Les bénévoles, précieux rouages du mouvement sportif
Sans eux, pas d’école de sport, pas d’entraînement, pas de compétition, pas de champion ! Le 29 novembre, les bénévoles étaient à l’honneur lors d’une Soirée des mérites sportifs à Livry-Gargan. Découvrez les portraits de quelques-uns de ces héros du quotidien qui animent les 1800 associations sportives de Seine-Saint-Denis.
Mathieu Robert, président du Football Club du Bourget et lauréat du Prix départemental du fair-play, catégorie Défense de l’Esprit sportif
J’ai une passion pour le football que j’ai pratiqué à un niveau modeste. Je me suis vite rendu compte que ma vocation était plutôt de contribuer au développement et au rayonnement du club dans ses instances. Mon job consiste à créer un espace où nos 610 adhérents se sentent bien et pour cela, il me faut être à leur écoute et adapter sans cesse le club à leurs attentes. En dehors des performances sportives, le football peut être un formidable outil d’inclusion. Pour favoriser le vivre-ensemble, nous avons mis en place des séances de cécifoot et de sport adapté, des mini-tournois avec des jeunes réfugiés, des opérations foot emploi pour mettre en avant nos adhérents chômeurs… Les Jeux de 2024 vont nous être très bénéfiques : avec un stade flambant neuf, nous allons améliorer les conditions d’entraînement et à coup sûr augmenter le nombre d’adhérents.
Philippe Sturm, entraîneur de la section boxe anglaise de Saint-Denis Union Sports et lauréat du Prix du fair-play, catégorie fair-play d’athlète
J’ai commencé la boxe à 14 ans et j’ai vite été séduit par les valeurs du « noble art » : l’esprit de compétition, l’humilité, le fait d’être face à soi-même... La boxe, c’est une école de la vie. J’ai grimpé les échelons de la compétition en amateur et j’ai participé au championnat de France en 1978. Je suis ensuite devenu boxeur professionnel pendant 10 ans. En 1988, à la demande de l’association, j’ai pris la présidence de la section boxe et j’entraîne actuellement tous les niveaux, avec le soutien de deux adjoints. Ma satisfaction, c’est de voir des gamins de la cité s’entraîner et intégrer la discipline et le respect des règles. Et leurs performances me motivent bien sûr : plusieurs gamins ont le potentiel pour devenir des champions nationaux. Je donne entre 15 et 20 heures à la section par semaine et je ne le regrette pas même si je trouve qu’en face la mairie ne nous donne pas assez de moyens au niveau des créneaux et de la vétusté de la salle.
Maïté Matagne, secrétaire générale de la section Judo de Pavillons-sous-Bois
J’ai commencé le judo il y a 11 ans, après avoir inscrit mon fils au Stade de l’Est Pavillonnais. Je l’amenais régulièrement aux entraînements et on m’a demandé de rentrer au sein du bureau. J’ai accepté de devenir secrétaire adjointe puis je me suis mise moi aussi au judo. Je suis maintenant secrétaire générale du club, arbitre et commissaire sportive d’Île-de-France. Dans l’association, je seconde les entraîneurs, donne un coup de main pour les adhésions, les fêtes, les passages de grade… J’ai également obtenu de par mes activités bénévoles une Validation des Acquis de l’Expérience, qui m’a ouvert pas mal de portes sur le plan professionnel. J’apprécie qu’il n’y ait aucun sexisme et aucune arrogance de la part des licenciés, hauts gradés ou pas. J’ai d’ailleurs le sentiment que dans les vestiaires, les classes sociales disparaissent et que les gens sont respectés pour ce qu’ils sont, contrairement au monde du travail. Je continuerai à faire du bénévolat très longtemps car il m’apporte beaucoup d’épanouissement et maintenant une petite notoriété.
Anna Etomba, lanceuse de poids et entraîneuse de la FSGT Athlétisme de Noisy-le-Sec et récipiendaire des Anneaux d’or, catégorie Jeune bénévole
J’ai découvert cette discipline il y a 17 ans lorsque je pratiquais l’athlétisme en club. Depuis, je ne peux pas m’en passer : ce sport m’apaise et me détend complètement. J’ai fait des compétitions en salle et je suis montée au niveau régional, national puis international. J’entraîne maintenant les enfants du club, ce qui me permet de me sentir utile, de passer le relais et laisser ma trace dans l’association. Ma plus grande récompense est de voir des jeunes un peu inhibés retrouver le sourire et une certaine confiance en eux grâce à l’athlétisme. Pour moi, le club, c’est comme une grande famille, on partage tous les mêmes valeurs de dépassement de soi, de discipline, de respect et d’entraide, ce qui est très important.
Fabien Paillard, Président du Comité départemental de Sport Adapté
J’étais basketteur à l’Association Sportive Bondy 93. Après un passage en ligue pro, je suis devenu entraîneur. Lors d’une formation en Sport Santé, j’ai rencontré des professeurs de sport adapté qui cherchaient un nouveau président, activité que j’ai acceptée. Ayant fait un mémoire sur le sujet, je connaissais les chiffres effrayants du département en termes d’accidents vasculaires cérébraux ou de ruptures d’anévrisme… Ceux qui s’en sortent sont handicapés psychiques et il y a une énorme carence au niveau des activités qui leur sont proposées. Les associations sportives du département s’ouvrent pourtant peu à peu : le club omnisports de Pantin a ouvert trois sections de sport adapté en boxe, judo et tennis de table et un club de tennis de table de Noisy-le-Sec accueille depuis un an les adultes d’un Etablissement et Service d’Aide par le Travail. On va aussi bénéficier d’un gros soutien de PRISME, un équipement sportif du Département conçu en accessibilité universelle. Ma plus belle récompense, c’est d’entendre des enfants me confier qu’ils n’ont plus envie de mourir ou n’entendent plus de voix et de les voir se surpasser sur le terrain. Le sport leur apporte une certaine résilience et du mieux-être, ce qui est très motivant.
Mathieu, Philippe, Maïté, Anna, Fabien… et les autres sont les indispensables chevilles ouvrières des clubs et assurent la pérennité de l’offre sportive du territoire. Vrai·e·s passionné·e·s, ils·elles ne comptent pas leurs heures et se mettent gratuitement au service des autres. La soirée des mérites sportifs des bénévoles à Livry-Gargan a ainsi permis de mettre à l’honneur celles et ceux qui « changent la vie » des adhérents. Par leur implication sans faille, ces hommes et ces femmes sont les héros discrets des clubs sportifs et « l’âme » des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Ils·elles méritent bien les prix du Comité Départemental Olympique et Sportif, du Département et de la Préfecture de la Seine-Saint-Denis et quelques applaudissements...
Crédit : Franck Gontier et Carine Arassus
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