Lamya Matoub : « Les enfants comprennent très bien l’angoisse que crée la crise sanitaire… »
À 28 ans, la karatéka pierrefittoise s’est forgée un sublime palmarès avec sept victoires en Coupe de France, la médaille d’or puis de bronze aux Jeux africains et la première marche du podium aux Jeux mondiaux en 2017… L’athlète qui porte les couleurs de l’Algérie prépare désormais les JO de Tokyo, reportés d’un an. Institutrice à Sarcelles, cette battante gère aussi la continuité pédagogique de ses élèves de maternelle.
Comment avez-vous réagi au report des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo en juillet et août 2021 ?
Cela a été compliqué pour moi. Les qualifications olympiques ont été décalées en 2021 mais leur date n’est toujours pas fixée. Je suis professeure des écoles remplaçante, ce qui me permet d’enseigner et de m’entraîner entre deux missions. Dans le flou sur les prochains événements sportifs, je me demande s’il est encore pertinent de garder ce statut en septembre. Mais bon, ce serait génial d’être qualifiée pour les Jeux de Tokyo et enchaîner, comme j’en rêve, les JO et les Championnats du monde de Dubaï…
Comment avez-vous vécu le confinement ? Ce n’était pas trop difficile ?
J’ai fait avec, comme tout le monde ! Je m’entraînais dans mon salon en reprenant les conseils de mon préparateur physique. Quand j’ai le temps, je vais aussi courir au complexe Nelson-Mandela de Sarcelles, en restant toujours à 15 mètres des autres. En tant qu’enseignante en maternelle, j’envoie régulièrement par mail des feuillets d’activités aux familles de mes élèves. J’essaie de favoriser l’aspect ludique en leur proposant des parcours de motricité, des jeux de remplissage de baignoires… Les enfants sont des éponges à émotions et comprennent très bien la souffrance et l’angoisse que crée la crise sanitaire chez leurs parents. J’espère qu’ils ne seront pas trop tourmentés lorsqu’ils reprendront le chemin de l’école le 12 mai pour une partie d’entre eux.
Vous avez un superbe palmarès : sept fois médaille d’or en Coupe de France, championne des Jeux africains, vainqueure des Jeux mondiaux en 2017 en tant qu’athlète algérienne et numéro 3 mondiale un an plus tard, médaille d’or puis d’argent aux Championnats d’Afrique… Comment faites-vous ?
J’ai commencé le karaté à 7 ans, un peu par hasard en corrigeant mon frère qui pratiquait ce sport. J’ai tout de suite adoré cette discipline et l’ambiance chaleureuse de l’AASS Sarcelles. J’ai multiplié les compétitions et gagné une Coupe de France à 18 ans. Depuis, je m’investis énormément avec 9 heures d’entraînement par semaine, entre 4 et 6 heures de préparation physique et 1 heure pour le mental. Je pense que je dois ma carrière à cette volonté de tout faire pour que le travail et la discipline paient. En fait, je ne me suis jamais considérée comme particulièrement talentueuse…
Vous n’êtes pas trop déçue de la décision du Comité International Olympique de ne pas retenir le karaté comme sport additionnel pour Paris 2024 ?
Je suis très mitigée sur cette question. D’un côté, je trouve que c’est dramatique car cette décision prive une génération de karatékas du rêve de toute une vie, la France étant très bien positionnée. D’un autre côté, je reconnais que les règles de ce sport (système de points, crochetages…) ne sont pas simples à comprendre pour le spectateur lambda. Je regrette quand même cette décision car le karaté porte de belles valeurs comme la bienveillance, le respect, le contrôle de soi qui auraient mérité d’être mises en valeur lors des Jeux de Paris 2024.

Crédits-photos : KPhotos et Lamya Matoub
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