Seine Saint-Denis
Festival

Au festival Métis, l’accordéon prend un coup de jeune

Le festival Métis s’achèvera le 18 juin par le concert « Prophète(s) », à la Basilique Saint-Denis. Retour sur un évènement qui provoque des rencontres entre la musique et la Seine-Saint-Denis depuis quinze ans.

En s’envolant sous les arches de la mythique Basilique Saint-Denis, « Prophète(s)-Création » constituera le point d’orgue de la 15e édition du festival Métis, 18 juin prochain, à 20 h30. « La Compagnie vocale et instrumentale La Tempête a créé pour Métis une pièce cousue main autour de la figure des prophètes dans les traditions musicales, à travers les langues et les siècles », expose Nathalie Rappaport, directrice du Festival de Saint-Denis, rendez-vous incontournable de la musique classique, qui accueille cette pièce en son sein.

Cet ensemble passionné de musique ancienne, qui regroupe un joueur d’orgue, un joueur de viole de gambe, et un chœur semi-professionnel, sera accompagné de Georges Abdallah, chanteur libanais chrétien pour jouer « Prophète(s) », assemblage de morceaux des compositeurs classiques tels Luigi Rossi, Johannes Brahms ou Heinrich Schütz, mais aussi de chants sacrés séfarades et soufis.

L’accordéon à l’honneur

Cette commande est la clé de voûte entre le festival de Saint-Denis, classique, et le festival Métis, dont la fonction est, depuis son origine, de créer des rencontres. Rencontres entre la musique classique et d’autres styles de musiques –jazz ou world musique afin de rendre plus accessible la pure musique classique. Rencontres entre le public de Seine-Saint-Denis et ces musiques dites « savantes », grâce à une tournée dans les villes de Plaine Commune et à des prix très modiques (5 à 10 euros). Rencontre entre les musiciens, enfin, afin que le métissage musical continue à s’opérer au-delà du festival.

Cette année ces rencontres ont eu lieu à travers les soufflets de l’accordéon. L’instrument star du festival incarne son esprit de brassage : inspiré du Sheng chinois, fabriqué en Italie, transformé en Russie, adapté sous forme de bandonéon en Argentine… Alors que son côté franchouillard lui avait donné un petit coup de vieux, le festival a voulu mettre en avant une nouvelle génération qui a choisi de se réapproprier l’instrument. « Dans la jeune génération, les femmes sont bien présentes. Ambre Vuillermoz, de l’ensemble Syrto, a joué de la musique balkanique, tandis que Louise Jallu, joueuse de bandonéon, et son quartet, ont interprété des hommages aux compositeurs de tango », détaille Nathalie Rappaport.
Alors qu’elle dirige la 15e édition de Métis, la directrice remarque : « Lors des premières éditions, il fallait que l’on aille chercher des musiciens avec une double culture pour qu’ils acceptent de passer d’une musique à l’autre. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus décloisonné, les jeunes musiciens classiques s’octroient le droit de puiser dans d’autres styles. » Finalement, c’est peut-être la Seine-Saint- Denis qui a apporté une ouverture à la musique classique, plutôt que l’inverse…

Vidéo : dans le cadre du Festival Métis 2019, le groupe de musique des Balkans Les Tromano (violon, contrebasse, accordéon) a donné un concert gratuit au parc Georges-Valbon le dimanche 19 mai

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