Quand vous pédaliez le long du canal de l’Ourcq l’été dernier, tout à la joie du grand air et de la vue imprenable sur l’eau, le passage sous le pont de la SNCF à Bobigny était la seule ombre au tableau. Ce pont, qui supporte la ligne TGV Est et le RER E, est éclairé la nuit mais pas le jour. Très ennuyeux ! Car la sécurité des cyclistes et des piétons était en cause, surtout en plein soleil, à cause du contraste lumineux aveuglant avec la pénombre sous le pont.
Le Département a donc décidé de supprimer ce risque inutile en éclairant le pont dans la journée et ses services de la voirie ont cherché une solution d’éclairage qui ne crée pas de dépenses d’énergie supplémentaires. La technologie innovante développée par la société Colas et son établissement Wattway a résolu parfaitement le problème. Aujourd’hui, votre promenade vous conduit sous un pont éclairé, de jour comme de nuit. Sans que cela n’impacte les finances publiques !

Dalles photovoltaïques d’un mètre carré

50 m² de dalles photovoltaïques ont été incrustées dans le revêtement de la piste cyclable, dans la partie qui jouxte le pont. Leur pose n’a pas exigé de gros travaux. Ces dalles d’un m² sont étudiées pour garantir les meilleures conditions d’adhérence, et supportent aisément la circulation. L’énergie qu’elles produisent alimente le nouvel éclairage du pont.

Surplus d’énergie dans le réseau

Le surplus d’énergie est stocké dans une batterie installée dans une armoire reliée aux dalles. Cette électricité alimente l’éclairage la nuit ou les jours sans soleil. Lorsque la batterie est vide, le réseau électrique classique reprend le relais. Ainsi l’éclairage du pont, dessus et dessous, est permanent. Si au contraire, la production d’énergie solaire dépasse les besoins d’éclairage jour et nuit, le surplus est réinjecté dans le réseau Enedis.
Un panneau d’affichage installé à côté de la piste cyclable indique la quantité d’énergie que produisent les dalles photovoltaïques en temps réel et compte tenu du cumul.
Ce dispositif est encore expérimental et a besoin d’être évalué. Des indicateurs mesureront donc la pérennité de l’aménagement, la quantité d’énergie produite, les économies d’énergie réalisées et les résultats obtenus alimenteront le bilan de cette expérience.

Transition écologique, mobilités durables

Cette démarche innovante trouve sa place dans le Plan d’action départemental pour la transition écologique (2017 – 2020) mais elle est également portée par le Plan Mobilités durables. La piste cyclable du canal de l’Ourcq, axe structurant pour les trajets domicile-travail à bicyclette sur le territoire, itinéraire majeur de vélotourisme grâce à l’Eurovéloroute 3 inaugurée en juin dernier à la maison du parc de la Bergère, fait en effet l’objet d’une attention particulière.

Photo :©Nicolas Moulard