La co-construction autour du Prisme se poursuit

La co-construction autour du Prisme se poursuit
Héritage J.O.P. 2024

La construction à Bobigny de cet équipement de sport, pilotée par le Département et qui doit faire la part belle au para-sport, est lancée depuis octobre dernier. Mais la concertation des futurs usagers du lieu n’est pas finie pour autant : personnels des instituts médico-éducatifs, associations et mouvement sportif s’étaient donné rendez-vous lundi 23 janvier pour un nouveau temps d’échange.

Aux abords de l’hôpital Avicenne de Bobigny, on voit déjà se dresser ses futurs murs : le Prisme, équipement sportif en accessibilité universelle, dont la construction est pilotée par le Département, est en bonne voie.


Annoncé pour début 2024, ce méga-gymnase et pôle de recherche, qui sera centre d’entraînement pour les Jeux de Paris 2024, doit notamment répondre aux enjeux de pratique handisport en Seine-Saint-Denis. Avec ses salles de sport multi-usages, son architecture conçue pour tout type de handicap, ce projet évalué à 62 millions d’euros se veut un bâtiment permettant l’accès au sport à tous et à toutes, le plus grand d’Europe.


Sa conception, désormais portée par les deux cabinets d’architectes Roméo et Gulizzi, avait déjà fait l’objet d’un processus de concertation de tou·te·s les acteur·rice·s concerné·e·s : mouvement para-sportif, établissements accueillant des personnes handicapées, universitaires et clubs. Mais ce n’est pas parce que le gros œuvre est désormais acté que la concertation s’éteint pour autant.

L’inclusion, affaire de détails

« L’inclusion, ça se joue dans le détail, insistait ainsi Coline Hennebelle, chargée de mission sur le Prisme au Département de la Seine-Saint-Denis. Là, on a les grands principes, mais il serait vraiment dommage qu’à cause de détails mal pensés – des poignées de porte qui ne conviennent pas ou des couleurs trop agressives – le Prisme ne puisse pas pleinement jouer son rôle ».


Fin janvier, les futur·e·s usager·ère·s du lieu étaient donc invité·e·s à s’exprimer une nouvelle fois sur de possibles ajustements. Et ils-elles ne se faisaient pas prier : agrandissement de la place dévolue aux bus sur le parking, amélioration des pictogrammes prévus et aménagement de casiers dans les principales salles de sport faisaient partie des demandes de l’assistance.

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Devant une grande maquette où l’on pouvait emboîter et déboîter les 4 étages de cet édifice lumineux et aérien, les intervenant·e·s faisaient part de leurs observations. « Les repères spatio-temporels sont très importants pour des personnes en situation de handicap psychique ou intellectuel comme nous en recevons, soulignait Cloelia Marchesnay, cheffe d’équipe dans un foyer d’hébergement de l’association Coellia à Aulnay. Ce sont des personnes qui peuvent être vite perdues si elles n’ont pas leurs marques. D’où l’importance d’avoir des pictogrammes clairs et visibles. » Détail qui a son importance : presque chaque salle de sport est équipée d’une zone de « repos cognitif » pour les personnes en situation de handicap psychique ayant besoin de se calmer après une crise.

Equipe d’éducateurs sportifs à demeure

Mais la demande prioritaire ne portait pas sur du « bâtimentaire » : nombreux étaient ainsi les groupes à mettre l’accent sur la nécessité d’une équipe d’éducateur·rice·s sportif·ve·s à demeure qui puisse faire vivre les lieux.
« Nous ne sommes pas du tout formé·e·s pour faire découvrir une pratique sportive à nos publics. S’il y avait donc sur place une équipe de professionnel·le·s qui pouvaient encadrer la séance, voire venir en amont dans notre établissement pour un premier contact avec nos jeunes qui ont besoin d’être en confiance, ce serait idéal, pointait une éducatrice dans un établissement de Noisy-le-Sec.


« La vraie question sur le Prisme, c’est comment il va fonctionner. Soit ce n’est qu’un gymnase où les pratiquants réservent des créneaux à l’année, mais là ça perd de son intérêt. Soit ces mêmes pratiquants et accompagnants viennent avec la possibilité d’être accueillis par une équipe sur place, voire d’être formés, et là le Prisme prendra tout son sens. Ce n’est donc pas parce que le Prisme est en train de sortir de terre qu’on a fait tout le chemin », insistait Fabien Paillard, président du Comité Départemental Sport adapté 93 qui représentait à cette réunion les pratiquants en situation de handicap psychique et mental.


Prochaine grande étape dans l’odyssée du Prisme : fin mars, quand différents futur·e·s usager·ère·s des lieux seront convié·e·s à une visite sur site pour livrer leurs premières impressions.

Christophe Lehousse
Photo : ©Roméo Architecture

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