Maladie et chômage : la double peine

Une santé précaire est trop souvent un frein aux projets d’insertion professionnels. Pour répondre à cette difficulté, le Service social départemental vient d’engager une action d’accompagnement et de remobilisation pour des personnes bénéficiaires du RSA, confrontées à des problèmes de santé en recherche d’emploi. Reportage.

Travailler à la compatibilité entre maladie et parcours professionnel, obtenir des conseils individualisés d’orientation, bénéficier d’un bilan de compétences et des séances de coaching et d’estime de soi… C’est ce qui est proposé, depuis le début de l’année, à quelque trois cents demandeurs et demandeuses d’emploi et bénéficiaires du RSA. Tous et toutes ont en commun d’être atteint·e·s d’une pathologie ou de présenter des séquelles liées à une maladie. Pour mettre en œuvre ce dispositif dans ses circonscriptions de service social, le Département a obtenu un financement dans le cadre du Plan Pauvreté lancé par l’État.

Deux structures ont été missionnées par le Conseil départemental pour mettre en place des actions d’accompagnement.

Se remettre en mouvement

La première, le cabinet SAMPS, propose à une centaine de personnes en souffrance psychique une prise en charge individuelle par une psychologue clinicienne « Il s’agit de les aider à se remettre en mouvement et, si de ses réinscrire dans une dynamique de soins qu’elle avait abandonnée », résume Aurélie Rousseau, chargée du suivi de ce projet au sein du Service social départemental. Huit rendez-vous individuels de 45 minutes chacun, au rythme de tous les 15 jours sont prévus.

Le deuxième dispositif sera mis en œuvre par Solidarité Formation

Mobilisation Accueil et Développement, associée à La Sauvegarde 93. Il concernera 245 bénéficiaires du RSA, chômeuses et chômeurs très éloigné·e·s de l’emploi du fait de difficultés liées à leur santé psychique ou physique. Un objectif : les remobiliser à travers un accompagnement renforcé sur six mois, à la fois individuel et collectif. « Durant les trois premiers mois, un diagnostic et une définition du parcours seront réalisés dans le cadre de rencontres individuelles très régulières avec les professionnel·le·s du travail social et un psychologue. Il s’agira de favoriser le mieux-être de chacun·e pour encourager à l’élaboration d’un projet personnel à des fins d’insertion socio-professionnelles. Au moins un contact ou une activité seront tous les 15 jours », détaille Aurélie Rousseau.

Dans un second temps, des ateliers collectifs seront proposés chaque mois autour du bien-être, de la découverte de la nature, d’activités culturelles ou d’ateliers numériques.

Parce que « le travail, c’est la santé » … à condition d’avoir l’un et l’autre !

Légende photo : Le 8 janvier 2021, le Département proposait aussi à des allocataires du RSA d’améliorer la lisibilité et la compréhension des courriers qu’ils et elles reçoivent, lors d’un atelier de relecture. Une expérimentation très instructive. Reportage à lire ici

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