Zaadi-Niakaté, argent content
Si elles n’ont pas réussi à défendre leur titre de championnes d’Europe, battues dimanche 20 décembre par la Norvège en finale, les Bleues sont revenues du Danemark avec une belle médaille d’argent autour du cou. Parmi elles, Grâce Zaadi et Kalidiatou Niakaté, formées respectivement à Villepinte et Aubervilliers, ajoutent une ligne à leur palmarès et donnent déjà rendez-vous pour les Jeux de Tokyo 2021.
Larmes ou sourires ? A chaud, les Bleues penchaient forcément pour la première option, quelques minutes après leur défaite 20-22 en finale de l’Euro face à leurs meilleures ennemies, la Norvège. Mais 24h plus tard, dans le cocon de la Maison du Handball à Créteil, les visages étaient déjà plus souriants, et certaines voix révélaient que cette médaille d’argent avait tout de même été fêtée comme il se doit. Parmi les 16 héroïnes de cet Euro, Grâce Zaadi et Kalidiatou Niakaté, toutes deux formées en Seine-Saint-Denis, ont trouvé le temps de nous raconter leurs trois semaines de compétition dans la bulle anti-Covid de Herning.
Déception ou satisfaction ?
« Satisfaite au final, car c’est quand même une médaille. Bien sûr, on aurait aimé l’or, mais ce soir, on a quand même de l’argent autour du cou. » C’est la positive attitude de Grâce Zaadi qui parle. En mode compétition, la demi-centre formée au Real Villepinte Vert-Galant n’est pas la dernière question perfectionnisme, mais une fois sortie du terrain, elle sait aussi se satisfaire de ce qu’elle a. Kalidiatou Niakaté la rejoint dans ce sentiment : « Au début, c’est un peu plus la déception qui prédominait car à mes yeux, ce ne sont pas les Norvégiennes qui gagnent le match, c’est nous qui le perdons, au sens où on a manqué de précision en attaque. Mais il faut aussi se rappeler du ratage complet au Mondial 2019 : en un an, on passe de 13e à l’argent, et ça, c’est pas rien ».
Grâce Zaadi, contre le Danemark
Leur Euro
« On réalise un beau parcours. A titre personnel, je me suis sentie bien, il n’y a que ma finale qui me laisse des regrets ». Grâce Zaadi, sur cet Euro, c’aura en effet été de la belle ouvrage : quasiment tout le temps intégrée dans le 7 de départ, la championne du monde 2017 et d’Europe 2018 aura confirmé son statut de cadre de l’équipe de France, notamment en l’absence d’Allison Pineau, la troisième Séquanodionysienne de la bande. Implication en défense, rayonnement au centre du jeu, prise d’initiatives pour aller au shoot, la demi-centre aura fait jouer la palette complète, manquant juste la touche finale face à la Norvège.
Belle partition aussi pour « Kali ». Utilisée dans un rôle d’impact player, l’arrière gauche made in CM Aubervilliers aura fait jouer sa puissance et sa vista quand il le fallait. « J’ai forcément été moins sollicitée que dans mon club, à Brest, mais je sais que ça vient de la densité de l’équipe de France. Je me suis sentie bien sur cet Euro : pas stressée, heureuse d’être là. Je croise les doigts pour que ça continue. »
Leur finale
Elle ne restera peut-être pas dans le Top 5 de Grâce Zaadi. « Frustrante », souffle la joueuse de Rostov, qui sera passée par tous les états lors de cette confrontation face à la Norvège. Le froid d’abord, avec sa double exclusion pour deux minutes presque coup sur coup à la 9e puis la 12e. « C’a été très dur pour moi parce qu’à cause de ça, je n’ai pas pu me lâcher en défense. J’étais obligée de me contenir constamment (sachant qu’une troisième expulsion de 2 minutes au handball signifie l’exclusion définitive). » Puis le chaud, avec une entame de 2e période pied au plancher « où j’ai réussi à faire abstraction de l’appréhension que je ressentais en première » Puis à nouveau le froid, à 4 minutes de la fin, pour un changement raté. « C’est une mésentente collective. On voulait jouer sans gardienne, mais il y a eu un cafouillage, et on s’est retrouvées à huit sur le terrain, une de trop. Du coup je sors et je me prends le troisième 2 minutes et forcément, ça fait mal. Je ne sais pas ce qui se serait passé à 19-20 sans infériorité numérique. »
Pour Niakaté, la finale aura été moins agitée : l’arrière gauche a un peu incarné la réaction des Bleues en deuxième période. Inscrivant coup sur coup 3 buts dont celui signant l’égalisation à 18-18, la numéro 15 aura été l’une des rares à percer le coffre-fort de la gardienne norvégienne Solberg, son ancienne partenaire à Issy. « J’ai essayé de faire ce que je sais faire : apporter de la percussion en attaque. Au final, ça se joue sur des détails, une erreur dans le money-time, des pertes de balle, et contre la Norvège, ça ne pardonne pas. Mais je suis confiante sur notre capacité à les régler… »
Kalidiatou Niakaté, en demie contre la Croatie
La bulle de Herning
Comment ne pas tourner folles quand le seul moment où on vous autorise à quitter l’hôtel, c’est pour faire 10 mètres jusqu’au bus qui vous conduit à l’entraînement, et idem au retour ? Car tel était le quotidien des Bleues à Herning, ville où elles auront joué tous leurs matches durant ces 3 semaines. Covid oblige, la bulle était plus que waterproof autour de toutes les équipes de cet Euro, première compétition internationale d’un sport collectif à se dérouler depuis le début de la pandémie. Ajoutez à cela une nuit qui tombe à 15h30… Mais qu’allaient-elles faire dans cette galère ? « C’aurait pu être difficile si on n’avait pas un groupe qui s’entendait si bien... », sourit Kalidiatou Niakaté. Mais là, entre musique à fond et sessions de jeux vidéo (Just Dance, Mario Kart), c’est passé comme une lettre à la poste. « On est toutes douées pour mettre l’ambiance, même si Grâce est un cran au-dessus », balance « Kali ». Improvisée DJ pour fêter l’argent des Bleues, la numéro 10 avait aussi lancé l’idée d’un salon de beauté à l’étage de l’hôtel des Bleues durant la compétition, avec Astrid N’Gouan et Laura Glauser. Quand on ne peut pas visiter le monde, on le refait...
Rendez-vous à Tokyo ?
Signe que les Bleues se sont déjà remobilisées, elles ont déjà toutes Tokyo 2021 à la bouche. Egalement qualifiées pour le Mondial 2021 en Espagne qui suivra, elles font toutefois des JO leur grand objectif. Déjà sacrées championnes du monde et d’Europe, c’est par exemple le grand titre qui manque au palmarès de Grâce Zaadi et Kalidiatou Niakaté. « Pour moi, ce seraient en plus mes premiers Jeux », souffle la seconde, qui n’était pas de l’aventure quand Zaadi et ses coéquipières avaient terminé vice championnes olympiques face à la Russie en 2016. Mais auparavant, toutes les deux vont profiter des fêtes pour recharger les batteries… en Seine-Saint-Denis. L’Albertivillarienne Niakaté retournera voir sa maman à Bobigny avant de reprendre la barre à Brest quand la Villepintoise Zaadi se ressourcera elle aussi dans le 93 avant de montrer ses dons à Rostov. Un peu de chaleur à Noël ne fera pas mal après cet Euro sous cloche...
Christophe Lehousse
Photos : ©S. Pillaud
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