Sculpture de Saules
Dans le parc départemental du Sausset (Aulnay-sous-Bois et Villepinte), l’artiste Nadiak Teles vous invite à découvrir son œuvre, à la fois fragile, vivante et unique. Une plasticienne qui intervient souvent dans la nature en la faisant découvrir aux enfants. Reportage.
Nadiak Teles est une artiste plasticienne qui aime travailler en pleine nature. Dès qu’elle le peut, elle va dehors avec les enfants des PMI, des crèches, des centres sociaux avec lesquels elle travaille. Elle observe avec eux la nature environnante. « En allant dans les parcs, on peut jouer sans rien avoir apporté. Avec une mue de bouleau, en ramassant une petite branche, en observant un brin d’herbe qui vient de passer. Il y a quelque chose d’assez fort. Il y a une énergie qui est là. » constate-t-elle.
Avec les tout·es-petit·e·s, elle commence par une promenade de vingt minutes. « On s’arrête. On observe ce qui s’y passe. Ce qu’y surgit. Un écureuil. Un pivert. On pose un grand moment de silence. Comme une grande respiration. On enlève toute forme de langage. Dans les parcs, les sons deviennent musicaux, poétiques. C’est ça qui est fabuleux, c’est foisonnant, on n’est pas dans un décor, on peut écouter et observer tout ce qui vit. Je me souviens y avoir vu des Hiboux moyen duc, c’est fascinant de se retrouver nez à nez avec un animal sauvage. »
Nadiak propose aux enfants, à travers des jeux sensoriels et moteurs, de créer tout en s’amusant : « On regarde passer des mouettes, des poules d’eau qui laissent derrière elles des traits dans l’eau. Les petits jettent des cailloux. Des dessins apparaissent qui forment des cercles dans l’eau. Ça leur donne envie de recommencer. C’est le premier geste artistique, éphémère. Et c’est un jeu qu’on peut recommencer à la maison. »
Parmi les parents ou les professionnel·le·s qui accompagnent les enfants, elle peut aussi rencontrer des gens qui ne sont pas très à l’aise avec le dehors. « Ils sont plein d’appréhensions. « Ça peut salir. On peut attraper froid. Les guêpes peuvent piquer. » En venant, ils sont surpris par des surgissements de l’enfance, des souvenirs de nature. En s’allongeant au pied d’un arbre, on retrouve l’enfant en nous, le temps d’un nuage. Ça leur donne envie de revenir car ça fait du bien à la fois à l’enfant et à l’adulte qu’ils·elles sont. » raconte Nadiak Teles. Pour elle, les parcs permettent une forme de redécouverte de soi, car ils offrent une stabilité et proposent un moment de partage assez libre. « On est dans des cases en ville. Dans les ateliers au parc, spontanément s’instaurent des moments de dialogue entre le tout petit et la personne âgée. Il y a une attention première à un nuage qui passe, à une plume qui vole, au passage d’une corneille. Et le fait d’être en joie de se faire surprendre. L’enfant est un bon médiateur. »
Au printemps, elle propose un atelier autour du vent dans un endroit appelé la Clairière de la Clairière dans le parc départemental du Sausset. « Cet endroit se situe à côté de la forêt de conifères. C’est un cocon de verdure immense. On a l’impression d’être à l’intérieur de quelque chose. D’être dans le corps de la forêt. Une fois dedans, rien ne peut nous parasiter. L’endroit est fabuleux. On va s’y allonger. » Elle ajoute soudain : « Vous vous souvenez Totoro ? Et bien, cet endroit ressemble au passage de l’arche. On traverse un endroit très sombre qui se termine par un effet de lumière. Il y a une notion de démesure. Lorsque quelqu’un marche au loin… On devient tout petit. »

« L’année dernière, au moment de l’élagage des saules vannier, j’en ai récupéré quelques tiges. En les remettant dans l’eau, ça redevenait des arbres. J’ai eu l’idée de les tresser pour en faire une sculpture vivante, sur le principe du nombre d’or. »
Crédit photos : Franck Rondot.
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