Objectif humanité
Du 4 au 10 octobre, dans le cadre de la Semaine bleue, une exposition du photographe Herbert Ejzenberg, bénévole à l’association des Petits Frères des Pauvres, met en valeur le lien humain entre bénévoles et personnes âgées accompagnées, à la Maison Montreau de Montreuil.
Une jeune femme accoudée à côté d’une dame sur un lit d’hôpital. Un couple accompagnant-accompagné tout sourire. Des attentions, des regards bienveillants. C’est ce que donne à voir l’exposition de Herbert Ejzenberg, qui sera montrée du 4 au 10 octobre à la Maison Montreau de Montreuil, à l’occasion de la Semaine bleue, une semaine dédiée aux personnes âgées.
Cette série, toute en noir et blanc, a beau avoir déjà été réalisée en 2014 par ce photographe social, elle porte en elle quelque chose d’intemporel : l’humanité qui se dégage des échanges, de l’entraide.
« L’idée était de mettre l’accent sur la relation émotionnelle entre bénévoles et personnes accompagnées. », explique aujourd’hui l’auteur des photos, par ailleurs lui-même bénévole à l’antenne de Saint-Denis des Petits Frères des Pauvres.

Cette association, présente sur toute la France, vise à sortir de l’isolement des personnes âgées ou en situation de grande précarité en leur rendant visite, où qu’elles soient : en Ehpad, en hôpital ou à leur domicile. En Seine-Saint-Denis, ils sont ainsi quelque 300 bénévoles à veiller sur les anciens.
Audrey Loussouarn, qui apparaît d’ailleurs sur les clichés de l’expo, a été l’une d’entre elles. « J’avais eu une première expérience d’aide envers les personnes âgées quand j’étais étudiante : j’avais alors travaillé en maison de retraite dans l’Essonne. Ça m’avait déjà réveillée sur cette population que la société invisibilise. Mais en même temps, ça m’avait aussi frustrée parce que j’estimais que je n’avais pas assez de temps à accorder à ces personnes. Du coup, j’y suis revenue via le bénévolat avec les Petits Frères des Pauvres. J’aime bien leur devise : « Des fleurs avant le pain », cette idée que l’attention accordée est tout aussi vitale finalement que les besoins primaires », expose la jeune femme de 32 ans, qui a désormais quitté Saint-Denis mais continue son engagement auprès des Petits Frères en aidant notamment à la rédaction de leur Gazette.
"Des fleurs avant le pain"
Les propos d’Aline Pierre, une habitante de l’Ile Saint-Denis qui a bénéficié de l’accompagnement des Petits Frères, disent aussi beaucoup de l’aide apportée : « Certaines épreuves que la vie nous fait subir, on ne peut les surmonter seul. Et avec les Petits Frères, j’ai trouvé plus que des amis, une véritable famille. De la part des bénévoles, il y a toujours du respect et de l’écoute, on ne se sent pas jugé », estime cette femme orientée vers l’association à la suite d’une hospitalisation.
En creux, les clichés d’Herbert Ejzenberg disent aussi tout ce qui a manqué à beaucoup de personnes âgées au cours de la pandémie de Covid, dont le photographe, remettant sa casquette de bénévole, fait le bilan. « Au niveau logistique, on desserre désormais un peu l’étau. Il y a toujours les contraintes sanitaires, mais on retrouve la vie des équipes. Mais au niveau des personnes accompagnées, cette période a malheureusement laissé des traces. Beaucoup de personnes âgées ont souffert de désocialisation, parfois de peur. »
Le confinement, qui dans certains Ehpad a duré jusqu’à 4 mois, aura ainsi été une période particulièrement douloureuse pour les résidents et leurs familles. Et aujourd’hui encore, les conséquences sociales du Covid se font sentir. « Les lundis au local me manquent », confiait ainsi Aline Pierre, pressée que l’antenne de Saint-Denis rouvre (les visites à domicile et les séjours de vacances organisés par les Petits Frères ont eux repris). En attendant, l’expo de Herbert Ejzenberg nous invite un peu à sortir de nous-mêmes et à regarder l’autre, par-dessus son masque.
Christophe Lehousse
Photos : ©Herbert Ejzenberg/Petits Frères des Pauvres
Un documentaire sur l’engagement de l’hôpital Casanova

Auteur de « Regarde-moi », une expo composée de 123 portraits de personnes âgées affichés en 2017 dans les rues de Saint-Denis, Herbert Ejzenberg a poursuivi son engagement auprès des publics en difficulté. Lui et trois autres professionnels de l’image ont ainsi tourné « Jamais trop tard pour vivre », un documentaire sur l’implication des personnels de l’hôpital Danielle-Casanova de Saint-Denis. « L’idée était de leur rendre hommage mais aussi de montrer tout ce qui s’y fait de manière assez innovante. Comme Music’O Seniors, des séances de musique classique avec des chanteurs d’opéra qui se déplacent à l’hôpital », raconte Herbert Ejzenberg. Sorti juste avant la pandémie, le documentaire n’aura malheureusement pas trop pu circuler, raison pour laquelle il sera relancé à partir de novembre par les Petits Frères des Pauvres.
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