Fatimata Kane, une cheffe d’entreprise qui n’a pas froid aux yeux
En 2014, Fatimata Kane, fondatrice d’une société de nettoyage industriel à Saint-Denis avait remporté le concours régional « Créatrices d’avenir », qui récompense l’entrepreneuriat des femmes en Île-de-France. Elle fera partie du jury de sélection de l’édition 2019 et remettra en personne un prix à l’une des lauréates. Rencontre avec une dirigeante déterminée qui a réussi dans un secteur traditionnellement peu ouvert aux femmes.

Vous avez créé en 2014 l’entreprise KAP-WAN spécialisée dans le nettoyage de chantier. Qu’est-ce qui vous a poussée à aller vers ce secteur ?
J’ai effectué un BTS en alternance dans le Management des unités commerciales et j’ai trouvé par hasard un emploi dans le nettoyage industriel. Le monde du bâtiment m’a tout de suite séduit. J’ai eu accès à tous les postes de l’entreprise jusqu’à devenir responsable exploitation et commerciale. Les relations avec le directeur se dégradant, j’ai lancé ma propre société dans le domaine des cosmétiques en 2010 qui n’a pas très bien marché. L’appel du chantier a finalement été plus grand et j’ai créé en mars 2014 l’entreprise KAP-WAN, spécialisée dans le nettoyage industriel. J’ai eu mes premiers chantiers même si au début les clients ne me faisaient pas trop confiance…
Vous vous inscrivez au concours Créatrices d’avenir en 2014 et vous remportez le trophée Audace qui récompense les femmes ayant créé une entreprise dans un secteur non traditionnellement féminin. Quels ont été les apports de ce concours ?
En tant que lauréate, j’ai bénéficié d’une certaine notoriété grâce à la presse et les client.e.s se sont beaucoup plus intéressé.e.s à mon expertise. Ce concours a été un véritable tremplin : j’ai obtenu très vite de nombreux chantiers en Seine-Saint-Denis et j’ai même été référencée chez Eiffage. J’ai également bénéficié d’une formation en management et d’une mise en réseau auprès de partenaires… Mon entreprise a grossi, passant de 5 salariés en 2014 à 25 actuellement. Elle s’est diversifiée en proposant des rénovations de pavillons pour les particuliers (avec des activités de peinture, menuiserie, plomberie, électricité…).
Avez-vous senti des réticences ou des difficultés du fait que vous êtes une femme cheffe d’entreprise dans ce secteur ?
Je pense que c’est ma jeunesse qui a créé des freins psychologiques dans la tête des client.e.s plutôt que le fait d’être une femme. Au début, il fallait faire deux fois plus de travail et tout miser sur le côté technique lorsque je répondais aux offres. J’ai dû me battre certainement plus qu’un homme pour obtenir certains chantiers, notamment dans des tours de la Défense. Par contre, je n’ai pas perçu de plafond de verre au sein de l’entreprise dans laquelle j’ai évolué avant de lancer ma société.
Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui voudrait se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Qu’elle fonce tout en faisant attention à avoir un projet bien ficelé à la base et à être accompagnée. Il existe des réseaux de femmes entrepreneures qui permettent d’avoir des retours d’expériences et de connaître les écueils à éviter. Et les concours peuvent être utiles en termes de visibilité. Je conseillerais à cette jeune femme de ne pas s’auto-censurer et de ne pas avoir peur de l’échec. Il faut savoir être patiente et persévérante pour réussir car tout s’acquiert avec le temps.
En participant au concours régional « Créatrices d’avenir », vous pouvez bénéficier d’un coup de pouce de 5 000 euros et d’un accompagnement ad hoc : mise en réseau, mentorat, formation, aides pour de la prospection à l’international…
Candidatez ici jusqu’au lundi 30 septembre 2019 !
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