Marie Batomene, ça plane pour elle !
A 23 ans, elle est devenue championne de France de badminton pour la première fois de sa carrière. Celle qui joue au CBAB Aulnay depuis maintenant 5 ans rêve bien sûr des JO, mais pas uniquement : remporter les Interclubs Élite avec son club de coeur la comblerait également.
La troisième fois aura été la bonne. Après deux finales perdues en 2013 et 2017, Marie Batomene le tient finalement, son titre de championne de France de badminton ! Début février, elle a plané sur la compétition, remportant tous ses matches en deux sets, dont la finale face à Yaëlle Hoyaux (21-11, 21-17). « Ça a représenté pas mal de stress, mais qu’est-ce que je suis heureuse ! », raconte celle qui n’a pas encore eu le temps de fêter dignement ce titre avec ses coéquipiers du Club de Badminton Aulnay-sous-Bois (CBAB). « Avec les compéts, on est toujours par monts et par vaux, mais on se rattrapera ! »
Aulnay, cette jeune femme originaire de La Bassée (Pas-de-Calais) y est arrivée au départ par commodité. « C’était près de l’INSEP où je faisais mon entrée et Baptiste Carême (actuel entraîneur des doubles tricolores et nordiste comme elle) m’en avait parlé en bien ». Cinq ans plus tard, Marie y est toujours et n’est pas près de quitter les « Ducks », le petit surnom du CBAB. « Je me suis attachée à tout le monde, aux grands comme aux petits », dit celle qui, toute championne qu’elle est, donne parfois cours à des jeunes du club.
Peut-être est-ce aussi là une manière de se souvenir des années heureuses de son enfance, où elle a justement croisé le chemin du badminton. « J’ai commencé au club de La Bassée à l’âge de 8 ans, grâce à mes frères, qui en faisaient déjà. J’ai tout de suite accroché », se souvient cette membre d’une fratrie de quatre, née d’un père congolais et d’une mère française. Une double culture qui compte énormément pour elle. Si la joueuse aux tresses africaines n’a pas encore eu le plaisir de visiter le pays de son père, la République démocratique du Congo, elle lui doit sa façon de cuisiner – « beaucoup de légumes africains, manioc, safou (sorte de prune), bananes plantains » - ou une partie de la musique qu’elle écoute : le groupe de rumba congolaise Zaïko Langa Langa.
De quoi pimenter un quotidien fait de gammes répétées encore et encore : deux entraînements quotidiens à l’INSEP de Vincennes sous la houlette de Thibault Pillet et du Chinois Chen Gang, vainqueur des Internationaux de France en 1999.
Individuellement, son grand rêve s’appelle bien sûr Tokyo 2020 ou Paris 2024, elle qui ne compte pas encore de participation olympique. « La qualif olympique est ouverte au Top80. Actuellement, je navigue autour de la 130e place. Je peux y arriver. Je vais en tout cas faire tous les efforts qu’il faut pour ne pas avoir de regrets. »
Les Jeux de 2024, elle les a évidemment dans un coin de sa tête, même s’il y a d’autres échéances avant. Si elle ne s’imagine pas encore en train de pousser la porte du village olympique, à quelques kilomètres du gymnase Paul-Emile Victor d’Aulnay, antre de ses « Ducks », elle pense en revanche déjà aux bénéfices qui pourraient en résulter pour le territoire. « En Seine-Saint-Denis, les Jeux devraient être l’occasion d’une grande fête. J’espère vraiment qu’ils seront accessibles à tout le monde, pas juste aux gens qui ont les moyens. »
Preuve que Marie porte bien son club d’Aulnay dans son coeur : elle n’oublierait pour rien au monde de mentionner les finales du Top12, les Interclubs Elite du badminton, auxquelles le CBAB participera en mai pour la troisième fois de suite. « Cette année, on a gagné jusqu’ici toutes nos rencontres de phase régulière, on en est même étonnés nous-mêmes. Du coup, l’objectif cette saison, c’est le podium », dit celle qui a déjà goûté à deux médailles en chocolat lors des deux années précédentes.
Elle qu’on ne devine pas très expansive forcerait alors peut-être sa nature pour mettre à fond du Zaïko Langa Langa dans les vestiaires…
Photos : @Sylvain Hitau
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