Libres comme le jazz

Libres comme le jazz
Musique

Jusqu’au 21 avril, le festival Banlieues Bleues fête ses 40 ans. Si l’affiche rend hommage aux anciennes stars du jazz qui sont y sont passées, la programmation présente un foisonnement de styles, de tendances, de croisements de genres, les musiques d’aujourd’hui et même de demain.

Imaginez un voyage complétement dépaysant, avec des contrées jamais explorées encore, des points de vue inédits, et pourtant avec une somme de détails connus depuis toujours, rassurants. Voilà ce que propose la programmation de Banlieues Bleues. Xavier Lemettre, son directeur, explique : « L’axe principal de cette quarantième édition ce sont les musiques d’aujourd’hui et de demain. Nous avons choisi des musiciens qui inventent de nouvelles formes, qui sont précurseurs. Car la musique est comme ça aujourd’hui, il y a un éclatement des anciens genres, le rock, le jazz… Les musiciens ne s’occupent plus trop du style de musique qu’ils font, mais seulement de sa qualité. Avec les nouvelles technologies, le fait qu’on puisse écouter n’importe quelle musique du monde entier, d’aujourd’hui ou d’il y a 50 ans, il y a un éclatement des genres. Rares sont les musiciens qui jouent un seul style de musique tout comme dans le public, rares sont ceux ou celles qui écoutent un seul style de musique. »

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Exemple avec Rocío Marquez, la plus grande voix du flamenco actuel, qui a été chercher Bronquio, l’un des musiciens les plus créatifs de la scène électro-trap espagnole. Un croisement de genre qui donne un nouveau souffle au duende.
Voyage dans la Colombie d’aujourd’hui avec La Sonora Mazuren, une cumbia pure Bogota mais survitaminée à la noise et aux harmonies psyché. Ce sera leur premier concert en Europe, avec un mot d’ordre : Bailando con extraños !

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Envie de retour aux sources, Ray Lema s’en occupe. Le passeur de la rumba-rock à l’électro, du reggae-funk à l‘opéra, revient aux racines de son histoire. Celle où à Kinshasa, il faisait partie des « chauve-souris », ces gamins qui grimpaient dans les arbres pour pouvoir assister aux concerts de cette rumba congolaise qui ferait danser les morts !

Nouveaux rythmes d’Ouganda

Autre rencontre, celle du groupe HHY. La jeune Florence Lugemwa est venue à la trompette en regardant passer devant chez elle les fanfares traditionnelles de Kampala. Grace au Portugais Jonathan Saldana, elle rencontre les percussions d’Omutaba lors d’un festival. Création du groupe, qui livre une transmutation de musiques traditionnelles, de jazz-punk, de cuivres tranchants et de transe électro-dub ultra-dansante.

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Changement de ton avec Sophye Soliveau. La jeune magicienne de Seine-Saint-Denis a le secret d’un philtre de bien-être : sa harpe, son jeu assuré par des années de pratique classique et la douceur de sa voix soul qui convoque les esprits des grandes prêtresses afro-américaines. Xavier Lemettre précise que : « Elle va faire un solo, n’a pas encore sorti son EP. C’est rare qu’on lance de jeunes artistes comme ça, mais ça va être une surprise de Banlieue Bleues. Elle fait également cheffe de chœur gospel avec Arnaud Dolmen dans une action musicale auprès des jeunes. » Arnaud Dolmen, qui est résidence départementale, est surtout l’un des batteurs les plus doués de sa génération, et créateur du Bat’man de Chœurs, composé pour un chœur de voix juvéniles et mûres. Il réunira des membres de l’Association Action Créole, de l’Association Fête le Mur, des élèves du conservatoire municipal de musique et de danse de Stains, des Stanoises et Stanois.

Rencontre Mali Catalogne

Banlieues Bleues, ce sont également et depuis toujours des rencontres entre des musiciens de monde différents. Cette année, la grande chanteuse malienne Rokia Koné sera sur scène avec Raül Refree, le producteur pianiste guitariste catalan dont l’inventivité fait merveille auprès Lee Ranaldo, Niño de Elche et Rosálía, désormais star palnétaire. Xavier Lemetttre raconte : « L’an dernier, tous les deux étaient à l’affiche de Banlieues Bleues, mais sans se croiser car l’un était à l’ouverture et l’autre à la fermeture. Raul cherchait une voix africaine. Alors nous avons créé cette rencontre car c’est aussi notre rôle d’être un lieu de création. Une idée qui va sans doute aller loin, car s’ils ne se sont rencontrés il y a quelques mois que pendant quelques heures à la Dynamo, il s’y est passé quelque chose. Cela risque d’être un futur album… »

Impossible de vous détaller par le menu les 23 soirées à plusieurs concerts par soir, mais impossible également de ne pas vous signaler le concert d’Emicida le 21 avril. Ce sera le premier concert en France du musicien le populaire du Brésil d’aujourd’hui. Un mélange comme seul ce pays du mélange et du rythme pouvait produire : du rap, de la néo-samba à vous faire bouger jusqu’au lendemain !

Programmation complète, billetterie sur : Banlieues Bleues

Auteur : Georges Makowski

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