Une prépa publique pour former nos futurs médecins
Depuis 10 ans, le Département soutient et subventionne l’Année préparatoire aux études de santé (APES) proposée par l’Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny). L’objectif : aider les bachelier·e·s de Seine-Saint-Denis à réussir leurs études médicales dans l’optique d’une installation sur le territoire une fois leur diplôme en poche. Reportage et vidéo.
« Les enzymes digestives décomposent les molécules alimentaires en molécules simples, pour permettre aux nutriments de rejoindre la circulation sanguine… » explique le professeur de biochimie Denis Lesage à une vingtaine d’étudiant·e·s concentré·e·s sur des travaux dirigés. Sabrina, Isra, Salmata… persuadé·e·s que le thème de la nutrition tombera au concours notent attentivement les réponses de leur enseignant.
Initiative unique en France, l’APES a formé depuis 2012 plus de 350 étudiant·e·s dont près de 43% ont réussi l’ultra-sélectif Parcours d’Accès spécifique santé (PASS) destiné à celles et ceux qui souhaitent devenir médecin, dentiste, pharmacien, sage-femme ou kiné.
Sorte d’année zéro, la « prépa santé » de Bobigny, ouverte en priorité aux bachelier·ère·s du département pour le prix d’une inscription à la faculté, propose 580 heures de biologie cellulaire, anatomie, physiologie, pharmacologie… avec une majorité d’enseignements effectués en petits groupes pour permettre aux étudiant·e·s d’évaluer leur avancée et prendre confiance en eux·elles.
« L’APES représente une opportunité extraordinaire pour moi vu qu’avec mes lacunes, je risquais d’être broyé dans l’univers ultra-concurrenciel de la première année de médecine » confie Vasil, 19 ans. « Là, on a une trentaine de profs qui répondent à nos questions et des cours de méthodologie très utiles pour la suite de nos études ».
Lutter contre les déserts médicaux
Le Département a versé cette année 30 000 euros à l’APES pour assurer le bon fonctionnement de ce dispositif destiné à ouvrir les études de santé à toutes les classes sociales et fidéliser les futurs médecins sur le territoire.
« Nous nous sommes appuyés sur un constat de base réalisé lors des Assises de l’offre de soins en 2011, à savoir que des étudiants en médecine qui ont fait l’intégralité de leurs études en Seine-Saint-Denis ont tendance à s’y installer en tant que professionnels » affirme Marie Pastor, cheffe du service de prévention et des actions sanitaires du Département. « On essaie aussi de leur montrer l’ensemble des acteurs engagés dans la santé publique sur lesquels ils pourraient s’appuyer sur le territoire... ».
Pour ce faire, des visites d’immersion dans les centres médicaux de la Seine-Saint-Denis sont d’ailleurs régulièrement organisées, hors restrictions liées à la Covid. « Les étudiants de cette formation ont découvert en mars le travail des professionnels de santé du CeGIDD de Bobigny (NDLR : qui propose à la population des dépistages gratuits du VIH, des hépatites, des IST et une mise à jour des vaccins). Cela leur donnera peut-être envie de les rejoindre plus tard » sourit Djiba Kane Diallo, cheffe de bureau des maladies infectieuses du Département.
Les étudiant∙e∙s de l’Année de Préparation aux Etudes de Santé s’orientent également vers des professions médicales ou paramédicales très recherchées dans le département : pharmacien∙ne∙s, infirmier∙e∙s, laborantin∙e∙s... L’investissement à long terme dans leur formation pourrait contribuer à résoudre cette pénurie dans les prochaines années.
Amelle, une externe en médecine de 23 ans, remercie les professeur∙e∙s de l’APES dont l’enseignement aborde « une grande partie du programme du PASS ». La balbynienne, qui a fait plusieurs stages dans des hôpitaux du territoire pense dans les prochaines années exercer en Seine-Saint-Denis où se trouvent sa famille et ses amis. Un choix motivé par l’envie de se mettre au service des habitant∙e∙s pour qui « l’accès au parcours de soins est parfois compliqué ». On souhaite une très belle carrière à la futur médecin.


Nicolas Dard, responsable de l’Année préparatoire aux études de santé
« L’APES, lancée en 2012, a commencé avec une quinzaine d’étudiant∙e∙s mais ses effectifs se sont stabilisés à 50 depuis 4, 5 ans. Notre formation souhaite apporter une aide à l’insertion dans les études de santé à des jeunes issu∙e∙s non pas de milieux aisés mais plutôt des classes moyennes et dont la moyenne en science oscille entre 9 et 12 au Baccalauréat. Avec 50 places, notre objectif consiste à leur proposer un SAS entre l’ambiance cocooning du lycée et l’environnement impersonnel du PASS en donnant un coup de pouce - un ensemble de connaissances et surtout une méthodologie - pour réussir les concours des études médicales. Beaucoup de nos jeunes qui ont des attaches en Seine-Saint-Denis souhaitent y visser leur plaque plus tard, ce qui nous donne de l’espoir pour mieux répondre aux besoins de ses habitant∙e∙s. »
Crédit-photo : Franck Rondot
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