Un champion parmi les agent.e.s du Département

Il est une des grandes chances de médaille de la France et de la Seine-Saint-Denis aux Jeux paralympiques de Tokyo cette année. Bopha Kong, multiple champion du monde de para-taekwondo licencié à Bondy est désormais agent au Département !

« Depuis le 28 septembre, je travaille à mi-temps au service d’action sociale », explique Bopha Kong. «  Pour me soutenir durant ma préparation pour les Jeux paralympiques de Tokyo, le Département m’a proposé une convention d’insertion professionnelle, d’une durée d’un an, reconductible.  » Ainsi, le champion peut continuer de s’entraîner chaque matin à l’INSEP, et ensuite il se rend à son bureau de l’immeuble Colombe de Bobigny. « C’est très important pour moi, cela me donne la stabilité et la tranquillité d’esprit indispensable pour préparer les Jeux. Je suis ambassadeur sport santé. Mon travail consiste à élaborer et mettre en œuvre des actions de prévention santé : comment prévenir les pathologies liées à la sédentarité et au travail de bureau, montrer des exercices d’échauffement, d’étirement faciles à réaliser et qui apportent un réel bien-être. Nous avons d’autres projets, en direction du personnel des crèches notamment, mais ils sont pour l’instant freinés par le confinement. Je découvre avec mes collègues tout le travail du bureau d’action sociale, c’est tout nouveau pour moi, qui suis un sportif tourné vers ma seule performance ! Mais cela m’intéresse beaucoup, j’aime me sentir utile aux autres. Ce travail m’ouvre des perspectives très intéressantes. »

Un combattant né

Calme et plutôt réservé dans la vie de tous les jours, Bopha Kong change d’attitude dès qu’il enfile son dobok et monte sur le tatami. Concentré à l’extrême, le regard fixé sur son adversaire, il est tout entier tendu vers un seul but : la victoire. Cet instinct de combattant, Bopha l’a toujours eu. « A trois ans, je suis arrivé à Gonesse en provenance du Vietnam. J’ai toujours été attiré par les sports de combat. Dès que j’ai pu, j’ai débuté la boxe anglaise, mais aussi le kick-boxing. » Lorsqu’un accident le laisse à 18 ans amputé des deux mains, il ne renonce pas pour autant mais se tourne vers le taekwondo. Cet art martial coréen privilégie l’usage des jambes. « C’était plus adapté pour moi, explique-t-il. Je ne m’entraînais qu’avec des valides et j’ai rapidement progressé. Mais à cette époque il n’existait pas de compétitions de para-taekwondo, alors je m’inscrivais en catégorie open, avec les valides.  » Un véritable challenge dans lequel Bopha Kong obtenait certes des résultats, mais pas à la hauteur de son engagement. « A un moment, j’ai pensé arrêter. J’avais une blessure au genou et surtout un manque d’objectif. Il n’y avait pas de grandes compétitions pour les personnes porteuses de handicap. C’est à ce moment que mon entraîneur m’a annoncé la création officielle du para-taekwondo, avec des règles adaptées comme l’interdiction des touches au visage. Alors, il était possible de disputer des compétitions nationales, internationales, un championnat du monde. Ça changeait tout ! »

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Briller aux Jeux, à Tokyo comme à Paris

Bopha intègre alors l’équipe de France, devient athlète de haut niveau, accède à l’Insep pour certains cours. Mental d’acier et technique affutée, Bopha a trouvé la voie du succès avec à la clef quatre titres de champion du monde et trois titres européens en moins de 61 kg. Son prochain objectif est le titre olympique. « A Tokyo, le para-taekwondo sera pour la première fois représenté aux Jeux paralympiques. C’est une chance que je ne veux pas manquer ! Du fait de mon classement dans la liste des meilleurs mondiaux, je suis déjà qualifié. Et l’autre objectif, c’est de gagner dans quatre ans à Paris. J’aurai 43 ans, je pourrai terminer en beauté ! »

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