Philippe, chauffeur routier : « Le sentiment d’être utile pour la société »
Elle est pharmacienne, lui magasinier, il est chauffeur routier, elle infirmière. Tou·te·s opèrent en Seine-Saint-Denis. Et tou·te·s, malgré les mesures de confinement prises contre la pandémie de coronavirus, se rendent chaque jour sur leur lieu de travail pour maintenir le fonctionnement du pays. Pour Le Mag de Seine-Saint-Denis, ils·elles racontent leur quotidien d’"inconfinables".
Philippe, chauffeur-routier pour le compte d’une société qui est basée à Tremblay-en-France et qui distribue des produits laitiers dans les hôpitaux et les Ehpad, notamment :
« J’ai 55 ans, pas mal d’années de service derrière moi, mais je suis encore en pleine forme, il était tout à fait normal que je poursuive ma mission, à savoir livrer des produits laitiers (yaourts, beurre, fromage, etc.). Actuellement, mes points de chute sont les hôpitaux et les Ehpad (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Mais en temps normal, j’opère aussi dans les collèges, les lycées et les cuisines centrales d’écoles. Aujourd’hui, j’ai moins de clients, mais je parcours plus de kilomètres car les effectifs de la société pour laquelle je travaille ont diminué – temporairement - de moitié. Mon périmètre d’action couvre une partie de la Seine-Saint-Denis (les hôpitaux Avicenne, Ballanger et Delafontaine, entre autres) et du Val-d’Oise (Gonesse, Eaubonne, Pontoise…).
Malgré les distances plus importantes, mes journées sont beaucoup plus courtes que d’habitude. Je commence mon service à 3h30 du matin et je suis de retour à la maison vers 11h30, d’habitude c’est plutôt 15h. Il faut dire que sur la route, il n’y a pas un chat. On a une impression de fin du monde, c’est très étrange. Porter des gants, j’ai l’habitude, car je manie beaucoup de palettes en bois. Le port du masque, c’est nouveau mais je suis bien content de pouvoir en avoir. L’entreprise met des flacons de gel à disposition de toutes ses équipes. Pour ma part, j’en ai toujours utilisé car je suis très à cheval sur l’hygiène. Je suis uniquement en contact avec les personnels de service de restauration. Je n’ai aucune appréhension particulière car je respecte les gestes-barrières.
Travailler dans de telles circonstances est loin d’être inintéressant : on se sent utile pour la société, c’est stimulant. J’ai d’ailleurs plus peur de me faire agresser par une bande de malfrats que du Covid-19. [Philippe fait ici référence aux deux individus qui ont tenté de dévaliser, dans la nuit du 19 au 20 mars dans les Yvelines, un camion qui transportait des produits frais, ndlr.] Mais le plus dur reste l’absence de tout contact. Dans mon métier, on se serre la main et on se tape dans le dos assez facilement. Cette proximité me manque. Pour autant, ma devise reste la même : ‘’le sourire, toujours le sourire, quoi qu’il arrive.’’ Encore plus en ce moment. »
Propos recueillis par Grégoire Remund
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