Économie & Emploi La Courneuve

Une charte pour l’emploi signée à l’Ecole de la deuxième chance 93

Le 16 avril, le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis et BNP Paribas ont signé une charte « Seine-Saint-Denis égalité » dans les locaux de l’École de la 2e chance 93, à La Courneuve. Un nouveau partenariat qui laisse entrevoir de belles perspectives en matière de stages pour les élèves de cet établissement, qui accueille des jeunes sortis du système scolaire sans qualification.

Pour signer la charte « Seine-Saint-Denis égalité », qui vise à accélérer le développement économique et social du territoire, les représentants du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis et de la banque BNP Paribas se sont donné rendez-vous mardi 16 avril dans les locaux de l’Ecole de la 2e chance 93, à La Courneuve. Un choix évidemment pas anodin : un des piliers de ce partenariat est consacré à l’emploi et la qualification. « Devenu en 2009 le premier employeur privé de Seine-Saint-Denis, BNP Paribas s’engage aux côtés du Département à mener des actions communes pour favoriser l’insertion professionnelle des Séquano-Dionysien.nes (…) », dit l’article en détail.

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Pour les élèves de l’École de la 2e chance de Seine-Saint-Denis, qui accompagne en alternance vers un métier choisi des jeunes adultes de 18 à 25 ans sans diplôme ni qualification, les opportunités de stage dans l’institution bancaire sont désormais réelles. Une perspective inenvisageable il y a encore quelques semaines pour Baye, 18 ans. Arrivé à l’E2C de La Courneuve en mars, le jeune homme, qui a fait une partie de sa scolarité au Sénégal avant de décrocher, souhaite suivre une formation de technicien en fibre optique. « J’étais complètement perdu, je ne savais pas quoi faire, raconte-t-il. C’est la mission locale qui m’a redirigé vers cette école. Ici, je retrouve peu à peu confiance en moi, je suis persuadé que je vais finir par trouver ma voie. »

« La motivation prime sur tout le reste »

Le concept Ecole de la 2e chance a été lancé en 1998 par l’ancienne Première ministre Edith Cresson, qui était partie du constat que les nombreux jeunes sortant du système scolaire sans diplôme ni qualification et ne parvenant pas à trouver un emploi pouvaient intéresser les entreprises qui peinaient à recruter, notamment sur les postes de première qualification. En Seine-Saint-Denis, ce réseau, soutenu financièrement par le Département, entre autres, accueille plus de 600 jeunes par an sur quatre sites différents : La Courneuve, Bobigny, Rosny-sous-Bois et Sevran. « On leur demande de savoir lire, écrire, compter, mais la motivation prime sur tout le reste au moment du recrutement », souligne Ugo Colonna, formateur chargé des projets professionnels et des relations école-entreprise à l’E2C de La Courneuve. Une fois intégrés, les stagiaires suivent des cours de remise à niveau - en français, en matchs, en philo, en sport, en théâtre… - en fonction de leurs points faibles. Puis, place à l’alternance, laquelle englobe stages en entreprise de trois semaines et retour à l’école, le tout sur une période de six à dix mois maximum. Lors de cette étape, les élèves élaborent petit à petit un projet professionnel.

68 % de réussite

Naïphem, 23 ans, a intégré l’école il y a six mois pour emmagasiner de l’expérience et trouver un stage en plomberie si possible. « Cette école m’a remis sur les bons rails, affirme-t-il. Avant d’y entrer, j’allais de plan galère en plan galère. Désormais, je dispose d’une belle carte de visite, les entreprises connaissent l’E2C. A moi de prouver sur le terrain que je suis opérationnel. » L’E2C93 a accompagné depuis sa création en 2001 quelque 4800 stagiaires. Selon l’école, 68 % d’entre eux trouvent un emploi ou une formation qualifiée à la sortie. Soïne, 19 ans, qui a quitté la Martinique il y a deux ans avec en poche « un bac pro inachevé » et beaucoup de doutes, fera peut-être bientôt partie de ces heureux élus. Le stage d’auxiliaire puéricultrice qu’elle vient de réaliser dans une école maternelle de Saint-Denis a été concluant et est en phase de déboucher sur un CDD. « Ici, je me suis reconstruite sur le plan personnel. Désormais, je veux travailler, travailler et travailler. »

Photos : ©Sylvain Hitau

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