Tourisme

Un avant-goût d’extérieur

Meurtri par la crise sanitaire mondiale, le secteur du tourisme espère le rebond. Seine-Saint-Denis Tourisme s’y prépare en réorganisant ses offres sur le terrain. Mais l’heure est toujours au confinement, alors il entretient la flamme avec une sélection de visites et de conférences virtuelles, via la plateforme exploreparis.com. Comme un avant-goût d’extérieur.

La crise sanitaire mondiale du Covid-19 a jeté sur le flanc le secteur du tourisme et l’ensemble de son écosystème économique. Fermetures des musées, annulation ou report en cascade des événements, confinement, l’addition est d’ores et déjà très lourde. Le Comité départemental du tourisme qui fait connaitre le patrimoine naturel, historique et architectural et son événementiel, dans la Seine-Saint-Denis et autour, mesure l’étendue des dégâts. « Il y a le secteur hôtelier privé d’activité à 80 %, celui de l’événementiel à l’arrêt, les manifestations culturelles annulées, les musées fermés mais également tous ces lieux alternatifs et associatifs en grande difficulté, et qui auront besoin de soutien pour redémarrer à la sortie du confinement », rappelle Olivier Meïer, son directeur.

Vive le tourisme de proximité

Alors que l’été n’offrira guère de perspectives aux populations de pouvoir s’éloigner, exploreparis.com, la plateforme de commercialisation de visites et balades à l’échelle du Grand Paris, a mené une enquête auprès de 70 000 utilisateur·rice·s. Comme un coin de ciel bleu qui se lève, elle souligne l’intérêt des sondés pour un modèle de développement touristique plus proche des territoires et des habitants. Un modèle à échelle humaine où la distance géographique n’est pas le critère majeur pour juger du caractère touristique d’une activité. C’est précisément ce tourisme de proximité à base de visites, de balades, d’échanges, sources de découverte et riches en surprise que Seine-Saint-Denis Tourisme décline toute l’année. Il en est même un précurseur avec son alter ego dans le Val-de-Marne. « Le tourisme se pense désormais aussi dans la proximité, dans la curiosité pour l’expérimentation écologique, dans le goût pour l’art de la rue, pour les couleurs cosmopolites de nos quartiers, pour la nature en ville, pour les voies d’eau et leurs berges, pour l’ouverture aux autres », assurent les présidents des deux comités départementaux dans un communiqué commun. Ils considèrent cette vision du tourisme comme « une clé essentielle permettant d’aborder la période délicate de relance du secteur touristique pour les mois qui viennent ». De nombreux acteurs et actrices locaux·ales, guides-conférencier·ère·s, porteurs de projets… ont déjà inventé des produits et des formes de visites adaptés au contexte particulier que nous vivons.

Encore virtuel, bientôt réel

Mais le confinement strict va durer quelques jours encore. Et puis il faut réorganiser les pratiques touristiques en extérieur dans la perspective de leur reprise, de telle sorte qu’elles garantissent la sécurité sanitaire à tous ses participants. Pour l’heure, le comité départemental entretient la flamme par des offres virtuelles, via Explore Paris. Ce sont ainsi 10 visites ou conférences à suivre sans quitter son salon. Leurs guides ont adapté des parcours habituels où en ont créé spécialement. « Une première sélection est concentrée sur la capitale, mais d’autres sont en préparation et concerneront plus directement notre département », précise Olivier Meïer. Les visites en chair et en os sur sites avec public devraient reprendre, quant à elles, après le 15 mai. Ces retours sur le « terrain » s’effectueront en groupes limités à dix personnes. Port du masque obligatoire. Le guide-conférencier sera équipé également d’un récepteur sonore lui permettant d’être entendu, tout en respectant les distances de sécurité. Un remboursement ou un report de la visite est prévu en cas d’annulation. Les premières visites mettront le cap au nord du département, dans les rues de Saint-Denis et au bord de son canal. Chic le printemps revient.

PARIS EN LIGNE

La plateforme Explore Paris a sélectionné dix visites et conférences virtuelles dont la capitale est la vedette. Des hauts lieux révolutionnaires au Paris Japonais en voici cinq, accessibles depuis chez soi grâce à l’outil de visioconférence Zoom. Réservez-vos places.

