La rentrée 2022/2023 des clubs de Seine-Saint-Denis

La rentrée 2022/2023 des clubs de Seine-Saint-Denis
JOP 2024

En cette fin août, les clubs sportifs aussi font leur rentrée. A deux ans des Jeux de Paris 2024, beaucoup d’entre eux se voient déjà engagés dans la dynamique de l’événement. Rugby, hand, foot, cécifoot et même rink-hockey, on fait le tour avec vous de 10 des principaux clubs de sport collectif du département.

Red Star FC, une saison dans l’inconnu

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©Franck Perrin

La mayonnaise 777 prendra-t-elle ? Avec le rachat par le fonds d’investissement américain 777 Partners en mai dernier, le Red Star est entré dans l’inconnu. Si l’aspect budgétaire ne devrait du coup plus être un problème, pour un fonds qui a décidé d’injecter 30 millions d’euros dans le club en 5 ans, cela ne se traduira pas forcément tout de suite en résultats sportifs. L’entame de saison est plutôt probante, avec un nul et deux victoires sur les trois premières journées, mais ce n’est pas forcément une garantie vers la L2, le grand objectif du club. Habib Beye, entraîneur avisé, se veut d’ailleurs « prudent », appelant à construire progressivement le succès du Red, compte tenu d’une accession réduite cette année à seulement 2 montées (et 6 descentes !).

Pour parvenir à ses fins, le Red Star n’a pas forcément « cramé la caisse », misant avant tout sur la stabilité de l’effectif et recrutant avec pertinence sur les conseils du nouveau directeur sportif Reda Hammache : les attaquants Alioune Fall, Issouf Macalou et Achille Anani, auxquels s’ajoute le jeune Jovany Ikanga formé au club depuis ses 6 ans, doivent notamment compenser le départ de Pape Meïssa Ba, meilleur buteur du championnat la saison dernière. Fred Dembi, international congolais, doit aussi venir apporter son expérience au milieu aux côtés de l’inamovible Cheikh N’Doye. Cela suffira-t-il à aller chercher le Graal de la montée ? Bien malin celui qui peut y répondre maintenant.

Bondy cécifoot club, à deux ans des Jeux paralympiques

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©Sylvain Hitau

Vice champions de France dans les deux catégories – non-voyants (B1) et mal-voyants (B2) – c’est un beau bilan pour une première saison… Plus d’un club nouvellement créé s’en satisferait, mais pas le Bondy cécifoot club. Ce club de cécifoot – du foot pour déficients visuels donc, qui repèrent le ballon grâce à des grelots – veut faire encore mieux pour sa 2e saison dans l’élite. Les quelque 30 licenciés qu’il compte visent maintenant le titre, dans chacune des deux catégories (B1 et B2).

Chez les B1- discipline paralympique – l’enjeu est même plus grand, à deux ans des Jeux de Paris 2024 auxquels rêvent plusieurs de ses membres. C’est le cas des internationaux Martin Baron, Gaël Rivière et Tidiane Diakité, les deux derniers ayant été sacrés champions d’Europe avec les Bleus cet été. Tout ce beau monde reprendra fin octobre, au sein cette fois de la Poule Nord (le championnat est divisé en 2 poules Sud et Nord, d’où est issu le champion de l’année dernière, le club de Précy-sur-Oise).

Au-delà de l’enjeu purement sportif, les Vert et Noir entendent aussi promouvoir leur discipline et faire changer le regard sur le handicap, en continuant d’accueillir des journées de championnat de France, comme ils l’avaient fait en décembre dernier. Autre axe de développement de ce club à l’investissement social : organiser la relève, en faisant venir à lui de jeunes déficients visuels. A cet effet, son président Jean-François Chevalier et son entraîneur Samir Gassama ont d’ailleurs créé cette année une académie. Deux jeunes de 8 ans viennent de rejoindre le BCC, qui a aussi noué des liens avec plusieurs instituts médico-éducatifs, comme le centre Simone-Delthil à Saint-Denis et le centre Guinot à Villejuif. « Le but étant tout simplement de proposer une activité sportive à de jeunes déficients visuels qui parfois n’en ont pas. », souligne Samir Gassama.

Tremblay handball, enfin la bonne ?

