Compte à rebours pour Rio

Les visages de la Seine-Saint-Denis à Rio (N°16)

Ils sont une vingtaine de sportifs à représenter la Seine-Saint-Denis aux prochains Jeux olympiques de Rio, depuis le 5 août. Français ou étrangers, ils ont en commun de s’entraîner dans des clubs du département. Aujourd’hui, la boxeuse du CSL Aulnay et du Boxing Beats, Sarah Ourahmoune.

Aujourd’hui : la boxeuse d’Aubervilliers et d’Aulnay Sarah Ourahmoune

Sarah maîtrise le temps. Elle sait l’accélérer ou le ralentir à sa guise. Sur un ring, ses directs, ses crochets fusent à une vitesse qui dépasse ses adversaires, ses déplacements millimétrés semblent toujours avoir un temps d’avance. Dans la vie, elle doit être capable de le ralentir pour pouvoir mener de front sa carrière sportive et ses deux entraînements quotidiens, son activité de cheffe d’entreprise (Boxer Inside club, coaching en entreprise) et sa vie de famille avec son mari et sa petite fille. Elle doit également avoir un secret pour effacer les années car ses trente quatre ans se sont révélés bien plus efficaces et performants que la jeunesse de ses adversaires et c’est bien elle qui a été la première boxeuse française de l’histoire à se qualifier pour les Jeux Olympiques.

Ce n’est que justice pour cette pionnière de la boxe féminine. A quinze ans, elle a poussé la porte du Boxing Beats d’Aubervilliers alors qu’elle cherchait un club de taekwondo, a essayé les gants et ne les a plus quittés. Avec Saïd Bennajem, fondateur du club, au fil des heures et des heures d’entraînement se sont tissés des liens bien plus forts qu’entraîneur-boxeuse. A la clef un titre de championne du monde 2008, tout en révisant ses cours de Sciences Po. Le temps, toujours la maîtrise du temps…

En 2012, Sarah connaît une grande déception avec sa non-qualification aux Jeux de Londres, alors que la boxe féminine y était représentée pour la première fois. Une concurrence très relevée, des juges qui ne voient pas le même match que les spectateurs… On aurait pu penser qu’elle allait arrêter là sa carrière, surtout après une pause maternité. Mais elle s’est remotivée et est repartie à la course à la qualification. Toujours en lien avec le Boxing Beats, elle a voulu changer de méthode et travaille à Aulnay sous la direction de l’expérimenté Marcel Denis, son beau-père. Et ça marche, Sarah a décroché sa qualification lors des championnats du Monde ! Bien sûr, il est dommage qu’une fois encore les juges l’aient stoppée après une demi-finale qu’elle avait pourtant dominé largement. Ce n’est que partie remise, la médaille sera pour Rio !

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Son entrée en lice : le 12 août

Stevan Lebras, photographe
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Il a le contact franc et direct, amical. Si vous êtes sportif, vous sentez tout de suite que Stevan Lebras fait partie de l’équipe. Ce Montreuillois pur jus a photographié les sportifs de Seine-Saint-Denis participant aux Jeux Olympiques et paralympiques de Rio, un travail réalisé en partenariat avec le CDOS 93 (Comité Départemental Olympique et Sportif). « Le sport, j’en fais depuis toujours. Du tennis, mais aussi des sports collectifs. Je ne pourrais pas imaginer ma vie sans. Photographier des sportifs, pour moi c’est juste une évidence. » Malgré les nombreuses sollicitations, les futurs olympiens acceptent volontiers de se faire tirer le portrait, comme l’épéiste Lauren Rembi : « On a passé notre temps à discuter, c’était un très bon moment. Je n’ai pas du tout eu l’impression d’une séance photo et pourtant, elles sont superbes ! J’ai conseillé à toutes mes copines d’y aller ! » Stevan sait rassurer les personnes qu’il photographie. « C’est important d’avoir une relation de confiance. Je privilégie les regards, ils racontent toute leur vie : leurs joies, leurs échecs, leurs espoirs… »
Retrouvez ses portraits dans notre série Compte à rebours pour Rio.

G.M.

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