Le Prisme, l’héritage olympique accessible à toutes et tous

La première pierre de cet équipement dédié à la pratique du sport par tou·te·s et en particulier par les personnes handicapées a été posée vendredi 7 octobre. Imaginé et mené par le Département de la Seine-Saint-Denis, ce futur héritage des JOP Paris 2024 se construit à Bobigny, tout près de l’hôpital Avicenne. Vidéo.

L’idée de l’accessibilité universelle est à la fois simple, évidente, nécessaire et pourtant novatrice : concevoir un équipement sportif pensé pour que tout le monde, quel que soit son âge, son niveau sportif, qu’il·elle soit porteur·euse de handicap ou non, et quel que soit ce handicap puisse y accéder et profiter pleinement de ses installations. Ce sera le Prisme, Pôle de référence inclusif sportif métropolitain, une première en Europe, en Seine-Saint-Denis, à Bobigny.

« Notre vision du handicap, finalement, en dit beaucoup sur notre vision de la société, a déclaré Stéphane Troussel, président du Département. C’est pourquoi en Seine-Saint-Denis nous avons décidé de lui donner la place qui lui revient. Une place centrale et le Prisme en est le meilleur exemple. » En plus d’être un espace destiné au développement de la pratique quotidienne du sport des habitant·e·s en situation de handicap, le Prisme sera également un espace de formation de professionnel·le·s sur la question sport/handicap.

Situation idéale

Sa situation est pour cela idéale, puisqu’il est situé sur le stade de la Motte à Bobigny, derrière l’hôpital Avicenne et à proximité de l’université Sorbonne Paris Nord qui forme de futur·e·s médecins et professionnel·le·s du sport.

Près de 200 structures, clubs, associations ou collectivités ont été invités pour participer à la définition du projet, faisant du Prisme un équipement ancré dans le territoire et en phase avec les attentes et les besoins des habitant·e·s.

Un héritage des JOP Paris 2024

Mais le Prisme est aussi un merveilleux exemple de l’héritage que les Jeux de Paris 2024 vont laisser à la Seine-Saint-Denis. En effet, le Cojo (Comité d’organisation des Jeux olympiques), avait initialement prévu un pôle destiné au haut niveau au Bourget. Après des mois de travail, le Département et le Cojo se sont accordés pour créer avec le Prisme un seul équipement destiné aux champion·ne·s comme aux sportif·ive·s du quotidien. Présent lors de cette pose de première pierre, Tony Estanguet confirmait : « Prisme est un fabuleux témoin de notre ambition, de Jeux plus respectueux de l’environnement et plus utiles à la population. Nous allons pouvoir notamment l’utiliser comme lieu d’entraînement des équipes de handball des JOP de 2024, mais c’est surtout un exemple en matière d’héritage d’équipements durables et utiles à la population du territoire. »

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Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique sportif français, surenchérissait : « La Seine-Saint-Denis sera le terrain des Jeux paralympiques avec le volley assis, le paracyclisme sur piste, le para-marathon et l’ensemble du para-athlétisme. Près de la moitié des épreuves se dérouleront dans ce département. Et au milieu, il y aura le Prisme. Le symbole matériel d’un héritage immatériel majeur que nous construisons tous ensemble : le développement des pratiques physiques et sportives pour les personnes en situation de handicap. »

Pour Louis-Frédéric Doyez, directeur général de la Fédération handisport « par son originalité, sa conception, sa capacité d’accueil du public, le Prisme aura, c’est certain, un rayonnement local, national et même international ! Nous comptons bien y organiser des compétitions d’envergure et nous espérons qu’il servira d’exemple pour la construction d’autres équipements de ce type dans toute la France. »

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Le Prisme c’est…

13 100 m² dont 8 200 m² de surface utile sur trois niveaux

1) Des équipements pour la pratique sportive de tou·te·s

  • Une salle multisports avec gradins, permettant l’accueil de compétitions sportives ou para sportives, la pratique de sports collectifs et individuels
  • Une salle multisports avec un traitement spécial permettant l’accueil des publics souhaitant évoluer en milieu protégé (traitements acoustiques, lumineux, marquages au sol, led, etc.)
  • Un mur d’escalade
  • Une salle d’armes de 6 pistes, pouvant également accueillir le tir à l’arc ou une aire de lancer virtuelle
  • Un grand dojo comprenant 4 aires de combat
  • Une salle conçue pour permettre la pratique de la boccia, de la danse
  • Une salle de musculation
  • Une salle vidéo-ludique dédiée au e-sport

