50 ans de FSGT 93 : le sport, tout un art de vivre !
Cette année, la Fédération sportive et gymnique du travail 93 fête ses 50 ans. Un demi-siècle que le comité départemental a célébré vendredi 28 septembre à Stains. Retour en 4 volets sur la saga de ce mouvement d’éducation populaire et d’instrument pour la paix.
L’esprit de la FSGT
« Fédération sportive et gymnique du travail » : quand les tenants de l’éducation populaire et parmi eux le dirigeant communiste Auguste Delaune – originaire de Saint-Denis – créent ce mouvement en 1934, ils ne s’attendent peut-être pas à une telle longévité. A l’époque, la France découvre tout juste le temps des loisirs. Permettre un accès au sport sur le lieu de travail est donc un enjeu de démocratisation de la pratique sportive. En même temps, ce mouvement est aussi vu comme une réponse à l’instrumentalisation du sport par le nazisme et à ses « Dieux du stade ». 84 ans après, cette fédération est encore bien vivace. Avec les lois de décentralisation, elle a aussi donné naissance à des déclinaisons départementales, parmi lesquelles le comité 93, qui célèbre cette année ses 50 ans. Voilà pourquoi dans cette grande aventure, il n’est pas si simple de dégager une spécificité de la FSGT version 93… « Peut-être encore plus qu’ailleurs, compte tenu des inégalités sociales du territoire, on se perçoit en service public du sport », avance Clément Rémond, actuel co-président d’un comité départemental fort de quelque 14000 adhérents et 180 clubs affiliés.
Festival des pratiques partagées 2015
Tous égaux dans le sport
Permettre un accès du sport à tous et œuvrer à travers lui à une société plus égalitaire : jamais en 50 ans d’action, le comité départemental n’aura dévié de ce cap. « En Seine-Saint-Denis, on a été parmi les premiers à faire ce qu’on appelait des initiatives en milieu ouvert : au pied des cités ou dans le parc de La Courneuve, se souvient ainsi Jean-Paul Mouilleseaux, président du comité 93 de 1980 à 86 avant de l’être jusqu’en 2005 de la FSGT nationale. Par exemple, on avait organisé au début des années 80 les 6 heures du canoë-kayak. Le but était d’aller chercher des gens qui n’auraient jamais fait de sport sinon », se souvient ce passionné, venu à la FSGT via un des grands clubs omnisports de l’époque, l’ASGB de Bagnolet. Aujourd’hui encore, la FSGT93 maintient cette ligne directrice : son Festival des pratiques partagées, créé il y a 5 ans, est devenu un bel outil pour amener de plus en plus de clubs séquanodionysiens à ouvrir leur pratique à des personnes handicapées.
Combat de lutte lors de la fête du sport travailliste, années 80
Culture et sport, main dans la main
Dans une culture française qui a toujours eu tendance à dissocier activités de l’esprit et du corps, la FSGT prétend concilier les deux. Et dans cette entreprise, la FSGT93 a elle aussi apporté sa pierre à l’édifice. Depuis 2014 se tient ainsi dans le département un Festival du film sportif à destination des scolaires. Tous les ans, des créneaux sont aménagés dans la vie de certains établissements de Seine-Saint-Denis pour amener les jeunes intéressés à créer leur propre court-métrage sur le thème du sport, en compagnie d’un professionnel de l’image. « En même temps, on en profite toujours aussi pour présenter une œuvre cinématographique sur le sport, souligne Clément Rémond. Cette année, cela aura été « Barcelone 1936, les olympiades oubliées », un documentaire d’Ariel Camacho et Laurent Guyot sur les Jeux olympiques qui auraient dû avoir lieu en Catalogne avant qu’Hitler ne fasse pression pour les organiser à Berlin. Une œuvre parlante pour la FSGT... »
Le sport, instrument de paix
« Si je me suis impliqué dans la FSGT, c’est qu’elle représentait une ouverture. Elle défendait des valeurs que d’autres ne défendaient pas forcément : par exemple la solidarité envers les sportifs non-raciaux dans le régime d’apartheid d’Afrique du Sud... », se remémore encore Jean-Paul Mouilleseaux. Depuis 50 ans, le comité 93 jette donc lui aussi des passerelles à l’international : par exemple vers la Palestine où 20 jeunes d’Aubervilliers et Clichy-sous-Bois ont rencontré en 2017 de jeunes sportifs de Cisjordanie autour d’un projet foot-handball. Tout récemment, un projet de solidarité permettant à des réfugiés d’Aulnay et Romainville de pratiquer une activité sportive vient aussi de voir le jour grâce à l’implication de 10 clubs FSGT.
Christophe Lehousse
Pour aller plus loin :
« La FSGT, du sport rouge au sport populaire », 2014, coédité par La ville brûle et Sport et plein air
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Pour tout renseignement : 0148311259 et accueil@fsgt93.fr
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