Avec « Pas seulement », Amala Dianor boucle la boucle
Repéré en 2015 à la Belle Scène Saint-Denis par la directrice du Centre chorégraphique de Strasbourg, le chorégraphe de hip-hop Amala Dianor a lui-même lancé cette année à Avignon quatre jeunes danseurs du centre alsacien, dans lesquels il se reconnaît. Leur spectacle sera repris en septembre au Théâtre Louis Aragon de Tremblay.
« Pas seulement », c’est un quatuor de jeunes gens passionnés de hip-hop. « Pas seulement », ce sont des regards qui se croisent, des corps qui se mettent au défi, des esthétiques qui se mélangent. Mais ce n’est pas seulement cela : c’est aussi une belle histoire de transmission, d’héritage. Amala Dianor, chorégraphe de cette pièce métissée, comme le sont d’ailleurs toutes ses autres productions, raconte : « J’ai été en résidence au Théâtre Louis-Aragon de Tremblay pendant de nombreuses années et c’est avec la Belle Scène Saint-Denis (lieu loué par le Département lors du festival) que j’ai été repéré comme chorégraphe, notamment par Joëlle Smadja, directrice artistique du Centre de développement chorégraphique national (CDCN) de Strasbourg. Et c’est là-bas que j’ai rencontré les 4 jeunes danseurs qui vivent cette année leur première expérience à Avignon. Pour moi, c’est une manière de boucler la boucle. »
Parmi les jeunes danseurs qui fréquentaient alors le CDCN basé dans le quartier de la Meinau, ces quatre-là se sont imposés naturellement, chacun avec ses qualités : Marino Vanna et son style délié, inspiré des danses cambodgiennes qui ont bercé son enfance, Lory Laurac et Joël Osafo Brown et leur art de décomposer le mouvement, dérivé du « popping » et Alexandre Mellado avec sa fluidité naturelle. « Si j’ai intitulé ce spectacle « Pas seulement », c’est aussi pour dire qu’on vit malheureusement dans un monde de clichés, de préjugés. Ces quatre jeunes ne sont « pas seulement » des danseurs de hip-hop, ce sont des danseurs complets, ce ne sont pas seulement des jeunes issus de l’immigration, c’est la France d’aujourd’hui. Il faut dire que ça cadre pas mal avec l’esthétique du hip-hop qui est, par essence, basée sur le métissage... », complète Amala Dianor, qui depuis ses débuts comme chorégraphe en 2012 s’est toujours efforcé d’enrichir ses créations par d’autres influences (ballet, danse contemporaine, danses traditionnelles). A l’heure où la carrière de ce dernier est désormais bien installée, on laisse le soin à ces quatre mousquetaires de se présenter eux-mêmes :
- Marino Vanna, 29 ans :
« La danse hip-hop, j’y suis rentré par hasard. Enfant, je faisais de la danse traditionnelle cambodgienne, car je suis d’origine cambodgienne et martiniquaise. Mais à certaines soirées, ils passaient pas mal de hip hop. C’est comme ça que je m’y suis mis. J’ai pas mal appris en autodidacte. J’ai reçu des conseils de danseurs de hip-hop, et puis j’ai fait le Conservatoire de Strasbourg pour élargir ma culture de danse. Depuis, je mélange pas mal d’éléments, un peu à l’image d’Amala Dianor. »
- Lory Laurac, 24 ans :
« C’est par ma sœur que je suis venu au hip-hop. Elle avait commencé deux ans avant moi. Au début, j’étais un peu sceptique mais un jour - je devais avoir 17 ans - j’ai quand même eu envie de voir ce qu’elle faisait. Je suis donc passé la voir dans le centre socio-culturel où elle dansait, et là, ç’a été comme une évidence. Ça m’a parlé direct. »
- Joël Osafo Brown, 24 ans :
« J’ai commencé relativement jeune, à 11 ans. C’était un peu logique : mes grands frères faisaient déjà du hip-hop, j’ai suivi. La formation Trajectoires que j’ai reçue à Strasbourg - une formation pluridisciplinaire qui nous permettait d’aller au-delà du hip-hop, de toucher à la danse contemporaine, au théâtre - m’a conforté dans mon choix. Là, c’est ma première à Avignon avec une compagnie- j’étais déjà venu pour un spectacle d’art de la rue – et je peux vous dire que ça donne des frissons. »
- Alexandre Mellado, 27 ans :
« Le hip-hop, j’y suis venu par le côté sport. Ma mère tenait à ce que que je fasse du sport : alors je suis passé par le foot, le judo… Et puis un jour, à la rentrée du centre socio-culturel, je suis tombé sur le hip-hop et j’ai directement accroché. Ce qui m’a donné envie de me professionnaliser, c’est un spectacle que j’ai fait avec la compagnie Mémoires vives, « Héritage », déjà avec Marino et Joël. »
Christophe Lehousse (en direct d’Avignon)
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