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©TFHB

Montera, montera pas ? Club au budget conséquent pour la 2e division, le Tremblay handball aimerait retrouver le premier échelon national après avoir manqué assez largement son objectif remontée immédiate la saison dernière. Les Jaune et Bleu s’étaient effondrés en deuxième partie de saison, n’atteignant même pas les play-offs.

Cette fois, avec l’arrivée du jeune entraîneur Chérif Hamani, qui a su mener par deux fois Pontault-Combault, son ancien club, en demi-finales de ProLigue et a été élu meilleur coach de ProLigue la saison dernière, tout doit changer. Avec lui débarque aussi Safwann Khoudar comme adjoint, qui avait précédemment coaché les Louves de Noisy-le-Grand (D2 féminine). « Je suis quelqu’un qui aime bien partir de la défense pour la transformer ensuite sur du jeu rapide et des montées de balle. Pour ce qui est de la défense, j’ai trouvé à Tremblay déjà une bonne base puisque l’équipe a terminé 2e meilleure défense la saison dernière », observait Chérif Hamani, passé auparavant par Ivry, Nanterre, Gonfreville, Cherbourg et donc Pontault.

Le club s’est en tout cas équipé pour que cette tentative soit la bonne. Cyril Dumoulin, impérial dans les buts l’année dernière, est resté, et Tremblay a su attirer des espoirs comme le très prometteur Matteo Fadhuile, d’ailleurs passé par les catégories jeunes du club, et des joueurs d’expérience comme l’ailier droit Josip Bozic-Pavletic. L’arrière gauche Ephrahim Jerry (par ailleurs diplômé en médecine !) et l’ailier Jérémi Pirani complètent ce bouquet d’arrivées. Chérif Hamani a aussi la réputation de s’appuyer sur les jeunes du club, et à Tremblay il ne manquera pas d’un solide vivier, fruit du travail d’un Stéphane Imbratta désormais parti à Chambéry, en 1ère division…

AC Bobigny rugby 93, objectif demi-finale

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L’an dernier, la saison des Louves de Bobigny s’était arrêtée en quart de finale du championnat de France Elite, en prolongation face à Bordeaux. Avec un goût amer, celui d’être passées si près… Cette année, Bobigny garde son effectif et renforce sa ligne avant. Yllana Brosseau, pilier gauche internationale de 21 ans, revient à Bobigny après 2 ans d’absence, tout comme la 3e ligne centre espagnole Lourdes Alameda. Les avants auront un nouvel entraîneur, Sébastien Souquet, en provenance du Stade Français. Pour l’entraîneur Alexandre Gau, cela « offre de nouvelles possibilités. Nous avons un jeu basé sur la vitesse et l’évitement, des avants comme Yllana et Lourdes nous permettront aussi d’aller au contact pour briser la ligne. » La charnière sera renforcée avec l’arrivée de Marie Saluzzo, capable de jouer n°9 ou n°10. Dans l’équipe existante aux automatismes bien rodés, Alexandre Gau compte intégrer des jeunes du centre de formation. « Beaucoup sont prometteuses, avec déjà l’habitude de s’entraîner chaque jour. Comme cette année le championnat commence tard, le 15 décembre, nous pourrons leur offrir du temps de jeu lors des matches de la coupe de France, qui représentent un enjeu moindre. C’est impeccable pour intégrer les jeunes et les confronter au niveau Elite. » De quoi être ambitieux et vouloir « faire mieux que les quarts de finale de l’an dernier. Après… »

Les Louves du Noisy-le-Grand handball lorgnent la D1

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©NLGH

Cette année, les Louves ont faim. Maintenant que le club a enfin obtenu le statut VAP (une série de critères, notamment budgétaires, qui doivent être satisfaits pour envisager une montée), plus rien ne s’oppose à leur objectif D1. Encore faudra-t-il être irréprochable sur les parquets, avec un seul ticket pour la D1 délivré et 7 autres clubs VAP (dont les épouvantails Stella Saint-Maur, Fleury-les-Aubrais et Sambre). « Pour cette saison, on vise un top 3, et la montée serait extraordinaire », soulignait Farid Gherram, l’entraîneur de l’équipe première qui s’est considérablement renouvelée cette année. Fanta Diagouraga, meilleure marqueuse du championnat, Coura Kanouté et la gardienne Clara Verschuuren laissent la place à 7 recrues, parmi lesquelles l’ailière Apolline Feuvrier (St Grégoire-Rennes), la jeune arrière Meïssa Maurice (Plan de Cuques), l’expérimentée Nadia Bellakhdar, de retour à Noisy-le-Grand, et la gardienne Cécilia Errin (Plan de Cuques). « Sur le papier, l’équipe est plus dense, plus complète. Maintenant, y a plus qu’à », s’encourageait Farid Gherram qui donne rendez-vous le 3 septembre pour le premier match des Louves à l’extérieur à Bouillargues et le 17 pour l’entame des Louves à domicile (contre Clermont). Entre temps, il y aura aussi eu un match de Coupe, le 10 septembre, contre Toulouse.

