Les Fourmis Rouges, une patte colorée et des histoires piquantes

Les Fourmis Rouges, une patte colorée et des histoires piquantes
Salon du livre jeunesse

Neuf ans que cet éditeur jeunesse construit patiemment son œuvre à Montreuil. Créée par la passionnée Valérie Cussaguet, cette petite maison d’édition répand sa joie de vivre dans des livres pensés pour les enfants mais aussi leurs parents. Et jouera une nouvelle fois à domicile pour le Salon du livre jeunesse en Seine-Saint-Denis, qui s’ouvre ce mercredi à Montreuil.

« Plaisir » C’est le mot qui revient le plus dans la bouche de Valérie Cussaguet, fondatrice des Fourmis Rouges, petite maison d’édition jeunesse nichée à deux pas de la mairie de Montreuil. Le plaisir est chez elle le critère numéro 1 à l’heure d’éditer un livre et aussi le meilleur argument pour amener des enfants vers la lecture.

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« Un album jeunesse que j’ai envie d’éditer, c’est d’abord un livre qui va plaire à tous les âges : enfants comme parents. Voilà sans doute aussi pourquoi j’attache autant d’importance à l’humour, parce qu’au final, ça parle à tout le monde, chacun à son échelle », explique cette grande bavarde, joviale et ouverte comme les livres qu’elle édite.

Neuf ans après leur fondation à Montreuil, les Fourmis Rouges seront évidemment au rendez-vous du Salon du livre jeunesse qui animera à nouveau la ville à partir du 30 novembre, avec de nouvelles sorties pétillantes et péchues : « La Soupe Lepron », de Mariachiara Di Giorgio, « La petite sœur est un diplodocus » d’Aurore Petit ou encore « Photo de famille », un livre présentant tout un bestiaire, de Delphine Jacquot et Chloé Millet.

 

10 à 15 albums par an

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« Nous éditons tous les ans 10 à 15 albums, des propositions fortes, qui ont chacune un univers bien à elles », souligne Valérie Cussaguet qui, en 33 ans dans l’édition, d’abord chez Gallimard puis Thierry Magnier, a eu le temps de faire son miel de ses différentes expériences avant de voler de ses propres ailes.

Au départ, l’édition n’avait pourtant rien d’une évidence, pour cette curieuse de tout. « Au tout début, je n’osais pas. J’ai commencé par faire des études de droit parce que j’avais le sentiment que l’édition, c’était un truc réservé aux Parisiens, quelque chose d’inaccessible », se rappelle celle qui a grandi à Nanterre, entre les sélections de France Loisirs et la médiathèque de sa ville.

« Un moment important qui a débloqué pas mal de choses a été la formation littérature jeunesse donnée par Jean-Marie Ozanne (fondateur du réseau de librairies indépendantes Folies d’Encre) à la fac de Villetaneuse. Il nous a montré des livres du Rouergue, les ouvrages d’Olivier Douzou. J’ai découvert qu’il y avait un espace de liberté incroyable dans l’édition jeunesse. », se remémore la fourmi rouge.

Björn, Pépite 2016 à Montreuil

Pourquoi d’ailleurs Les Fourmis Rouges ? « J’avais envie que ça évoque un animal et quelque chose qui fédère les adultes et les enfants. Les fourmis, ça intrigue tout le monde ! C’est aussi l’idée qu’une fourmi toute seule n’est rien, mais qu’en groupe, on bâtit des choses incroyables. Pour moi, c’est ça, une maison d’édition », développe celle qui emploie deux autres salariées, Rozenn Samson et une apprentie en alternance.

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L’éditrice balaie du regard les étagères bariolées de son bureau, ancien siège d’une maison d’éditions d’art. « Quand je repense à ces neuf ans, je réalise à quel point ils ont passé vite », dit-elle, en listant les principaux succès de la maison : les histoires suspendues de l’ours Björn, Pépite des petits en 2016 au Salon du Livre, les aventures déjantées des Crottes de nez, de Mrzyk & Moriceau, ou les albums pour tout-petits de Marie Mirgaine. « J’aime quand un livre dépose chez l’enfant une réflexion qui va grandir avec le temps, mais j’adore aussi parfois les histoires loufoques ou drôles, pour lâcher prise ! », s’exclame-t-elle.

Ici, à deux pas de la bibliothèque Robert-Desnos, Valérie Cussaguet rêve que chaque bibliothèque ait autant d’impact sur les enfants de Seine-Saint-Denis qu’elles l’ont eu pour elle. « L’école et la bibliothèque sont de bonnes portes d’entrée vers le livre pour des familles qui n’ont pas d’habitudes de lecture à la maison. Mais il faut commencer tôt. C’est pour ça aussi que des dispositifs comme « Des livres à soi » sont aussi importants », souligne-t-elle. Ce dispositif, mis en place par le Salon du Livre en 2014 avec le soutien du Département, et nationalisé depuis, consiste à mettre en contact parents et enfants avec le livre dans des structures sociales comme les PMI ou les maisons de quartier.

Pour alimenter l’esprit des bambins en imaginaire et mener la bataille des moulins à vent contre les écrans, on peut en tout cas compter sur le travail des Fourmis rouges.

Photo du haut : ©Eric Garault

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