de se déplacer lorsqu’on a très peu de moyens, particulièrement si les horaires de travail sont tardifs, le week-end. Une question cruciale, tant pour les employeurs que pour les jeunes.

L’après-midi arrive, et avec elle les employeurs pour les entretiens. Une dizaine dans les domaines du BTP, de la propreté, des métiers d’aide à la personne, mais aussi des centres d’apprentissage et le Département de la Seine-Saint-Denis, qui lui aussi propose des contrats d’apprentissage. Malgré la formation, les jeunes sont tendus. Ils parlent moins, triturent leurs mains, relisent une fois encore leur C.V.. Comme le dit Nassim*, 20 ans : « Aujourd’hui, ça peut être un nouveau départ. Moi, j’ai jamais passé d’entretien. J’ai jamais été reçu. J’ai un bac comptabilité, mais tous les boulots que j’ai faits, c’était que du black. Alors peut-être que là… Je vous laisse, c’est à moi de jouer ! »
*Les prénoms ont été changés.
Photos : Nicolas Moulard

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