La Seine-Saint-Denis plus vite, plus haut, plus fort
A deux ans des JOP Paris 2024, la Journée olympique autour du Stade de France a attiré dimanche 26 juin des milliers de participant·e·s. Parmi eux, un large public du département, qui a pu découvrir gratuitement une trentaine de sports olympiques et paralympiques, auprès de champions souvent très accessibles. L’alchimie autour des Jeux monte en puissance...
« Comme j’aimerais être dans le stade dans 2 ans... » Tout juste sortie du stand « rugby » avec sa sœur et une copine, Aby, 14 ans, se met à rêver. Cette jeune fille de Saint-Denis, qui s’est mise au rugby cette année via la section sportive de son collège, adorerait pouvoir assister au tournoi olympique de rugby à 7 qui, dans deux ans, se déroulera au Stade de France.
Autrement dit, à très exactement 50 mètres – un bon dégagement au pied quoi - du stade annexe où était organisée, dimanche 26 juin, la Journée olympique. « Le rugby, j’adore ça : y a du contact et c’est aussi un sport d’équipe. Aux garçons qui me disent que c’est pas un sport de filles, je leur dis de venir jouer contre moi. Il n’y a pas longtemps, j’en connais un qui s’est fait plaquer par ma copine : il a pleuré… », lâche Aby dans un style que ne renierait pas Anne-Cécile Ciofani, vice championne olympique à Tokyo venue présenter dimanche sa discipline.
Donner un avant-goût
A deux ans des Jeux de Paris 2024 qui se dérouleront en bonne partie en Seine-Saint-Denis, les habitants du territoire ont pu avoir un aperçu un peu plus concret de ce que sera cette manifestation planétaire. « Après le lancement des chantiers, les difficultés liées notamment à la crise du Covid, il fallait qu’on associe plus étroitement les habitants à l’événement et donner un avant-goût de ce que seront les Jeux ici en Seine-Saint-Denis. Au vu du monde et des sourires, j’estime que c’est réussi », soulignait le président du Département Stéphane Troussel, venu mesurer l’engouement du public aux côtés de Tony Estanguet et de la nouvelle ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra.
Morante dans les airs
Avec 30 disciplines olympiques ou paralympiques présentées, des dizaines de champions au mètre carré, il fallait déjà faire preuve de certaines qualités sportives : se montrer endurant et garder la tête froide. Le Dionysien Allan Morante et l’équipe de France de trampoline avait assuré notre échauffement avec leurs sauts carpés, les B-boys and girls, nouveaux héros du « breaking », entré au programme olympique pour 2024, nous avaient fait monter en température...
Le maître-nageur s’appelle Camille Lacourt
Après ça, c’était parti pour le marathon de découvertes... Au stand handball, le tout jeune retraité multi-titré Michaël Guigou jouait les VRP de luxe ; à la natation, dans un département où 1 jeune sur 2 ne sait pas nager à son entrée en 6e du fait du manque de piscines, le maître-nageur s’appelait Camille Lacourt alors qu’à l’escrime, c’était carrément la photo de famille au grand complet. Au milieu d’Anita Blaze, Pauline Ranvier, Maureen Nisima… Joséphine Jacques-André Coquin, épéiste et membre de l’équipe de France à Rio 2016 croyait revivre ses débuts sur les pistes. « J’ai l’impression de me revoir à l’âge de 6 ans, quand j’ai découvert l’escrime au centre de loisirs de Drancy. Le fait de porter ce masque, d’être dans ma bulle et pourtant de combattre aux yeux de tous, ça m’avait tellement plu que j’avais tanné mes parents pour qu’ils m’inscrivent au club de Livry-Gargan. Et c’est un bonheur de voir cette même lueur dans les yeux des petits qui viennent découvrir la discipline ici », se réjouissait la sociétaire de l’AS Bondy, dont le grand rêve est de vivre les JO de Paris 2024 avec sa sœur Lauren Rembi.