Le Cercle 93 waterpolo, former les jeunes

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@Sylvain Hitau

Deux ans de suite, le Cercle 93 a terminé vice-champion de France Elite derrière Marseille, l’intouchable club leader du water-polo français. Il faut se rendre à l’évidence, sans un budget comparable à celui de la formation phocéenne, il n’est pas possible de rivaliser contre lui. Cela d’autant plus cette année après les départs du gardien Stefan Zivojinovic et surtout de Mehdi Marzouki, enfant du club de Noisy-le-Sec et pilier de l’équipe de France. Alors Jonathan Moriamé, directeur sportif du Cercle 93 recrute de l’expérience : « Pour défendre la cage, nous avons fait appel à Rémi Garsau, 38 ans et qui était avec moi de l’aventure des JO de Rio. Mathieu Peisson, le plus capé des joueurs français continuera à diriger l’attaque. Du côté des étrangers, l’Américain Alex Bowen (29 ans, arrière droit et droitier, une exception) et meilleur buteur des derniers championnats du monde, et l’international serbe Drasko Gogov, finaliste de la Ligue des champions. Plutôt que tenter de rivaliser avec Marseille, nous visons une place dans les quatre premiers, synonyme de participation à une coupe d’Europe, mais en formant des jeunes. Cinq de nos 14 joueurs auront moins de 21 ans. Nous mettons l’accent sur la formation : l’an dernier nos U15 ont gagné le championnat et les U17 vice-champions et désormais des jeunes de Tours, Aix, Nice, nous contactent pour jouer en Seine-Saint-Denis. Alors cette année l’objectif est de gagner les deux championnats, U17 et U19 ! »

Saint-Denis tennis de table 93, déjà focus JO

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©Yann Mambert

Seul club de France à compter une équipe femmes et une équipe hommes en Elite, Saint-Denis veut continuer de bien figurer. Mais à deux ans de Paris 2024, les Bleu et Blanc, qui avaient créé avant tout le monde un pool Génération jeux, sont déjà focus sur l’événement. Les compétitions internationales individuelles vont donc peser dans la balance, au moins autant que la Pro A. « Chez les femmes, on vise les play-offs. Les hommes eux joueront le maintien, comme l’an dernier. Avec on l’espère moins de blessures que ces 2 dernières années, qui ont été un peu maudites », résume Jean-Claude Molet, le président du club.

L’équipe femmes, qui s’était classée 6e la saison dernière après un superbe titre de championnes de France en 2021, est toujours solide avec une Barbora Balazova bronzée aux Championnats d’Europe en double mixte et une Prithika Pavade championne de France seniors. Mais coup dur, elles ont perdu Camille Lutz, qui a filé à Saint-Quentin. La jeune Alsacienne est remplacée par la Singapourienne Lin Ye, 122e mondiale. « On l’a notamment fait venir parce qu’il est bon que nos joueuses jouent aussi en interne face à des Asiatiques, en prévision de Paris 2024 », explique Jean-Claude Molet. L’équipe hommes, elle, reste inchangée avec le quatuor Pär Gerell, Mehdi Bouloussa, Joé Seyfried et Andréa Landrieu, Alexandre Cassin possédant toujours une licence au club pour les épreuves individuelles (mais il joue le championnat avec son club allemand de Fulda).

