Take Your Shot, l’endroit où le rebond est possible !
Elles sont plus de 200 jeunes filles à avoir participé ce 31 octobre au lycée Eugène-Delacroix de Drancy à « Take Your Shot ». Cet événement, créé par Diandra Tchatchouang, internationale française de basketball, médaillée olympique aux Jeux de Tokyo et originaire de La Courneuve, vise à lever les barrières auxquelles sont parfois confrontées les jeunes filles des quartiers.
« Il n’y a rien de plus ennuyeux que de regarder les rêves des autres sans réaliser les siens. » Hapsatou Sy sait captiver son auditoire. Les regards des jeunes basketteuses sont ce jour-là tous dirigés vers la journaliste télé, invitée au lycée Eugène Delacroix à Drancy à l’occasion de « Take Your Shot ». Cet événement, organisé par la basketteuse internationale Diandra Tchatchouang, vise à sensibiliser les jeunes filles des quartiers populaires à la pratique du sport et au dépassement de soi. Le but de cette journée, qui en était cette année à sa 5e édition, dépasse le sport et prône des valeurs telles que l’acceptation et la confiance en soi pour des participantes âgées de 12 à 16 ans.
Pourquoi Take your Shot ? « C’est très simple : « c’est un jeu de mot qui signifie « prends le tir » mais aussi « saisis ta chance », prends les opportunités et donne-toi les moyens de réussir. », explique Diandra Tchatchouang, qui a elle-même grandi dans les quartiers populaires. Signe qu’elle n’a pas oublié d’elle vient, l’ailière a aussi fondé l’association Study Hall qui effectue du soutien scolaire en Seine-Saint-Denis. Fille du quartier de la gare à La Courneuve, Diandra aura fièrement promené son numéro 93 de l’équipe de France sur les parquets de Tokyo, y décrochant même le bronze olympique.
A notre arrivée sur les terrains de basket, que des sourires ! A aucun moment, en sautant, en courant ou au shoot à 3 points, ces jeunes filles ne perdront leur bonne humeur. Autour d’elles, des accompagnateurs de l’association Rise Up, co-fondée par Tchatchouang, les encadrent et leur donnent des conseils.
« Le sport est un outil permettant de s’épanouir », estime Sonia Ouaddah, co-fondatrice de Rise Up et ancienne entraîneure de Diandra Tchatchouang au club de La Courneuve. « Notre message est le suivant : grâce au sport, tout est possible. »
Durant toute la matinée, les jeunes basketteuses tournent sur une vingtaine d’ateliers spécifiques et peuvent questionner les encadrants sur leur façon de faire. Elles s’essaient aux lancers-francs, à des doubles pas puis effectuent du renforcement musculaire.
Tiffany, jeune Séquano-dionysienne de 14 ans jouant au Paris Lady Basket, a adoré les exercices de shoot. « Comme Stephen Curry ! », ajoute cette connaisseuse, fan du « Baby Face » de San Francisco. « Je me suis trop amusée, c’était trop bien quand je devais dribbler ! », dit de son côté Couda, 13 ans et inscrite depuis 4 ans au club de La Courneuve.
De g. à d : la journaliste Charlotte Namura, la maquilleuse Adji Naya, la directrice de label Pauline Duarte, la cheffe d’entreprise Hapsatou Sy, la ministre Elisabeth Moreno et Diandra Tchatchouang
L’après-midi, passage de la pratique à la théorie... Les jeunes filles sont conviées à une conférence où les attendent de nombreuses personnalités invitées par l’association : la journaliste Charlotte Namura, la make-up artist Adji Naya, Pauline Duarte, directrice du label Epic Record et Hapsatou Sy, cheffe d’entreprise et chroniqueuse télé. Elisabeth Moreno, ministre de l’Egalité femmes-hommes, complète ce 5 majeur. Pendant la conférence, les intervenantes expliquent aux jeunes filles leurs parcours, parfois semés d’embûches, mais très inspirants pour elles.
« Est-ce que venir de banlieue a été difficile pour vous ? », veut savoir Staycie, 13 ans, originaire de La Courneuve. « Ne voyez pas uniquement les inconvénients de venir de banlieue, voyez en aussi les bons aspects, lui répond Hapsatou Sy. Soyez fières d’être banlieusardes et ne laissez personne décider de votre futur à part vous-mêmes ! »
- Et même si c’est nos parents ?, renchérit une jeune fille, démarrant une vague de rire dans la salle.
- Vos parents veulent votre bien, c’est en leur expliquant ce que vous avez comme projet qu’ils vous aideront. Ils ne sont pas là que pour vous disputer ! », explique Hapsatou Sy.
Pour beaucoup, cette initiative a été très enrichissante et leur a permis d’avoir des modèles de réussite venant de banlieue. « Si j’ai commencé le basket et le sport, c’est pour montrer que je peux réussir comme Diandra et pourquoi pas devenir professionnelle ! », nous dit Rania, 14 ans. « Pour nous, il est important de montrer à ces jeunes filles qu’elles ont le droit de croire en leurs rêves et que c’est seulement grâce à leur détermination qu’elles réussiront. », insiste Pauline Duarte.
A la fin de la journée, les filles ont eu l’occasion de participer à un concours de tir, dans la joie et la bonne humeur. Les plus adroites ont eu droit à des récompenses de la part des intervenantes. Mais le plus beau cadeau qu’elles ramèneront à la maison, c’est sans doute cette envie de sauter pour décrocher la lune.
Rayan Bahouche
Photos : ©Sylvain Hitau
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