Une Tremblaysienne chronique son confinement en dessins
Ayant vécu le confinement dans sa famille à Tremblay, Elodie Hyvernage a raconté cette expérience à travers des croquis bien sentis, en noir et blanc. Son travail, qui mêle humour et sensibilité, n’a pas encore trouvé d’éditeur, mais cela pourrait prochainement changer.

On pourrait presque croire à un pseudo d’artiste, mais non, c’est bien son vrai nom. Elodie Hyvernage, jeune Tremblaysienne de 19 ans, a passé une bonne partie de son confinement à le chroniquer à travers des dessins tendres et enlevés. Vivant à Nantes où elle était engagée dans sa première année d’école des Beaux-Arts, la jeune femme a choisi de regagner sa ville natale et sa famille quand il s’est agi, le 17 mars, de se calfeutrer. Là, entre les obligations de cours à distance – « c’est bien tombé, j’étais en ateliers photos et vidéos, idéal pour un travail dématérialisé » – et lectures, l’étudiante a aussi eu beaucoup de temps.
« Ça faisait longtemps que je n’avais plus eu autant de temps pour moi. Du coup, j’ai repris le dessin, que j’avais un peu délaissé ces dernières années pour aller vers d’autres formes d’art. Et puis, j’écoutais chaque jour le journal de confinement de l’auteur de théâtre Wajdi Mouawad, et ça m’a inspirée. Je me suis dit que j’allais moi aussi raconter mon quotidien, à travers des saynètes anodines, à mon échelle. », raconte cette fan de BD, qui cite notamment Claire Brétécher et Emmanuel Guibert parmi ses références.
Au final, il en ressort un travail très personnel : 60 planches de dessins pour 55 jours de confinement, où l’humour alterne avec une agréable simplicité. Liens familiaux, omniprésence du virtuel et forte autodérision sont les maître-mots de ce récit qui, s’il n’est pas universel, se montre aussi en empathie avec le monde extérieur.

« Vivant en pavillon, je n’ai pas eu des conditions de confinement particulièrement difficiles. », prévient tout de suite la jeune femme, consciente que d’autres familles – et notamment en Seine-Saint-Denis – n’ont pas eu cette chance. « Ça ne m’a malheureusement pas trop étonnée que la Seine-Saint-Denis soit l’un des départements les plus touchés : beaucoup de personnes ont des métiers qui ne peuvent pas se faire en télé-travail ou vivent dans des petits logements. Le confinement a fortement fait ressortir les inégalités sociales qui existaient déjà sur le territoire. », analyse-t-elle avec lucidité.

Un constat qu’on voit aussi affleurer dans les dernières pages de son récit, où elle dresse une sorte de bilan du confinement. Au rang des moins figurent bien sûr les souffrances multiples que cela a entraîné ou encore la surexposition aux écrans. Mais la jeune femme dit aussi ses espoirs : que les métiers mal considérés avant cette crise - aide-soignant, caissier, éboueur – le soient davantage ou que l’arrêt de certaines pollutions observé pendant le confinement se prolonge.

Le dessin, cette friande de BD mais aussi de livres - une des lectures de son confinement a par exemple été « Les Couleurs de nos souvenirs » de l’historien Michel Pastoureau - est tombée dedans quand elle était petite. « Je crois que d’abord mon père dessinait avec moi puis j’ai commencé à dessiner toute seule à partir des histoires que je lisais ou qu’on me racontait. », explique celle qui est passée par une prépa artistique à Beauvais avant d’entamer son cursus aux Beaux-Arts.
Son avenir, elle ne l’a pas encore dessiné, mais il a tout de même des traits très artistiques : « j’aimerais bien faire un master d’art-thérapie car je pense que l’art peut aider à soulager certaines souffrances humaines », souligne celle qui cherche d’ailleurs à faire un stage dans ce domaine. Sur ses planches, la jeune femme jette un œil tout ce qu’il y a de plus humble : « je les ai juste mises sur Instagram pour partager avec les copines, je ne sais pas si c’est de nature à aller au-delà… » Peut-être un éditeur se montrera-t-il tout de même intéressé par ce travail très personnel et sensible. Les couleurs d’un confinement parmi d’autres.
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