Hockey Club Neuilly-sur-Marne, les Bisons au charbon

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@Sylvain Hitau

Cette année comme souvent, les Bisons ont gardé seulement 8 joueurs sur 22 de leur effectif et ont donc recruté 14 nouveaux dont 6 étrangers. Autant de changements, est-ce habituel au hockey sur glace ou bien une spécificité nocéenne ? « Un peu les deux, selon l’entraîneur François Dusseau. Il est vrai que nous avons du mal à garder nos joueurs étrangers particulièrement. Les Bisons sont une formation reconnue, nous disputons presque toujours les play-off, mais notre vieille patinoire sans équipements adaptés à une équipe de D1 nous dessert. Notre budget est le 8e sur les 12 équipes du championnat D1, nous faisons avec, mais pour les joueurs, le prix des loyers d’un appartement en Ile-de-France ou à Cholet par exemple est sans commune mesure, ça compte ! Beaucoup apprécient la mentalité, le jeu engagé des Bisons, mais lorsqu’un joueur comme le Canadien Félix Brassard se voit proposer 3 fois plus pour jouer en D3 allemande, c’est difficile de dire non. » Cette année encore, François Dusseau mise sur « des travailleurs, pas de vedettes mais des gars sérieux, expérimentés. Ils auront aussi la tâche de former les jeunes, leur montrer l’exemple sur la glace comme en dehors. Nous comptons sur nos jeunes, comme par exemple Yassine Soubra, formé à Neuilly, parti à Amiens en sport-études et capitaine de l’équipe de France U18. Il revient cette année pour s’aguerrir au contact (et ce n’est pas peu dire en hockey, ndlr) des pros. Cette année, le championnat s’annonce très homogène, il faudra être réguliers et plus performants à domicile que l’an dernier. L’objectif comme toujours est d’être dans les 8 premiers du championnat et d’accéder aux play-off. Après, tout est possible ! »

CS Noisy-le Grand, rink hockey : objectif podium pour les garçons, le titre pour les filles !

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@Sylvain Hitau

Les Orange et Noir de Noisy-le-Grand ont la chance d’avoir leurs deux équipes masculine et féminine en Elite nationale de rink hockey. Ce sport est la version sur roulettes (4 roues en carré, et non carrées…) du hockey sur patin, les contacts en moins mais tout aussi rapide. Jean-François Malard, président, explique : « L’an dernier, les filles ont terminé à une décevante troisième place. Cette saison, l’objectif c’est le titre ! » Elles seront dirigées par Vanessa Daribo, une des meilleures joueuses au monde et formée à Noisy-le-Grand. Elle a raccroché les patins et commence une carrière d’entraîneure. C’est d’ailleurs elle qui a permis le recrutement d’une nouvelle gardienne espagnole, Elena Lolo en provenance de Gijon, ancien club de Daribo. Autre venue d’au-delà des Pyrénées, patrie du rink hockey, Berta Ribas Bové, 19 ans, a l’envie de briller. « Du côté des garçons, on garde notre jeune effectif (entre 20 et 25 ans), épaulé par l’expérimenté Anthony Weber (33 ans), reprend Jean-François Malard. Par contre, nous changeons d’entraîneur avec Joao Nasciemiento Delgado, en provenance du club portugais de Sintra et nous avons un nouveau gardien, Martin Graboa Rodriguez venant de La Corogne. L’objectif sera le podium et de nous faire plaisir face au plus haut niveau en coupe d’Europe. »

Tremblay Athlétique Club volley-ball, l’année pour faire un coup

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@Sportenphoto/Philippe Denis

Le pari peut sembler osé. A Tremblay, sur les 12 joueuses de l’an dernier, 5 s’en vont. Et Manu Geslin, l’entraîneur qui depuis 2016 a permis l’ascension des féminines de Tremblay de la pré-nationale à la N2 (3e plus haut niveau français), sen va. Mais Gaël Protat, président du club, annonce qu’il « vise la montée en Elite ». Et d’expliquer : « Cette année, ce ne seront pas une, mais deux équipes de chaque poule qui monteront. C’est l’occasion de faire un coup ! Nous avons recruté une doublette d’entraîneurs de Pantin, Uts Filocsaint et Shakib Jlassia, une joueuse canadienne Claire Vercheval ainsi qu’une joueuse centrale en provenance de Levallois-Perret, Aude Ba. Nous sommes encore en recherche d’une attaquante. La saison débute en octobre, on espère que la mayonnaise prendra et que ça marchera ! »

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