En direct des Jeux paralympiques

Les visages de la Seine-Saint-Denis à Rio (N°22)

Les Jeux à Rio ne sont pas terminés. Le 7 septembre ont commencé les Jeux paralympiques, avec là encore des athlètes licenciés dans des clubs de Seine-Saint-Denis. Aujourd’hui, coup de projecteur sur Moussa Tambadou. Ce sympathique athlète du CA Montreuil, passé du poids à la longueur en un claquement de doigts, veut sauter sur le podium à Rio.

Moussa Tambadou a de l’énergie et de la bonne humeur à revendre. De la spontanéité aussi. A 24 ans, le sociétaire du CA Montreuil s’apprête à connaître ses premiers Jeux alors qu’il ne pratique véritablement le saut en longueur que depuis 3 ans. C’est qu’avant cela, ce grand gaillard lançait le poids. Mais sa discipline a subitement disparu du programme olympique, pour ce qui est de sa catégorie de handicap (hémiplégie). Qu’à cela ne tienne, Moussa s’est mis à la longueur, s’adaptant avec le même naturel qu’il promène dans la vie. « J’ai choisi le saut en longueur parce que j’aimais déjà bien courir avant ça, mais je ne suis peut-être pas assez rapide pour le sprint pur. Donc la longueur, c’est un bon compromis », explique le jeune homme.
Et ses résultats n’ont pas tardé à se mettre quasi à l’unisson de ceux obtenus au poids. Le vice-champion du monde au poids de 2013 est ainsi devenu en juin dernier vice-champion d’Europe à la longueur. « Mais je n’ai fait que 5m43. Tout le monde me dit que ce titre de vice-champion c’est super, mais moi je trouve que ce jour-là, j’aurais pu mieux faire », retient Moussa. A Rio, il sait qu’il lui faudra sauter dans les eaux de son record personnel - 5m98 - pour pouvoir prétendre à une médaille, son objectif revendiqué. « Evidemment, on y va tous pour ça. On n’y va pas pour faire de la broderie », lâche-t-il, ironique.
Il faut dire qu’à côté du saut en longueur, le franc-parler est une des spécialités de Moussa. « Au départ, l’athlé, je n’aimais pas ça plus que ça. , n’hésite-t-il pas à confier. Je préférais le foot ou le rugby. Mais en 2009, on m’a fait essayer la course dans une petite compétition handisport, j’ai vu que j’étais bon et petit à petit, j’y ai pris goût ». 7 ans plus tard, et après un passage de son premier club de Sarcelles à celui du CA Montreuil- « beaucoup plus proche pour moi qui habite Porte des Lilas » - Moussa a donc rendez-vous avec le premier temps fort de sa jeune carrière. « Ce rêve, je l’attends depuis longtemps », jubile celui qui, pour se donner les meilleures chances de réussite, est entraîné depuis octobre dernier par Jo Maïsetti, ancien entraîneur des équipes de France de sprint, et notamment du mythique relais 4x100M, champion d’Europe en 1990. De lui, mais aussi d’autres, comme du sauteur en longueur Jean-Baptiste Alaize, également licencié en Seine-Saint-Denis (ABDO Dugny), Moussa est prêt à prendre le meilleur, rigolard mais toujours à l’écoute.
Et on peut être sûr que le 15 septembre, jour de sa finale, le jeune homme pensera à tout sauf à de la broderie.

Son entrée en lice : le 15 septembre

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[(Stevan Lebras, photographe

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Il a le contact franc et direct, amical. Si vous êtes sportif, vous sentez tout de suite que Stevan Lebras fait partie de l’équipe. Ce Montreuillois pur jus a photographié les sportifs de Seine-Saint-Denis participant aux Jeux Olympiques et paralympiques de Rio, un travail réalisé en partenariat avec le CDOS 93 (Comité Départemental Olympique et Sportif). « Le sport, j’en fais depuis toujours. Du tennis, mais aussi des sports collectifs. Je ne pourrais pas imaginer ma vie sans. Photographier des sportifs, pour moi c’est juste une évidence. » Malgré les nombreuses sollicitations, les futurs olympiens acceptent volontiers de se faire tirer le portrait, comme l’épéiste Lauren Rembi : « On a passé notre temps à discuter, c’était un très bon moment. Je n’ai pas du tout eu l’impression d’une séance photo et pourtant, elles sont superbes ! J’ai conseillé à toutes mes copines d’y aller ! » Stevan sait rassurer les personnes qu’il photographie. « C’est important d’avoir une relation de confiance. Je privilégie les regards, ils racontent toute leur vie : leurs joies, leurs échecs, leurs espoirs… »

Retrouvez ses portraits dans notre série Compte à rebours pour Rio.

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