Six lutteurs du département aux championnats du monde
Plus du quart des membres de l’équipe de France de lutte sont licenciés en Seine-Saint-Denis ! A l’heure des championnats du monde qui se déroule à Paris jusqu’au 26 août, voici un PANORAMA de nos lutteuses et lutteurs en compétition.
Aurélie Basset, CMASA Aulnay-sous-Bois, -60kg
Jour de compétition jeudi 24 août
Aurélie Basset arrive en confiance, elle vient de remporter les jeux de la francophonie. Une compétition certes moins relevée que les championnats du monde, mais avec tout de même de grosses équipes : « Le Canada, la Roumanie et les Africaines qui sont toujours très physiques. C’était une bonne préparation, surtout qu’avec mon travail, je ne pouvait pas me rendre en stage en Mongolie avec le reste de l’équipe. » Car depuis cette année, Aurélie exerce son métier de kiné, et cela lui réussit plutôt bien, malgré un emploi du temps compliqué. « J’exerce à mi-temps dans un cabinet à Choisy-le-Roi, je peux m’entraîner une fois par jour, c’est un peu court mais... Les championnats du monde seront ma dernière compétition de haut niveau, cela devient compliqué. Mais les Monde à domicile, ça ne se manque pas ! » Depuis qu’elle travaille et ne se consacre plus exclusivement à la lutte, Aurélie se met moins de pression pour obtenir des résultats dans le cercle : « En fait, du coup je prends plus de plaisir et ça marche ! »
Koumba Larroque, Bagnolet Lutte 93, -69 kg
Jour de compétition jeudi 24 août
L’espoir de la lutte, c’est elle ! A dix-neuf ans, Koumba s’amuse à tout gagner, ou presque. Championne du monde et deux fois championne d’Europe junior, championne d’Europe espoir, elle a été un peu déçue de ne remporter que le bronze aux Europe chez les séniors. « Oui, je sais que remporter une médaille pour ma première grande compétition chez les séniors, c’est bien, surtout que je suis encore junior. Mais je ne suis pas là pour ça. » Koumba ne se pose pas trop de questions, « Je tente, j’essaie et c’est comme ça que ça marche. Déjà qu’on nous met pas mal de pression, si je m’en mets aussi je ne m’en sortirai pas ! » Elle avoue ne pas être très à l’aise avec les nombreuses sollicitations des journalistes mais « si c’est pour démocratiser notre sport alors je fais volontiers l’effort. » Pour convaincre les filles d’enfiler le justaucorps, Koumba dirait avec un grand sourire : « Faut pas mentir, il faut un peu aimer la bagarre, la difficulté, mais c’est un sport super complet et franchement, on se fait plaisir ! »
Mathilde Rivière, Bagnolet Lutte 93, -55kg
Jour de compétition mercredi 23 août
Elle a attendu longtemps d’être sélectionnée pour participer à un grand championnat. Mais cette année à 28 ans, Mathilde Rivière a voulu prouver qu’elle avait son mot à dire au niveau international. Bilan, médaille de bronze aux championnats d’Europe. « Je me suis rendu compte que j’avais ma place sur le podium. Les championnats du monde seront un cran au-dessus, mais je les aborde avec plus de confiance. Et avec l’envie d’encore chercher une médaille ! ». Comme tous les lutteurs et lutteuses, avant de commencer la compétition, Mathilde doit affronter un premier adversaire : la balance. « Aujourd’hui, à quatre jour de la pesée, j’ai encore 2,8 kg à perdre. Le dernier kilo, je le perdrai une heure avant la pesée. C’est un premier combat ! C’est difficile, mais ça renforce le mental. Après ça, je me dis que j’ai pas fait ça pour rien. » Ces championnats du monde, à domicile, auront forcément un goût particulier : « Oui, d’ailleurs pour cette occasion, ma mère viendra pour la première fois me voir lutter ! Elle n’était jamais venue, elle a peur que je me fasse mal… »
Mélonin Noumonvi, Bagnolet Lutte 93, gréco-romaine, -98kg
Jour de compétition lundi 21 août
Mélonin Noumonvi est le capitaine de l’équipe de France de lutte. A bientôt 35 ans, il est le plus expérimenté et le plus titré : champion du monde 2014 et quatre fois médaillé de bronze aux Europe. « Ce seront mes onzièmes championnats du monde, mais à domicile, je ne voulais pas louper ça ! » Lorsqu’on lui demande si ce seront ses derniers, « Mélo » répond : « Ils seront parmi mes derniers. Je n’ai pas décidé encore de raccrocher. Cela va dépendre de la décision de la fédération internationale concernant les changements de catégories de poids. Car c’est toujours mon problème, je suis un peu léger pour les moins de 98 kg et un peu lourd pour les moins de 85 kg. » La décision de concourir en moins de 98 kg a été prise il y a deux mois. « J’ai eu un problème à la cheville en janvier, en mai je ne pouvais pas encore lutter. Alors rajouter une régime à ça, avec une cheville encore fragile, ça n’était pas prudent. » Mélonin va devra jouer sur son expérience, sa vivacité pour compenser son déficit de poids. « Même si je n’ai disputé qu’un seul championnat du monde dans cette catégorie, l’objectif, c’est une médaille. Ça sera difficile, mais j’espère avoir les ressources mentales pour y parvenir. »
Evrik Nikoghosyan, Bagnolet Lutte 93, gréco-romaine -71kg
Jour de compétition lundi 21 août
Le palmarès d’Evrik Nikoghosyan ne montre pas son talent. Il a déjà battu chacun des adversaires de sa catégorie, champions compris, mais sans parvenir encore à se hisser sur le podium d’un grand championnat. Aux Europe, il n’était pas passé loin. "La médaille m’a échappé d’un point, à quelques secondes de la fin. J’étais déçu, mais ça me servira d’expérience. Il faut encore travailler." Le travail, le maître mot d’Evrik, véritable acharné de la préparation. A l’entraînement, il est toujours à fond. "Comme le dit Patrice Mourier, le directeur des équipes de France, la caisse, la condition physique, ça ne s’achète pas. Il faut la travailler." A voir la tête de son partenaire d’entraînement, question caisse, Evrik a fait le plein...
Hrachia Malkhasian, Bagnolet Lutte 93, gréco-romaine -66kg
Jour de compétition mardi 22 août
Ce seront ses premiers championnats du Monde, mais Hrachia les aborde plutôt sereinement. « C’est sûr que je manque d’expérience par rapport à d’autres, mais comme tous, j’y vais en espérant une médaille. » Pourtant, il évolue dans une catégorie très disputée, où le palmarès change constamment. « Beaucoup de lutteurs ont le physique qui correspond à cette catégorie, les niveaux sont très proches. Le podium change souvent et je devrai affronter de nombreux médaillés, champions… Mais même si ils sont deux fois champions du monde, pour le devenir, il leur a bien fallu la première fois battre un champion alors qu’ils ne l’étaient pas. Alors, pourquoi pas moi ? »
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