Volley assis
Un peu plus loin, Zhina, Maïssane et Naïma, trois sœurs de Noisy-le-Grand accompagnées par leur maman sortaient avec le même sourire de l’atelier judo dispensé par la combattante du Blanc-Mesnil Sport Tahina Durand et Hélios Latchoumanaya, médaille de bronze aux Jeux paralympiques de Tokyo. « C’était vraiment bien, et on a aussi vu que ce n’est pas parce qu’on a un handicap qu’on ne peut pas devenir un champion », constatait Zhina, 13 ans. En matière de Jeux paralympiques, la Seine-Saint-Denis sera là aussi servie puisqu’au-delà du para-athlétisme et de la para-natation, elle vient de récupérer le volley assis, en démonstration lors de la journée olympique, l’épreuve de para-marathon au départ de La Courneuve et la boucle de para-cyclisme à Clichy-sous-Bois.
La fierté des volontaires
Pour guider tout ce beau monde dans les allées, répondre aux questions des uns et des autres, on pouvait aussi compter sur le concours des volontaires des Jeux, dont le Département est un bon pourvoyeur puisque 600 se sont déjà inscrits sur la plateforme ouverte à cet effet. C’était le cas de Firas, 20 ans, originaire de Saint-Ouen et passionné de sport. « Je me suis inscrit parce que j’aime le sport et qu’avoir les JO près de chez soi, ce n’est pas quelque chose qui arrive tous les jours », témoignait cet étudiant en école d’ingénieur. « Je suis fier que les Jeux se déroulent en Seine-Saint-Denis. Et moi qui fais du judo, si je pouvais par la même occasion voir les épreuves de judo et Riner, mon grand modèle, ce serait le top… »
"Mettre en lumière les talents du département"
Le plaisir et la fierté, ce sont aussi ces deux maîtres-mots que retenaient Iptissem à l’issue de cette journée. Encore un peu essoufflée par le duel aux haies auquel elle se sera livrée avec son amie, cette étudiante en biotechnologie et marketing à Paris-13 se réjouissait de la passion pour le sport qu’avait pu renvoyer la Seine-Saint-Denis à l’occasion d’une telle journée et formulait un vœu pour 2024 : « J’espère vraiment que ces Jeux mettront en lumière les talents du département et casseront un peu cette image ghetto qui peut parfois coller à la peau de la Seine-Saint-Denis. J’aimerais bien qu’on voie ce département tel qu’il est et pas tel que beaucoup de gens le fantasment. » La justesse et la clairvoyance sont une course de fond.
https://lemag.seinesaintdenis.fr/Un-avant-gout-des-JOP-Paris-2024-au-Stade-de-France
Christophe Lehousse
Photos : ©Nicolas Moulard
Dans l'actualité
Quand une cheffe étoilée cuisine pour 500 étudiant·es
Virginie Giboire, cheffe étoilée de Rennes, a cuisiné lundi 2 décembre pour 500 étudiant·es sur le campus de Paris 8 à Saint-Denis. Une initiative (…)
Le projet 40×40 pour sensibiliser à la lecture dès le plus jeune âge
Améliorer l'accès aux livres et à la lecture pour toutes et tous, c'est depuis longtemps un engagement du Département. Pour fêter les 40 ans du (…)
Sandra Reinflet raconte les héroïnes du quotidien
Depuis plus de 20 ans, la dyonisienne Sandra Reinflet arpente le monde et sa ville pour mettre en lumière celles et ceux qui ne le sont que (…)
Aide sociale à l’enfance (ASE) : le Conseil des jeunes tient ses promesses
Lancé en 2022, le Conseil des jeunes confié·es à la protection de l'enfance accueille plusieurs fois par an des dizaines de jeunes de 6 à 25 ans (…)
Brigitte Lecordier, la voix de Dragon Ball, c’est elle
Dans les années 1980-90, Brigitte Lecordier a été la voix française de Son Goku, le petit héros du dessin animé japonais Dragon Ball. Un rôle (…)