Saint-Denis Actions éducatives

Le Département passeur de la mémoire de l’esclavage

À la veille des 20 ans de la loi du 21 mai 2001, dite « loi Taubira », le Département a signé une convention ambitieuse avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) à Saint-Denis. L’objectif : multiplier les actions de sensibilisation à la mémoire des traites négrières, de l’esclavage et de leurs abolitions dans les collèges et auprès du grand public.

« Jean-Marc Ayrault, le président de la FME et Stéphane Troussel, le président du Département de la Seine-Saint-Denis ont noué un partenariat informel depuis un an et mis en place deux projets éducatifs dans des collèges à titre expérimental » déclare Nadia Wainstain, historienne et responsable du pôle éducation de la Fondation. L’expérience ayant été plus que positive, les deux institutions ont décidé de dupliquer voire généraliser ces projets éducatifs à l’ensemble des établissements scolaires de la Seine-Saint-Denis et de multiplier les actions de sensibilisation du grand public sur cette page sombre de l’histoire.

Des projets éducatifs contre les discriminations et le racisme

Grâce au travail en commun mené par la FME et la Direction Education et Jeunesse (DEJ) du Département, deux parcours mémoriels ont été mis en place depuis octobre 2020 au sein des collèges Eric-Tabarly aux Pavillons-sous-Bois et Lenain-de-Tillemont à Montreuil dans le cadre du programme Odyssée jeunes. « Une historienne a présenté en classe le métier de chercheur et nous avons pu, malgré la crise sanitaire, faire une sortie aux Archives diplomatiques de La Courneuve avec mes élèves de quatrième » précise Christine Atangana, professeur d’histoire-géographie au collège Eric-Tabarly. Une illustratrice a également accompagné les jeunes dans la réalisation d’une fresque sur le monde de la plantation, le marronnage et les rebellions qui ont jalonné les traites négrières.
Kobel Diop, professeur d’anglais est également très satisfaite du parcours Histoire et mémoire de l’esclavage mis en oeuvre au collège Lenain-de-Tillemont. L’exposition "De sucre et de sang : l’histoire des esclaves racontée par l’archéologie" de l’INRAP a été installée dans le CDI de cet établissement. Une conteuse du Labo des histoires a également incité les élèves à étudier la vie de personnages comme Toussaint Louverture ou Jean-Baptiste Bellay puis à écrire un texte à la première personne pour évoquer leur combat. Les jeunes profiteront aussi en juin d’une visite au Panthéon à la rencontre des grands hommes qui, comme Victor Schoelcher, ont contribué à l’abolition de l’esclavage.

Toucher aussi le grand public

Le Département de la Seine-Saint-Denis et la Fondation souhaitent organiser par la suite des animations pour rappeler au grand public la violence du système esclavagiste et ses 28 millions de victimes africaines.
« La transmission de la mémoire est un enjeu de civilisation, qui doit être partagé de manière apaisée, sans esprit de polémique » conclut Jean-Marc Ayrault, qui rappelle que 40 millions de personnes sont encore touchées dans le monde par des formes comparables d’exploitations : travail des enfants, servitude pour dettes, proxénétisme...

PNG - 874.9 kio

Crédit-photo : Nicolas Moulard

Dans l'actualité