Un jour, un danseur dit à Alexander Vantournhout qu’il avait un long cou et plaisanta en l’appelant Aneckxander (« cou » se disant « neck » en anglais). Alexander se mit alors à réfléchir à la manière dont son corps est construit et à celle que peuvent avoir les autres de le percevoir.

Avec ANECKXANDER, il teste donc ses irrégularités et ses possibilités corporelles. Nu, il essaie des postures, creuse son corps, fait disparaître sa tête, se tord, se cherche, se maintient dans des équilibres précaires, faisant naître des formes étranges.

Puis il rejoue à plusieurs reprises les mêmes séquences, à quelques écarts près, accompagné par trois variations au piano d’Arvö Part. En utilisant des objets censés dissimuler ses faiblesses – des chaussures à plateformes pour camoufler ses courtes jambes, une collerette blanche pour masquer son long cou, des gants de boxe pour protéger ses poignets – il obtient l’effet inverse : ces « prothèses » soulignent au contraire ce qu’elles étaient supposées cacher et mettent en exergue la douleur, l’effort, et la tragédie qui consiste parfois à se fixer avec entêtement des objectifs hors d’atteinte.

Son solo oscille sans cesse entre le brio et la souplesse - venu du cirque et de la danse, Alexander Vantournhout est extraordinairement mobile et habile - et la vulnérabilité de celui qui échoue, se reprend, et tombe, de plus en plus brutalement. Sous-titrée « une autobiographie tragique du corps », la pièce interroge les représentations conventionnelles et la ligne parfois ténue qui sépare la monstruosité et la virtuosité du performer ; l’effroi et l’empathie du spectateur.

 Quand : Le Samedi 27 mai à 18h et le Dimanche 28 mai à 18h 30
  : La chaufferie : 10 Bis Rue Maurice Thorez, 93200 Saint-Denis
 Tél : 01 48 13 05 06
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