La nouvelle piscine de Marville a désormais un visage
Les plans de la nouvelle piscine du parc des sports de Marville sont désormais connus. Cet équipement, longtemps attendu par les habitants de Seine-Saint-Denis, sera construit par l’entreprise GCC, lauréat tout juste choisi par le Département, maître d’ouvrage. Opérationnel dès janvier 2024 pour pouvoir recevoir des entraînements de water-polo lors des Jeux de Paris 2024, ce centre aquatique accueillera surtout par la suite tous les habitants du département, pour une diversité d’usages.
Nagez dans son bassin nordique, prélassez-vous dans son bassin de loisirs, ressourcez-vous dans son hammam… Oui, vous avez bien lu : la piscine de Marville aura prochainement tout cela. L’ancienne piscine de ce grand parc des sports situé entre la Courneuve et Saint-Denis, fermée comme toutes les autres pour cause de Covid depuis le 17 octobre, va en effet passer le relais à partir de janvier 2024 à un équipement dernier cri, adapté aussi bien aux usages de la compétition que du loisir.
Lundi 30 novembre, le Département, maître d’ouvrage, a officialisé le projet lauréat de ce nouvel équipement : un bâtiment lumineux et moderne, conçu et construit par le groupement GCC en collaboration avec deux cabinets d’architecture et huit autres bureaux d’étude.
Annoncé pour janvier 2024, juste en amont des Jeux de 2024, cet équipement doit répondre à une double finalité : accueillir des entraînements de water-polo pendant l’événement olympique (les épreuves officielles auront elles lieu dans le nouveau Centre Aquatique olympique de Saint-Denis), mais surtout accueillir scolaires et habitants du territoire dans la « phase héritage ». Raison pour laquelle ses concepteurs ont privilégié une diversité des publics et des usages.
Trois bassins intérieurs, deux extérieurs
En intérieur, ce beau bâtiment en forme de L, qui sera construit à quelques encablures de l’ancienne piscine, abritera donc 3 bassins : un bassin sportif de 33m, particulièrement adapté à la pratique du water-polo, un bassin d’apprentissage de forme libre pouvant accueillir des cours pour nageurs débutants ou de l’aquagym, et un bassin d’éveil, de faible profondeur, adapté pour des personnes craignant l’eau ou des cours de bébé nageurs.
A l’étage, c’est un espace bien-être qui attendra le public, avec sauna, hammam, bain chaud et froid et salle de musculation. De la terrasse aux couleurs chaudes, les usagers auront une vue imprenable sur le fameux stade de Marville… et les deux bassins extérieurs, en contrebas sur la gauche : un bassin estival « classique » et, grande nouveauté, un bassin nordique de 25m chauffé à 28°C auquel on pourra accéder de l’intérieur par un couloir d’eau communiquant avec le bassin sportif. Une mezzanine donnant accès à des gradins de 500 places devant le bassin sportif permettra aussi de ne pas totalement exclure le public non-baigneur.
« On a vraiment voulu privilégier la diversité des usages et aménager aussi des espaces de rencontres entre nageurs et non-nageurs. On ne voulait pas faire qu’un lieu aquatique, on voulait aussi un lieu de lien social, un espace où le grand-père va voir sa petite-fille nager, des choses comme ça... », explique Jean-Pierre Vidal, dont l’agence BVL architecture a co-dessiné l’équipement et aussi signé les plans de la nouvelle piscine de Pierrefitte, qui devrait ouvrir en 2021.
Prévue de longue date, la nouvelle piscine de Marville, dont les travaux doivent démarrer en janvier 2022, aura été accélérée par l’obtention des Jeux. Par conséquent, elle porte bien sûr la marque de fabrique du programme Paris 2024 : sobriété écologique et accessibilité universelle. « C’est un bâtiment dont l’empreinte carbone sera neutre. Cela est rendu possible par l’utilisation de matériaux pérennes et faiblement énergivores comme le bois ou le béton bas carbone. Un système de récupération de chaleur visera aussi à limiter les coûts de chauffage. Ainsi, l’air chaud de la piscine sera récupéré et réinjecté dans les réseaux pour chauffer l’air ou l’eau des bassins. », détaille Anne-Sophie Brychcy, cheffe d’ASB Architectures, autre agence associée au projet.
Le Département a fait le choix de proposer un équipement généreux en espaces végétales, soucieux de préserver la biodiversité une étude écologique a était menée tout au long du projet avec notamment un écologue dans l’équipe de conception et un engagement à suivre cette démarche même après la réception de l’ouvrage au travers la labellisation biodivercity.
Le projet prévoit une flore variée, locale et adaptée aux usages ainsi que des habitats pour la faune avec par exemple la mise en place de nichoir en toiture de l’équipement et une zone de réserve de la biodiversité inaccessible au public.
Plan de rattrapage en matière de piscines
Autre socle fondamental : l’accessibilité universelle, qui se reflétera notamment dans l’organisation de l’espace. L’accès au bâtiment comme aux bassins se fera ainsi de plain-pied, pour éviter toute discrimination liée à des variations de niveaux. Le sens de circulation sera le plus simple possible, tandis que les agencements des cabines seront eux variés, pour répondre à tous les types de situation : personnes avec handicap, parent avec un bébé, personne âgée accompagnée...
Enfin, GCC s’est aussi engagée conformément aux clauses liées aux marchés publics de la Solideo (la Société de livraison des ouvrages olympiques, chargée de toute la partie héritage) à engager des personnes en insertion, tant sur le chantier en lui-même (24 000 heures équivalent temps plein) que sur l’entretien (16 000 heures). Car l’entreprise lauréate a aussi signé pour 10 ans de maintenance et d’entretien du bâtiment…
« On est fiers de pouvoir participer à cette aventure, car au-delà de l’aspect JO, construire une piscine, c’est toujours avoir un vrai rôle d’utilité publique, qui plus est dans un département comme la Seine-Saint-Denis qui manque encore de ce genre d’équipements. », résumait Patrick Dubourg, directeur général adjoint de GCC.
« Le futur Centre aquatique de Marville est la parfaite illustration de l’héritage des Jeux en Seine-Saint-Denis, puisqu’il permettra à la fois d’accueillir les sportifs durant la compétition et qu’il profitera ensuite aux habitantes et habitants pour de très nombreux usages. Il constitue à ce titre un élément majeur et durable de nos politiques publiques pour le développement de la natation en Seine-Saint-Denis. », soulignait de son côté le président du Département Stéphane Troussel.
Financé par la Solideo grâce notamment aux importantes contributions du Département et de la ville de Paris, le budget global se montera à 30,5 millions d’euros. Attendu de longue date par les habitants, cet équipement, partie intégrante du Plan Piscines du Département, n’est qu’un des huit bassins supplémentaires qui viendront, dans le sillage des Jeux, combler le retard en matière de piscines dans le territoire. Par sa situation exceptionnelle, aux portes du parc Georges-Valbon, il contribuera aussi à remodeler une zone que le Département espère redynamiser dans les prochaines années, avec l’implantation déjà effective de terrains de foot à 5 et l’éventuelle arrivée du centre de formation du Red Star. Dans cette réorganisation, la piscine de Marville devrait agir comme une fontaine de jouvence...
Christophe Lehousse
Visuels : ©Oxygen
Retrouvez ici la brochure de présentation du futur centre aquatique de Marville :
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