Les Louves de Bobigny prennent le quart
Grâce à son succès obtenu contre Grenoble (31-22) à l’occasion du dernier match de la saison régulière, dimanche 8 mai à domicile, l’équipe première féminine de l’AC Bobigny 93 Rugby a validé son ticket pour les quarts de finale du championnat d’Elite 1. Au prochain tour, un gros morceau les attend, les Lionnes de Bordeaux.
Mission accomplie. Les Louves de l’AC Bobigny 93 Rugby, qui devaient à tout prix l’emporter contre Grenoble pour décrocher leur qualification pour les quarts de finale (play-offs) du championnat de France d’Elite 1, ont livré une prestation solide (31-22) dimanche 8 mai au stade Henri Wallon lors de la dernière journée des matches de poule. Contre un adversaire certes déjà qualifié pour la phase finale mais qui devait également ne pas perdre pour consolider sa 3e place au classement, les Balbyniennes ont réussi à inscrire trois essais mais, surtout, confirmé un état de forme retrouvé ces dernières semaines. En effet, alors qu’elles vivent cette année une saison en dents de scie en championnat, elles ont profité de la longue trêve internationale (deux mois) en raison du tournoi des VI Nations féminin pour se refaire la cerise en coupe de France où elles ont atteint la finale le 24 avril (elles ont perdu avec les honneurs contre l’ogre toulousain).

« Elles ont très envie d’en découdre, cela fait des semaines qu’elles se préparent pour ce match capital », avait déclaré Dorian Martel, coprésident du club, avant le coup d’envoi de la rencontre. Sur le terrain, les Louves confirmaient les propos de leur dirigeant dès leur première offensive : décalée côté gauche, l’ailière Madouss Traoré faisait ensuite parler sa vitesse pour aller tranquillement aplatir dans l’en-but adverse. 5-0. Avec une entame aussi canon, tout pouvait laisser penser que ce match s’apparenterait à une promenade de santé pour les Séquano-dionysiennes. Mais c’était compter sans la force de caractère des Iséroises qui n’étaient pas venues avec l’intention de servir de sparring-partner. A la demi-heure de jeu, profitant des atermoiements des Rouge et Noir et de la puissance de ses avants, Grenoble inscrivait un essai en force. Puis un deuxième à deux minutes de la pause. A la mi-temps, l’AC Bobigny accusait un retard de 7 points sur son adversaire (8-15). Et l’inquiétude gagnait les travées d’Henri-Wallon…
Mental d’acier

Mais au retour des vestiaires, les Balbyniennes revenaient avec les mêmes intentions qu’en début de match : appliquées, faisant bien circuler le ballon, elles perçaient régulièrement la défense bleue, notamment par l’intermédiaire de Hada Traoré, l’autre ailière de l’équipe, puis de nouveau Madouss (précision : à Bobigny, les coups de boutoir passent souvent par les ailes, vitesse et percussion étant les qualités premières des Louves). En vain, les filles n’arrivant malheureusement pas à franchir le dernier rideau. Massé dans la tribune principale, le public donnait de la voix (« Louves, Louves, Louves ») sentant que leurs protégées n’étaient pas loin de faire plier des Iséroises. A la 55e minute, les efforts de l’équipe hôte étaient récompensés par un essai de la pilier droit Katia Ambonguilat. 18-15 puis 21-15 à la faveur d’une pénalité transformée par la spécialiste du genre Sandra Métier. Match gagné ? Que nenni. Combatives jusqu’au bout, les Grenobloises, sur une de leur rare offensive en deuxième mi-temps, piégeaient la défense balbynienne grâce à leur arrière Océane Buisson, internationale française des moins de 20 ans, qui profitait d’une brèche pour aplatir le ballon derrière les poteaux. 21-22. A 15 minutes de la fin, les Louves étaient virtuellement éliminées.

Pas démobilisées pour un sou, les Franciliennes obtenaient sur le renvoi une pénalité. Une fois de plus, Sandra Métier, en verve, ne tremblait pas et permettait de donner un avantage définitif à son équipe. Et pour que la fête soit plus belle encore et la note un peu plus salée, Madouss Traoré, alias « jambes de feu » cet après-midi là, interceptait un ballon et échappait à la défense adverse. Au coup de sifflet final, le stade et les joueuses exultaient. Ces dernières criant de joie et s’étreignant de longues minutes au centre de la pelouse. Puis le public d’envahir peu à peu le terrain pour aller féliciter une bande de filles qui, ce 8 mai, l’avaient bien mérité.

« Je suis évidemment très fier de mes joueuses car la pression était là face à un adversaire de premier plan, affirmait après le coup de sifflet final le coach Alexandre Gau. Cela faisait huit semaines qu’on se préparait pour le grand saut des phases finales, un rendez-vous qu’on ne voulait manquer pour rien au monde. » Lucy Hapulat, arrière de l’équipe et bénéficiaire de Génération Jeux, le dispositif départemental qui soutient financièrement 32 athlètes de Seine-Saint-Denis repérés comme potentiels espoirs pour Paris 2024, confiait être passée par toutes les émotions durant cette rencontre, entre une première mi-temps hachée et un second acte davantage maîtrisé mais qui a quand même failli échapper à sa formation. « Le contrat est rempli, on a maintenant une semaine pour se reposer », concluait la grande espoir du rugby féminin. Dorian Martel ne dissimulait également pas sa joie et ne manquait pas de faire remarquer que, cette année, Bobigny était la seule équipe d’Ile-de-France à se hisser en quarts de finale du championnat de France.
Grégoire Remund
Photos : Sylvain Hitau
Un bonheur n’arrivant jamais seul, toutes les autres équipes féminines de l’AC Bobigny 93 Rugby engagées en championnat sont parvenues à se qualifier pour les phases finales. Ainsi de l’équipe des espoirs qui n’a fait qu’une bouchée de Courbevoie et qui se qualifie pour les 8e de finale après avoir largement terminé en tête de son championnat de Fédérale 1. Mais aussi des cadettes (-18 ans) qui ont pris le meilleur sur Blagnac en 8e et qui continuent ainsi leur parcours.
G.R
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