Ce vendredi matin de début février, le terrain du Palais des Sports de Tremblay-en-France est au repos. L’équipe du Tremblay Handball (THB) est en déplacement à l’autre bout de l’Hexagone à Billère, près de Pau. Ce qui n’empêche pas le Palais d’être remuant. Pas seulement parce que les équipes techniques s’affairent à réviser les éclairages et à lustrer l’aire de jeu, mais surtout parce que neuf classes de troisième du collège Ronsard -voisin du Palais des Sports- sont en visite dans le cadre de la résidence sportive -lire notre encadré- qui les unit au THB.
Au programme de la matinée, un forum sur la découverte des métiers du sport. Chacun des secteurs du club -marketing et communication, finances et administration, évènementiel et bien sûr sportif - va présenter son quotidien.
En mode conférence de presse, l’assistance des collégien·ne·s passe donc d’un atelier à l’autre. Avec des questions franches : « Mais, c’est chiant votre job ? », glisse une voix après que Célia Bouhacine, la directrice administrative et financière, a décrit les contours de son activité entre gestion des salaires et des contrats ou démarchage des sponsors. D’un sourire désarmant, cette ex-cadre bancaire neutralise tous les a priori : « Attention, je ne suis pas seulement derrière un bureau, mon métier c’est aussi beaucoup d’interactions avec les joueurs. Je suis au cœur du club... »

La passion comme guide

A l’autre bout de l’étage qui surplombe le terrain du Palais des Sports, le « speech » de Blaise Zervelis, le chargé de la communication et des réseaux sociaux du club emporte, lui, plus spontanément l’adhésion lorsqu’il sonde son petit groupe de collégiens : « Qui utilise TikTok ici ? » Quasiment toutes les mains se lèvent pendant que le pro de la com enchaîne : « Eh bien, nous au club, on a appris progressivement les codes de TikTok, essayé des choses qui ont marché, d’autres non. Mais, après un tuto sur la technique de notre gardien Cyril Dumoulin, on est passés de 1200 abonnés à 12 000... »
Lors de l’atelier, on ne parle pas seulement d’activation des réseaux sociaux, les élèves interrogent aussi le communicant sur son salaire. Il leur répond franchement : « Je gagnais mieux ma vie lorsque je travaillais pour des écoles de commerce, mais j’avais envie de travailler dans le domaine du sport et j’y suis heureux. Donc, quand je me lève, je n’ai pas vraiment l’impression d’aller au boulot. N’oubliez jamais que la passion, ça compte aussi dans une vie... »

Un message bien saisi par Nesrine qui rejoint le prochain atelier consacré à l’évènementiel : « J’ai bien aimé le discours sur la passion... Moi, je ne sais pas trop ce que je vais faire plus tard, mais je retiens vraiment qu’il faut essayer de choisir une voie en fonction de ce qu’on aime faire dans la vie. »
C’était d’ailleurs tout l’objectif de ce forum en direction des collégiens de Ronsard. « Si on a organisé cette matinée avec votre collège, conclut Nicolas Duval, le responsable de l’évènementiel et des actions sociales du THB, c’est bien avec l’intention de vous donner des idées pour une future orientation. En tout cas, comme vous êtes nos voisins et qu’on vous croise souvent dans l’année, n’hésitez pas à venir nous voir, si vous avez des idées, des questions. Nous serons là pour vous répondre... »

Bombardé de questions

Des réponses, Youssef, 15 ans et des rêves de « devenir ingénieur du génie civil » , en a obtenues quelques-unes à l’issue de la séance de présentation menée par Lazar Simic, le coordinateur technique du club et entraîneur du groupe des moins de 18 ans nationaux. « J’ai trouvé qu’il était très maître de lui. Et moi, c’est un peu ce qui me manque, j’ai un peu de mal encore à gérer mes émotions », confesse le collégien qui pratique à la fois le boxe et le foot.
Bombardé de questions, le coach, ex-professeur des écoles, a marqué les esprits en expliquant très clairement son implication personnelle dans le management de ses joueurs : « Pour eux, je suis à la fois le grand frère, le conseiller d’éducation parce que je regarde toutes leurs notes, je joue un peu les psychologues aussi et bien sûr, je suis leur entraîneur ! »

Une énumération qui provoque une réflexion amusée dans les rangs : « Mais, là y a plusieurs métiers, non ? »

DES RÉSIDENCES SPORTIVES MAIS POUR QUOI FAIRE ?

Développé par le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, la « résidence sportive » est un programme d’actions pluridisciplinaires autour du sport pour des collégien.ne.s co-construit par un collège, son équipe éducative au sens large, et une association sportive : un club ou un comité départemental. Une résidence qui se traduit par une convention tripartite établie entre le collège, l’association sportive et le Département de la Seine-Saint-Denis. Parmi les objectifs de ces résidences figure la sensibilisation des élèves en matière d’orientation et d’insertion professionnelle ainsi que d’engagement associatif.

Crédit photo : Bruno Levy