Les hauts-lieux du Paris révolutionnaire
De la place de la Bastille à celle de la Concorde, de la Conciergerie aux Tuileries… découvrez les hauts lieux du Paris révolutionnaire. Récits et anecdotes permettront de mieux comprendre ces années qui ont fait basculer le cours de notre histoire. Il sera possible d’échanger à distance avec le guide-conférencier. Le 5 mai. Tarif : 10 euros.

L’architecture de Le Corbusier
Cette conférence parlera des réflexions et de la vision de l’architecte Le Corbusier et de ses réalisations en région parisienne. Son héritage est toujours fondamental dans l’architecture contemporaine et particulièrement présent en Île-de-France. Le 10 mai. Tarif : 8 euros.

Le Japon rue Saint-Anne
La présence japonaise à Paris s’incarne autour de la rue Saint-Anne. Une visite adaptée aux circonstances, pleine d’anecdotes, de personnages, de références culturelles, de bonnes adresses. Avec en bonus, une recette facile à réaliser à la maison. Le 9 mai. Tarif : 6 euros

Street art dans le Marais
Le quartier du Marais est davantage connu pour la place des Vosges et ses falafels que pour le street art. De quoi satisfaire les curieux de tous âges avec cette visite virtuelle à travers les oeuvres d’artistes qui font parler les murs. A partir du 10 mai. Tarif : 7,50 euros.

Belleville en chantant
Au fil des rues de Belleville voici une balade toute en musiques et chansons. La môme Piaf et Maurice Chevalier -deux enfants du quartier- l’accompagneront de la voix et, dans leur sillage, bien d’autres personnages surprenants. Ce sera aussi l’histoire de tous ceux et celles qui ont peuplé et peuplent encore ce quartier. Le 10 mai. Tarif : 6 euros.

COMME UNE ENVIE DE DEHORS…

Après le 15 mai, retour sur le terrain à la découverte du nord de la Seine-Saint-Denis, avec des visites magiques et insolites sélectionnées par Explore Paris. Les inscriptions sont ouvertes.

Le marché aux Puces de Saint-Ouen
Au marché aux Puces de Saint-Ouen se retrouvent des chineur·euse·s et des amateur·rice·s d’antiquités dans ses 13 marchés et ses rues « pucières ». Les ruelles tortueuses de Vernaison, le tapis rouge de Biron, le bric-à-brac des brocanteurs de Jules-Vallès, chaque marché cultive son originalité qui fait des puces de Saint-Ouen un lieu unique et magique. Suivez le guide. A partir du 17 mai. Tarif : 10 euros.

Running Tour du canal
Au départ du Stade de France, partez en compagnie d’un « running guide » pour une heure de course à la cool, à la découverte des œuvres sur la Street art avenue, le long du canal de Saint-Denis. Laissez-vous surprendre par la poésie des pétunias de Fabio Petani, la monumentalité et le réalisme de l’enfant haïtien de Case Maclaim. Ce parcours est accessible à toutes et à tous. A partir du 28 mai. Tarif : 5 euros.

Fenêtre sur rue à Saint-Denis
Ce parcours street art de 2 heures fait découvrir Saint-Denis au fil de portraits d’habitants peints sur des fenêtres murées d’immeubles voués à la démolition dans le cadre de la rénovation urbaine. C’est de là qu’est né le projet "Fenêtre sur rue, qui donne un nouveau regard sur un quartier en pleine mutation, en redonnant vie à ces espaces. Ce parcours guidé mêle pratique artistique et récits de vie. A partir du 30 mai. Tarif : 19 euros.

La Maladrerie d’Aubervilliers
A Aubervilliers, la cité de la Maladrerie est un ensemble d’un millier de logements, une quarantaine d’ateliers d’artistes et quelques commerces, réalisé entre 1975 et 1989. L’architecte a confié certaines parties à de jeunes confrères, d’anciens élèves. Il en ressort un ensemble dont les espaces et l’architecture sont sans cesse renouvelés. La cité est labellisée patrimoine du 20e siècle. Samedi 20 juin. Tarif : 10 euros.

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