Santé

La maternité des Lilas menacée depuis dix ans de fermeture

La maternité des Lilas, menacée depuis dix ans de fermeture, dispose d’un an de sursis pour trouver une solution pérenne. Elle est soutenue dans son combat par les élu·e·s de Seine-Saint-Denis, des Lilas et d’Est Ensemble qui exigent des garanties de la part de l’Etat.

Dans leur appel du 11 mai, les élu·e·s exigent que l’Etat garantisse la pérennité de la maternité des Lilas avec ses valeurs. Ils saluent non seulement les 1200 accouchements que cet établissement réalise, mais aussi ses combats pour les droits des femmes, la valorisation du rôle des pères, l’égalité femmes-hommes, le droit à l’avortement. Une maternité qui incarne, depuis sa création en 1964, « un projet médical pionnier et novateur ». Les femmes y ont en effet la possibilité de choisir leur accouchement comme elles l’entendent, accompagnées par un personnel attentif et respectueux de leur choix.

"Laboratoire de l’Humanité"

Pour Chantal Birman, qui y a travaillé 40 années comme sage-femme, « le temps passé avec les patient·es fait partie intégrante du soin. (…) Informations, changement de positions, respirations, massages, encouragements verbaux, soins aux bébés, mises au sein, bains etc. : voilà le cœur de notre travail. » Dans une tribune publiée le 5 mai dans le magazine Causette, elle lance : « Faites de la maternité des Lilas le symbole qu’elle est déjà et élevez-la au rang de laboratoire de l’humanité, c’est le moins qu’on lui doit !  »

Les élus en appellent à l’Etat

Association à but non lucratif, cette maternité hors norme refuse de rentrer dans la course à la rentabilité. Celle qui accuse un déficit de 4,5 millions d’euros pointe du doigt les grilles tarifaires de l’Assurance maladie inadaptées à ses activités.

De leurs côtés les élu·e·s de Seine-Saint-Denis refusent de voir l’offre de soin, déjà largement insuffisante, s’appauvrir avec la disparition de cet établissement. La maternité des Lilas dont les activités sont exclusivement obstétriques regroupe aussi un centre de planification familiale et un centre d’orthogénie qui pratique 900 IVG chaque année.

Lionel Benharous, maire des Lilas, cite sur Twitter, ses prédécesseurs, Daniel Guiraud et Madeline Da Silva, qui aux côtés des habitants, des personnels, des usagers, avaient porté cette lutte. Il faut à la fois que « l’Etat débloque les moyens nécessaires à sa reconstruction, et que les équipes médicales qui sont l’âme de cette maternité soient pleinement partie prenante de ce nouveau départ ».

Une nouvelle mobilisation est prévue le samedi 28 mai dans le parc Lucie-Aubrac aux Lilas.

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Crédit photo : Nicolas Moulard

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