Numérique Noisy-le-Grand

A Noisy-le-Grand, Victor-Hugo fait tourner les tablettes

Mardi 21 mars, les élèves de 5e du collège Victor-Hugo de Noisy-le-Grand ont chacun reçu une tablette numérique personnelle. Une démarche qui s’inscrit dans la politique d’équipement numérique des collèges pour laquelle a opté le Département ces dernières années.

Ihsan a les yeux qui brillent. La tablette numérique sur laquelle elle travaillait jusqu’à présent au sein du collège va l’accompagner ce soir à la maison. Comme l’année dernière où tous les 5e avaient déjà été équipés, ce sont donc une centaine de tablettes numériques qui repartiront ce soir dans les cartables des élèves de 5e du collège Victor-Hugo de Noisy-le-Grand.

Ce collège classé Rep (Réseau d’éducation prioritaire) fait en effet partie des 9 premiers établissements du département à avoir pu bénéficier de tablettes dans le cadre du plan national du numérique, lancé en 2015. Et à la rentrée prochaine, où les 6e et 5e seront à nouveau équipés, c’est donc l’ensemble du collège qui sera couvert. Un effort d’équipement numérique qui vient compléter la politique strictement départementale appliquée dans les 24 nouveaux collèges construits jusqu’en 2020 dans le cadre du Plan Ambitions collège 2020.

« Soit on reste dans un schéma où le maître est seul détenteur du savoir, soit on considère qu’Internet a démultiplié les sources d’information. Avec ces tablettes, le département a estimé qu’il fallait vivre avec son temps, mais en insistant exclusivement sur l’usage pédagogique », explique ainsi Emmanuel Constant, vice-président du Conseil départemental en charge de l’éducation.

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Une évolution à laquelle souscrit totalement Fabien Rouan, professeur de musique dans l’établissement. En compagnie d’autres collègues, cet enseignant a animé cette année un EPI – un enseignement pratique interdisciplinaire – type de parcours apparu avec la réforme du collège. En combinant des travaux en français, arts plastiques, langues étrangères et musique, les enseignants des matières concernées avaient ainsi demandé à leurs élèves de créer leur super-héros. « Et franchement, je ne pensais pas arriver à ce résultat là, s’enthousiasme le prof de musique. Pour ne parler que de ma matière, les élèves ont réussi à faire un mini-travail de composition. Evidemment, c’est d’abord dû à leur implication, mais l’outil numérique facilite grandement les choses. »

Et de naviguer, fier de ses protégés, sur la page web réunissant l’ensemble de leurs productions. La super héroïne d’Ihsan s’appelle elle « Speedgirl ». « Parce qu’elle court très vite », explique avec un sourire la jeune fille qui se verrait bien ingénieure informaticienne plus tard. « Vraiment, je suis contente d’avoir une tablette à la maison. Par exemple, ça permet de retrouver le contenu de certains cours instantanément. C’est plus facile pour réviser ». « Et puis, c’est beaucoup plus ludique. Les cours passent mieux comme ça », complète Paranyia, une autre élève de 5e.

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Du côté des parents, certains se disent conquis, alors que d’autres attendent de voir. Mme Bello, la maman d’Ihsan, insiste ainsi sur l’importance de ne pas négliger les apprentissages de base. « Le numérique, pourquoi pas : il faut bien vivre avec son temps. Mais bon, il ne faudrait pas que ça se fasse au détriment des fondamentaux. Je suis par exemple très attachée aux notes manuscrites parce que je pense que ça permet de lutter contre le langage SMS », souligne cette mère d’élève. A l’inverse, une autre maman se dit séduite par les possibilités d’accompagnement accrues données par l’Espace numérique de travail, qui lui permettra de consulter les bulletins et le carnet de liaison de son enfant en ligne.

Des positions qui reflètent les multiples usages - positifs comme négatifs - qu’offre aujourd’hui Internet. Mais sans ça, « Speedgirl » n’aurait pas vu le jour et Ihsan en saurait peut-être moins sur la notion de héros dans l’Antiquité…

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