Tricia Evy, la diva cool
Étoile montante du jazz vocal, la Bondynoise Tricia Evy donne des concerts dans le monde entier et prépare un quatrième album de compositions originales. Originaire de Guadeloupe, elle mêle avec élégance les styles musicaux : biguine, bossa-nova, gwoka... et affectionne le brassage culturel de la Seine-Saint-Denis, où elle s’immerge pendant ses moments de repos.
« La musique est le langage universel des émotions » clame celle qui espère faire ressentir aux spectateur·rice·s son plaisir d’être sur scène ou de partager avec eux·elles son goût pour le voyage et les rencontres. Artiste très reconnue dans le milieu du jazz, Tricia raconte son parcours de globe-trotteuse dans une ambiance décontractée et ultra-généreuse qui lui ressemble.
Une chanteuse autodidacte à la voix d’or
Née à Bondy dans les années 80, la jeune fille grandit au Moule en Guadeloupe, bercée par les airs de Kassav et des chansons françaises écoutées par ses parents. Amoureuse de la musique, elle prend pendant trois ans des cours de piano puis compose ses premiers poèmes. À 21 ans, elle gagne un premier concours de chant sur un air de biguine et se passionne pour la scène qui, contrairement à d’autres, « ne l’a jamais angoissée ».
La jeune femme retourne en 2006 dans l’appartement familial de Bondy pour passer une licence de biologie à l’Université Paris 13 dans l’optique de devenir vétérinaire et apprécie le côté village de la commune. L’étudiante assiste à un concert au club de jazz Le Duc des Lombards à Paris puis est invitée pendant la seconde partie du spectacle à une jam session (séance d’improvisation). Repérée pour la pureté de sa voix, elle se voit proposer de remplacer un musicien lors d’un concert payant puis crée un trio avec un guitariste et un saxophoniste.
Le groupe multiplie les tournées en France (Bayonne, Orléans, Marciac...), dans les Outre-mer (Martinique, Guadeloupe...) et participe en 2009 au Doha Jazz Festival au Qatar. Tricia choisit de faire un métier de sa passion puis enregistre son premier album Beginning composé de reprise de Cole Porter ou Georges Gershwin. « Tout est allé très vite » se réjouit-elle. « Nous avons participé à des festivals de jazz en Australie, à Vienne, en Finlande, à Barcelone, à l’Olympia de Paris, Montreux... Bondy reste mon sas de décompression et une ville que j’adore pour la convivialité de ses habitants... ».
De nouveaux albums à la croisée des influences
Tricia rejoint un nouveau quartet composé entre autres du pianiste David Fackeure nominé deux fois aux Victoires du jazz, du contrebassiste Thierry Fanfant et du batteur Francis Arnaud qui l’avaient repérée lors de la jam session. Avec ses complices, elle crée en 2013 son second album Meet me mêlant compositions originales, standards du jazz et airs de biguine. « J’ai voulu saluer en musique mon petit ami australien de l’époque et valoriser le répertoire caribéen encore mal connu en métropole » confie-t-elle.
La chanteuse, qui joue en 2013 à Pavillons-sous-Bois s’envole régulièrement pour l’Équateur, Singapour, les Philippines, les Îles Canaries, la Biélorussie... Elle lance en 2018 son troisième opus Usawa (traduisez : équilibre en swahili) et parcours le monde avec ses trois complices pour le faire connaître. « Nous avons donné un concert à l’auditorium de Bondy un an plus tard » déclare David Fackeure. « L’acoustique était excellente et nous avons constaté que le public de Seine-Saint-Denis est connaisseur en jazz et ultra-chaleureux, ce qui est toujours très agréable.... ».
Quelque peu freinée par la crise sanitaire, Tricia trouve le temps de travailler sur son prochain album de compositions originales, prévu en version digitale cette année. « Ce sera un CD de transition composé de chansons d’amour plutôt intimistes accompagnées d’airs de guitare » confie l’artiste hyperactive qui souhaite également sortir un cinquième album avec orchestration pour 2022. Très attachée à la transmission, elle espère relancer en août ses deux bébés : le Swing jazz festival et son club de chant pour partager sa passion pour la musique avec les Guadeloupéens.
La jeune femme compte faire des allers-retours entre La Moule où vit sa famille et Bondy en prévoyant deux dates de concert cet été à Agde et à Saint-Aignan. Solidaire avec les victimes de la crise de la covid, elle consacre son temps libre à aider des agriculteurs bio en difficulté financière qu’elle soutient dans les fermes et fait connaître sur les réseaux sociaux. Qui a dit qu’être artiste, c’est vouloir d’une certaine manière changer le monde ?
Crédit-photo : Jean-Baptiste Millot
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