Rénovation énergétique

La Seine-Saint-Denis mise sur l’énergie solaire

Le Département produit de l’énergie propre, notamment grâce aux toitures photovoltaïques de ses collèges.
Son objectif d’ici à 2024 : 10 000 m2 supplémentaires grâce au développement des coopératives citoyennes d’énergie.

Pour faciliter la réappropriation citoyenne de l’énergie, le Département souhaite accompagner le développement de coopératives. L’objectif : garantir l’origine de l’électricité consommée et créer un lien direct entre producteurs et consommateurs. « Les coopératives Electron solaire installée sur Est Ensemble et Plaine énergie citoyenne sur Plaine Commune sont entrées en contact avec le Département dans la perspective d’investir les toits de la Seine- Saint-Denis », explique Hélène Pasquier, à la délégation de la transition écologique du Département. La première vient de capitaliser 55 000 € via ses sociétaires. Quant à la seconde (qui a pour marraine la journaliste Marie-Monique Robin), elle est partenaire du réseau Energie partagée.

Transparence et concurrence

Hélène Pasquier ajoute : « Pour mettre à disposition des toitures de bâtiments départementaux, il faut d’une part identifier ces toitures, réaliser des premières études de faisabilité. Ensuite, il nous faut publier. Nous sommes soumis aux règles de la transparence et de la concurrence. Avant de mettre à disposition un bâtiment du domaine public, il faut informer que ce bâtiment peut recevoir un équipement photovoltaïque afin que toute structure intéressée pour le porter se signale. »
Le Département a, depuis 2014, énormément investi dans les énergies renouvelables. « On n’est pas que sur du photovoltaïque : on mixte les types d’énergie renouvelable. On équipe depuis 2014 tous les collèges neufs de solaire thermique pour la production d’eau chaude sanitaire. On a deux chaudières bois, aussi. Et sept collèges sont équipés de pieux géothermiques, qui récupèrent la chaleur du sol. Cela permet de chauffer les collèges via une pompe à chaleur électrique », explique Sophie Genud-Saed, à la direction des collèges au Département.
Avec ses 950 m2 de panneaux photovoltaïques installés sur sa toiture, le collège international à Noisy-le-Grand produit l’équivalent de 10 000 € d’électricité par an. Les prochains collèges équipés de panneaux photovoltaïques, comme Pablo-Neruda à Aulnay- sous-Bois (600 m2 de toitures photovoltaïques) et Robespierre à Epinay-sur-Seine (350 m2 de toitures photovoltaïques) se tournent eux vers l’autoconsommation et la revente du surplus, notamment lors des mois d’été.

Sensibiliser les élèves

« Contrairement aux pompes à chaleur enterrées dans les sols, les panneaux photovoltaïques ont la vertu d’être très visibles, ce qui permet de sensibiliser les élèves. L’association Ecophylle et Les Petits Débrouillards proposent d’ailleurs aux collégiens des visites pédagogiques sur les toitures avec les professeurs de technologie », rappelle Sophie Genud-Saed. En France, on estime que 30 % des toits peuvent potentielle- ment être équipés de panneaux photovoltaïques.

L’Institut de l’aménagement urbain mène actuellement une étude sur le cadastre solaire, c’est-à-dire qu’il répertorie à l’échelle de la région les bâtiments par rapport à leur orientation et à leur exposition au soleil. « Dès qu’il sera opérationnel, ce sera un outil d’aide à la décision hyper utile pour les collectivités, les sociétés coopératives, les bailleurs sociaux, pour tous ceux qui s’intéressent à ces questions-là », conclut Hélène Pasquier.

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