Ludovic Ouceni passe le témoin aux collégiens de Jean-Vilar
Mardi 25 janvier, dans le cadre de la Semaine olympique et paralympique à l’école, les collégiens de Jean-Vilar à Villetaneuse ont reçu la visite de Ludovic Ouceni, ancien du collège ayant participé l’été dernier aux JO de Tokyo avec le relais 4x400m. L’athlète du Pierrefitte Multi-Athlon Villetaneuse est revenu avec eux sur cette expérience avant d’évoquer les Jeux qui se dérouleront dans deux ans à Paris et en Seine-Saint-Denis, son grand objectif.
« Cette médaille, elle pèse au moins 100 kilos ! » Les yeux brillants, les 5e du collège Jean-Vilar de Villetaneuse - la classe sport - se passent les breloques de main en main. Ces médailles, ce sont celles de Ludovic Ouceni, ancien du collège, revenu spécialement dans son ancien établissement à l’occasion de la Semaine olympique et paralympique à l’école. L’athlète, 20 ans, a beau avoir connu cet été ses premiers Jeux olympiques à Tokyo et s’entraîner désormais à l’INSEP de Vincennes, un lien spécial l’unit à sa ville et à son département. « Revenir ici, c’est pas mal d’émotion. C’est mes années collège quoi », confie le jeune homme, en posant pour le photographe avec son grand frère Marwing et sa petite sœur Laureen, spécialiste du 400m comme lui, sur la table de ping-pong en pierre dans la cour de Jean-Vilar.
La fratrie Ouceni a notamment gardé des liens forts avec Marin Colic, prof d’EPS à Jean-Vilar depuis 17 ans, qui a vu passer les trois dans ses cours de sport et qui convoyait déjà Ludovic et Laureen sur les cross avec l’AS du collège. « Entre nous, le courant est toujours passé. Et quand Ludo a commencé à performer, il est assez naturellement devenu parrain sportif de l’établissement, en même temps qu’Eric Monnin, vice-président de l’université de Besançon et directeur du centre d’études olympiques universitaires », explique Marin Colic.
Assez naturellement, un jeu de questions-réponses s’engage entre la classe sport et « Ludo ». « Quels souvenirs gardez-vous des Jeux de Tokyo ? » « Est-ce que vous surveillez votre alimentation ? » « Est-ce que vous avez déjà couru contre Usain Bolt ? » Les questions jaillissent comme Ludo des blocks sur le tour de piste. Le jeune homme y répond de bonne grâce, avec pas mal d’humilité, et même presque de la timidité au début.
"Y croire chaque jour"
Au fur et à mesure, ses souvenirs remontent : sa découverte de l’athlétisme via les cross avec son école primaire, Jules-Vallès, elle aussi à deux pas, son inscription à 8 ans avec sa sœur au Pierrefitte Multi-Athlon Villetaneuse en dépit des réticences premières de leur mère, « qui avait peur qu’avec le karaté et la gym qu’on pratiquait déjà, ça fasse trop ». Sa première sélection en équipe de France, en 2017, couronnée déjà par un premier titre sur 400m au Festival olympique de la jeunesse européenne, et surtout sa belle médaille d’or aux Championnats d’Europe espoirs 2021 dans un 4x400m riche en émotions. Jusqu’à sa participation, l’été dernier, à ses premiers Jeux à Tokyo. « A ce jour, la plus belle expérience de ma carrière, même si il y a cette amertume de se faire éliminer dès les séries », analyse celui qu’on sent aimanté par un seul et unique objectif : être présent sur ses Jeux à la maison, dans deux ans maintenant.
« Chaque fois que je passe près du Stade de France, j’y pense, souffle celui qui a encore un rêve plus fou : participer à ces Jeux en compagnie de sa sœur, et si possible sur le 4x400m mixte devenu olympique à Tokyo justement. « C’est réalisable, il faut juste s’en donner les moyens », insistent les deux d’un commun accord. Les Jeux 2024 pourraient même virer à la réunion de famille pour celui dont les cousines s’appellent Lauren Rembi et Joséphine Jacques André-Coquin, deux internationales d’escrime, membres de l’AS Bondy. Une quête dans laquelle Ludovic peut aussi compter sur le Département, qui le soutient à travers son dispositif Génération Jeux, comme 29 autres espoirs. « J’y vois une vraie reconnaissance. Et ça marche quand on voit le nombre de jeunes sportifs de ce dispositif qui ont connu leur première expérience olympique à Tokyo », s’exclame l’athlète qui commence déjà à songer à son après-carrière. « Vivre de mon sport n’est pas des plus faciles. Je suis sur les listes de sportif de haut niveau mais il faut penser à l’après. », souligne celui qui se dit attiré par les langues étrangères et apprend notamment le portugais à l’INSEP.
La mini-conférence de presse touche à sa fin : déjà trois heures que l’athlète a passé en compagnie de ses « successeurs », puisqu’il s’est aussi prêté au même exercice avec des 6e avec qui il a même effectué un petit footing. « Si vous remportez une médaille aux Jeux de 2024, vous reviendrez nous voir ? », implorent les petits 5e.
Après son passage, Samba, élève de la classe AS futsal, a l’air rêveur. « Ce que je retiens de sa visite, c’est que si on veut atteindre notre objectif, il ne faut pas attendre. Il faut y croire chaque jour », explique celui qui pratique aussi l’athlétisme – du 200m - au club de Pierrefitte, mais se verrait plutôt footballeur professionnel. En attendant, d’autres rendez-vous plus proches l’attendent pour l’aider à cultiver ses rêves : un match de five contre une équipe de foot féminine de l’Ecole de commerce ESCP jeudi et une visite du Stade de France vendredi. Dans deux ans, Samba y retournera peut-être, pour la finale du 400m avec un certain Ludovic Ouceni au couloir 5…
Christophe Lehousse
Photos : ©Sylvain Hitau
Pas de JO cette année, mais pas pour autant une année « light » Après avoir connu une première participation olympique à Tokyo, le jeune homme aimerait bien vivre ses premiers Mondiaux en salle, voire des Mondiaux et des Europe en plein air, qui se déroulent tous cette même année 2022.
Le sociétaire du Pierrefitte Multi-Athlon est en tout cas dans les temps de passage puisqu’il vient de battre son record personnel en salle pour sa course de rentrée : 46’’90 à Eaubonne. Soit la 4e meilleure performance française de tous les temps chez les espoirs. Le voilà désormais sous la barre des 47’’ en indoor et des 46’’ (45’’93) en plein air. Pas mal à 20 ans…
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