2) Un lieu adapté au haut niveau

  • Une salle multisports dotée de 500 places assises accueillera des compétitions sportives et para sportives
  • Un espace de classification et de détection paralympique
  • Une salle d’évaluation musculaire et cardio-respiratoire

3) Un pôle de recherche intégré

  • Un plateau de recherche, de développement et d’innovation pédagogique
  • Un plateau de kinésithérapie, de soins, de récupération et de rééducation
  • Des bureaux dédiés aux fédérations et aux chercheur·euse·s
  • Un espace ressources alimenté par les fédérations et l’université Sorbonne Paris Nord
  • Des salles dédiées à l’accueil de formations et de séminaires
  • Une salle composée de plateformes de force
  • Un espace de balnéothérapie

Comment construit-on un bâtiment en accessibilité universelle ?

Christophe Gulizzi, architecte associé à Daniel Roméo pour ce projet, explique : « Prisme, c’est un trait d’union entre des populations qui vivent à côté mais qui ne sont pas ensemble. La conception universelle c’est concevoir pour tous, mais ensemble. Nous avons travaillé avec différents spécialistes du handicap, et notre réponse formelle à l’ensemble de ces contraintes est de proposer de la bienveillance à tout le monde. Nous avons porté un soin particulier aux déplacements avec une rampe douce qui irrigue l’ensemble du bâtiment, mais aussi l’orientation. Bien des fois, lorsque nous soumettions nos idées aux spécialistes du handicap, nous avons dû revoir notre copie ! C’est un travail d’équipe, au service de la collectivité. »

Inventer des solutions

Sophie Régnier, directrice du projet Prisme chez Demathieu Bard, nous cite quelques-unes des solutions mises en œuvre dans ce bâtiment novateur.  » Nous avons notamment créé des espaces pour gérer les crises des personnes porteuses de handicap mental. Dans les espace de circulation nous avons ainsi installé des alcôves qui qu’elles puissent s’isoler si besoin. Nous avons aussi installé des bulles d’isolement. Ce sont des espaces clos, avec des jeux de lumière pour qu’une personne un peu plus stressée se détende. Et il y a également des espaces de décharge cognitive. Ce sont des salles capitonnées, pour gérer des crises plus importantes. Avec une zone de frappe, où on peut faire apparaître un ciel étoilé ou une musique afin de distraire la personne.

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Autre exemple, nous avons des planchers led dans la grande salle multisports. Les tracés au sol des différents sports sont figurés par des leds. On sélectionne ainsi le tracé, avec une appli ou une télécommande. Nous avons beaucoup travaillé pour obtenir la meilleure luminosité pour les personnes déficientes visuelles. Que ce soit le plus lumineux possible et que le contraste soit le plus efficient et le mieux perçu. Nous avons aussi créé une sémantique digitale qui permet au travers d’une appli sur téléphone de sélectionner la salle où on désire se rendre et on lui indiquera le cheminement en fonction de son profil et de son handicap. Cela prendra en compte les différentes opérations de maintenance du bâtiment et les déviations nécessaires. Toutes ces indications se feront dans différentes langues, en audio pour les malvoyants ou par guidage visuel pour les mal-entendants. La signalétique sera en Facile à lire et à comprendre.

Toute une somme d’éléments à inventer, car il n’existe pour l’instant pas de normes « accessibilité universelle » ! Cela avec des contraintes environnementales importantes, que nous avons bien pris en compte car nous avons obtenu le niveau Argent du label Bâtiment durable francilien et le niveau E3C1 sur le label E+C- (mesure d’économie d’énergie et d’émission de carbone, ndlr). Tout cela en respectant le budget et avec une date de livraison impérative pour les Jeux olympiques et paralympiques. C’est le plus beau et le plus ambitieux projet sur lequel j’ai travaillé ! »

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Calendrier

  • Second trimestre 2022 : lancement des travaux
  • Premier semestre 2024 : livraison du Prisme
  • Avril 2024 : mise en service du Prisme
  • Septembre- octobre 2024 : ouverture au grand public

Budget investissement

  • 55,5 millions d’euros hors taxes

Financé par le Département de la Seine-Saint-Denis, avec, à date, les contributions de la Métropole du Grand Paris (13 M€), de la Solidéo (4 M€), de la Région Île-de-France (4 M€), du Fonds de Solidarité et d’Investissement Interdépartemental (2,3 M€), et de la Ville de Bobigny (500 000 €)

Réalisation

  • Maîtrise d’ouvrage : Département de la Seine-Saint-Denis
  • Maître d’œuvre : Groupement Demathieu Bard
  • Architectes : Gulizzi Architecte et Agence Roméo Architecture

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