Cinéma Saint-Denis

La visite au sommet du comédien Ahmed Sylla à Dora-Maar

Lundi 21 juin, les élèves du collège Dora-Maar à Saint-Denis ont reçu la visite surprise d’Ahmed Sylla. Le comédien et le journaliste Nadir Dendoune, qui se sont connus lors du tournage de L’Ascension, film qui relate la montée de l’Everest du second, ont répondu aux questions de collégiens subjugués.

« Mais c’est pas possible… c’est Ahmed, Ahmed Sylla ! » L’espace d’un instant, les deux classes de sixième deviennent incontrôlables. Leur mission était de poser en visioconférence leurs questions au comédien et à Nadir Dendoune, journaliste à l’origine du film L’Ascension, et voilà que les deux débarquent dans leur salle de classe…

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Lundi 21 juin, l’émotion était donc à son sommet, au collège Dora-Maar. Cette belle surprise, les élèves de Saint-Denis la doivent notamment à Marine Bourguignon-Trombini. Lancée dans une séquence sur le récit d’aventure, cette professeure de français, amoureuse de montagne, est tombée sur « Un tocard sur le toit du monde », de Nadir Dendoune.
En 2008, ce journaliste originaire de l’Ile Saint-Denis s’était en effet lancé un défi : gravir l’Everest, alors qu’il n’avait jusqu’ici, comme il le dit lui-même « que la Butte Montmartre », à mettre son CV. De retour de son ascension, Nadir Dendoune consigne ses aventures dans ce petit récit, tonique et entier comme le personnage. Une narration qui inspirera à son tour le film « L’Ascension », sorti en 2017, avec notamment Ahmed Sylla dans le rôle principal et Laurence Lascary, un autre talent made in Seine-Saint-Denis, aux manettes de la production.
« Avec les 6e, on était dans un cycle sur l’aventure et je cherchais une œuvre qui pourrait leur parler. J’avais vu le film L’Ascension et je savais qu’il était inspiré d’un récit écrit par une personnalité de Seine-Saint-Denis. C’était idéal, car on cherche aussi à travers ce genre de séquence à faire comprendre à nos élèves que ce n’est pas parce qu’on vient d’un quartier défavorisé qu’on n’est pas capable de réussir. Nadir et Ahmed (qui a grandi dans une cité de Nantes) en sont la preuve. », expliquait après coup Marine Bourguignon-Trombini.

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Pendant une bonne heure et demie, Ahmed Sylla et Nadir Dendoune se sont donc prêtés au jeu des questions-réponses. « Pourquoi vous être lancé dans cette aventure ? » « Aujourd’hui, c’est quoi votre Everest ? » « Est-ce que vous avez utilisé un fond vert pour certaines scènes ? » Les questions des élèves sont aussi pointues qu’un piolet de haute montagne.

Everest personnel

Aux origines du livre comme du film, Nadir Dendoune ouvre le bal : « J’ai grandi à l’Ile Saint-Denis, juste à côté. Quand j’étais petit, les exemples que j’avais autour de moi, c’étaient des footballeurs, des rappeurs, des boxeurs. Moi je me suis dit : y a personne dans le quartier qui fait de la montagne, comment ça se fait ? Et donc, je suis parti sur un coup de tête. Pour montrer que ça aussi, des gens des quartiers populaires sont capables de le faire. On a notre place partout et il ne faut pas se mettre de barrières. », insistait le vibrionnant journaliste et réalisateur, actuellement embarqué dans un tour de France avec « Petits pas », un documentaire sur des enfants de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) du Val d’Oise qu’il aura emmenés randonner autour du Mont-Blanc en 2019.
Logiquement, « L’Ascension » traitant de défis et de volonté de ne pas se laisser enfermer dans des catégories sociales, il a beaucoup été question de rêves et d’Everest personnels. « Au risque de vous surprendre, ce n’était pas un rêve de devenir acteur, a ainsi confié Ahmed Sylla. Ça s’est fait en essayant, de projet en projet. A la maison, j’ai toujours été celui qui faisait rire ma mère et tous les membres de ma famille. J’aimais bien ce rôle. Pour canaliser tout ça, j’ai découvert le théâtre à 13-14 ans. Ça m’a beaucoup plu, car ça m’a permis de découvrir un espace où je pouvais m’exprimer comme je voulais. », racontait celui dont L’Ascension aura été le premier film et qui sera venu passer plusieurs castings à la Cité du Cinéma… juste en face du collège Dora-Maar.

"Croire en ses rêves"

Au menu également : de bonnes vannes, un selfie à l’attention d’un acteur népalais, et des échanges dans les deux sens. En amont de la rencontre, Loïc Preghenella, auteur d’un road-trip à vélo entre Saint-Dié et la Norvège en 2018 pour y voir le soleil de minuit, avait en effet demandé aux élèves de réfléchir à leur propre rêve d’aventure et de le raconter au micro. Soane rêve ainsi d’un tour du monde « pour resserrer les liens avec sa petite sœur », Rayan veut cheminer jusqu’à Bangkok pour « sensibiliser les gens aux conflits géopolitiques ». Autant de songes de route réunis dans un podcast, où l’on retrouvera aussi ceux de Nadir Dendoune et Ahmed Sylla. « Et ce n’est que l’étape n°1 du projet. Le deuxième défi consiste maintenant à les emmener en montagne pour de vrai ! », insistait leur professeure de français, qui compte bien mettre à profit sa prochaine mutation dans les Alpes-Maritimes pour nouer un partenariat entre les deux établissements.

A la fin de la rencontre, Lana, Enda et Arane, trois copines qui se sont juré de faire le tour du monde, n’en revenaient toujours pas : « C’était génial. On retient le message de cette rencontre, qui est le même que celui du film : il faut croire en ses rêves ! »

Christophe Lehousse

Pour retrouver le podcast "Rêve de gosse" réalisé par Loïc Preghenella :

Ausha : https://podcast.ausha.co/reve-de-gosse
Deezer : https://www.deezer.com/show/2777112
Spotify : https://open.spotify.com/show/4YcooTNoHKpMkQrIl6KVrn
Apple podcast : https://podcasts.apple.com/us/podcast/rêve-de-gosse/id1574346256

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