Mobilisation

Le Département toujours mobilisé pour l’égalité femmes-hommes

Le 7 mars, à la veille de la Journée internationale pour les droits des femmes, le Département a présenté ses engagements pour l’égalité femmes-hommes. Avec pour ambition de maintenir le cap sur certains aspects et d’en renforcer d’autres, en proposant par exemple un « budget sensible au genre ».

58 actions en faveur de l’égalité femmes-hommes : c’est ce qu’a présenté jeudi 7 mars le Département de la Seine-Saint-Denis, à la veille de la Journée internationale pour les droits des femmes. Une série d’engagements qui fera bientôt l’objet d’un plan d’actions voté par l’Assemblée départementale et qui s’étend jusqu’en 2021.
Déjà connu de longue date pour son implication dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, notamment grâce à l’action de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes, fondé en 2002, le Département a choisi à travers ce plan de renforcer certaines de ses actions et d’en initier de nouvelles, sur la question plus générique de l’égalité femmes-hommes.
« La question des inégalités femmes-hommes structure toutes les autres. Il faut faire de cette question un axe majeur de la reconstruction politique qui est devant nous », a ainsi jugé le président du département Stéphane Troussel dans la présentation de ces engagements, en compagnie de Pascale Labbé, conseillère départementale en charge de ces questions.
Ambitieux, ce plan d’actions balaie donc l’ensemble du champ des politiques publiques départementales : de l’égalité dans l’accès à l’emploi à celui à la culture, au sport ou encore à l’espace public.

Orientation non genrée

Dans le domaine de l’économie, dans un territoire où le taux de chômage frappe encore plus lourdement les femmes que le reste de la population, le Département entend ainsi favoriser au maximum l’orientation de jeunes femmes vers des métiers considérés à tort comme « masculins ». Installeuse de fibre optique, chauffeuse de bus, ingénieure aéronautique : oui, ces métiers doivent aussi pouvoir se conjuguer au féminin. « Le Département s’est attaché via des formations à déconstruire un certain nombre de stéréotypes chez les employeurs, les intermédiaires type missions locales mais aussi chez les candidates à l’emploi elles-mêmes », a expliqué Rafael Perez, de la Direction de l’Emploi et de l’Insertion au Département.

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Pour cela, il lui faut bien sûr s’appuyer sur l’expertise précieuse d’acteurs et actrices de terrain. « Le bâtiment est un secteur qui embauche mais qui souffre malheureusement encore de préjugés à l’égard des femmes. Pourtant, les 20 femmes que j’accompagne dans le cadre de mon association « Dames » sont en bonne posture pour trouver au final un boulot épanouissant », témoignait ainsi Leila Ouadah, cheffe d’entreprise dans le bâtiment, plaidant pour une plus grande féminisation des métiers de la construction.
Certains engagements en faveur de l’égalité femmes-hommes portaient aussi sur un domaine encore trop méconnu : l’utilisation de l’espace public. « Quand on fait de l’espace public, on a l’impression qu’on le fait pour tout le monde, mais non, ce n’est pas si simple. L’organisation de l’espace peut elle-même être défavorable aux femmes si on n’y prend pas garde, comme c’est malheureusement trop souvent le cas », insistait Chris Blache, de l’association Genre et Ville. Et de prendre l’exemple de certaines zones de passage dans les métros génératrices d’un sentiment d’insécurité et donc excluantes pour de nombreuses femmes.

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« Chausser les lunettes du genre », tel était de toute façon le leitmotiv du Département dans tous les domaines. Et chacun des champs concernés de donner un exemple : le soutien à des dispositifs d’accès à la culture comme celui des Clameuses, porté par la compagnie L’Ile de la Tortue. « Durant toute l’année 2019, un groupe de femmes de Clichy-sous-Bois va faire ses propres critiques de pièces de théâtre qu’elles auront choisies. C’est une manière de donner la parole à des femmes que l’on n’entend jamais », soulignait la comédienne Sarah Mathon à l’initiative de ce projet.
L’éducation aux stéréotypes de genre dès le plus jeune âge ou en collège, ou encore le sport n’étaient pas en reste… «  Grâce notamment au soutien du Département, nous avons créé le Cercle 93, une entente entre 3 clubs qui historiquement ne se parlaient pas. L’un des buts est notamment de développer à travers lui la pratique féminine. Depuis sa création il y a 3 ans, nous avons déjà recruté 52 filles et constitué une équipe exclusivement féminine ! » se réjouissait Julie Eissen, la présidente très fédératrice du Cercle des Nageurs de Noisy-le-Sec.

Budget sensible au genre

Enfin, un focus particulier était donné à une initiative transversale, assez novatrice, que le Département entend expérimenter à partir de cette année : un budget sensible au genre. « Il s’agit d’évaluer les budgets existants avec une perspective de genre, expliquait Anne-Sophie Dournes, directrice générale ajointe du pôle « Société et citoyenneté ». Et de donner un exemple : « avec les partenaires culturels, il s’agit de s’interroger ensemble sur les programmations, pour être sûrs que les femmes auteures soient bien représentées ou que les actions en direction des habitants intègrent bien cette question de l’égalité femmes-hommes. Il faut comprendre que nos choix budgétaires ont une importance décisive sur les inégalités femmes-hommes ». Un budget sensible au genre qui sera pour l’instant testé à l’échelle de la Direction de la Culture, du Patrimoine, du Sport et des Loisirs (DCPSL), mais qui pourrait très vite être élargi à l’ensemble des directions.
Au total, ces engagements dessinaient donc un programme très copieux, à la hauteur des enjeux qui attendent encore le Département et tous ses partenaires.

Photos : Nicolas Moulard

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