Santé & Prévention

Tête-à-tête intime

Le 29 juin, Tête-à-tête - l’espace de prévention spécialisé pour les 13-25 ans implanté par le Département au cœur du centre commercial Rosny 2 - fêtait ses dix ans d’existence. Nous avons rencontré ceux qui font vivre ce lieu unique.

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« Nous traitons de l’adolescent en lui-même »

Marie Canavesio, intervenante en prévention des conduites à risque à Tête-à-tête


« Je travaille à Tête-à-tête depuis mai 2013. J’ai toujours vécu dans le coin et ai découvert le lieu en passant devant. Je suivais alors des études de psychologue clinicienne. Les adolescents m’intéressaient et j’avais une formation en prévention. J’ai décidé d’y réaliser un stage. Une collègue partait et m’a proposé de la remplacer. Ce qui est intéressant à Tête-à-tête, c’est que nous traitons de tous les sujets, de l’adolescent en lui-même. C’est ainsi que nous fonctionnons, en nous questionnant sur la façon de les faire s’arrêter, de les faire réfléchir, en partant de leur réalité. Nous sommes la seule structure de ce type, et c’est une structure publique ! Ce n’est pas pour rien que 17 000 jeunes passent par Tête-à-tête par an. »

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« Donner notre avis »

Boulat, 21 ans


« Je fais partie d’une structure pour les élèves décrocheurs, Nouvel élan. C’est grâce à elle que j’ai connu Tête-à-tête. Nous sommes venus trois fois et à chaque fois c’étaient des sujets différents. Cela nous a apporté des informations mais cela nous a permis aussi de donner notre parole, notre avis. C’était riche en échanges.
Au début de l’année, l’équipe nous a parlé du concours photo [organisé pour les 10 ans de l’espace]. Nous étions cinq attirés par le projet. Le sujet - la consommation de drogues – nous a intéressés car nous sommes conscients que la drogue détruit la vie de certains. Nous avons essayé de faire passer un message et, à cinq, cela donne des idées et cela motive encore plus. »

« Un truc en plus »

Alexandra, éducatrice en prévention spécialisé à Jeunesse Feu vert


« J’ai connu Tête-à-tête grâce un de mes collègues. Nous y amenons régulièrement des groupes. Les expositions sont vraiment bien et l’équipe a un vrai truc avec les jeunes. Dans ce genre de structure, les échanges sont souvent cordiaux ou pédagogiques mais, là, il y a davantage : une réelle facilité de parole, une ouverture d’esprit, une passion. C’est aussi un lieu support qui nous permet d’avoir des débats sur la prévention, de discuter. »

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« Le jeune s’identifie à ce lieu »

Maxime Gemise, animateur jeunesse au centre social Jacques Prévert de Gagny


« J’ai découvert le lieu il y a plusieurs années en passant dans le centre commercial. J’ai fait quelques recherches dessus et j’y viens depuis. Tête-à-tête est vraiment un lieu spécifique. Dans ma ville, nous n’avons pas de centre de prévention comme celui-là. Le jeune s’identifie à ce lieu, s’y sent à l’aise. Il peut discuter, se livrer, parler de tout ce dont il veut. Sa place est différente par rapport aux centres plus classiques. Les sujets traités sont variés et en adéquation avec les interrogations des jeunes. Nous venons voir les expositions mais le plus intéressant est de participer à leurs ateliers. Leur côté créatif attire l’imagination et permet un travail dans le temps. J’apprends toujours des choses et cela me sert beaucoup. J’utilise par exemple des techniques de chez eux pour mener des ateliers chez nous. C’est un échange très intéressant. »

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« Un lieu unique en France »

Luc Hincelin, directeur de l’agence LH conseil, qui a réalisé une évaluation de Tête-à-Tête à sa création et de nouveau aujourd’hui.


« C’est un lieu unique en France de par sa localisation. Il n’y a pas d’équivalent. Le souci était de s’implanter dans un lieu où vont les jeunes, non pas pour des questions de santé mais pour voir leurs copains, pour leurs loisirs. Leur santé n’est alors pas leur centre d’intérêt. Quand on arrive à les capter dans ce contexte, c’est gagné. Une autre spécificité est l’accueil sans condition des jeunes. Cela entraîne une prise de risques pour l’équipe car les jeunes viennent tels qu’ils sont et l’intervenant doit être en capacité d’entendre, de ne pas juger. Mais l’équipe est pluridisciplinaire et très bien formée, ce qui lui permet d’être en capacité d’écouter et d’entendre toutes sortes de situations. Dès sa création, ils ont aussi parié sur la sphère informatique. Ils avaient alors de l’avance et ont su depuis se renouveler avec le numérique, qui permet une personnalisation, une individualisation. »

Stéphanie Coye
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