La Seine-Saint-Denis mérite l’égalité
Jeudi 29 novembre, l’Assemblée départementale a voté le rapport sur les orientations budgétaires 2019. Un budget qui maintient l’investissement pour répondre aux besoins des habitants, sans hausse d’impôts. Mais surtout, un constat : l’État doit 347 millions d’euros à la Seine-Saint-Denis !
La solidarité, la Seine-Saint-Denis est pour ! Comme tous les départements, elle est chargée d’appliquer les dispositifs de solidarité nationale mis en place par l’État : le RSA, la Prestation de Compensation du Handicap, l’Allocation Départementale Personnalisée d’Autonomie. Et dans un territoire comme le nôtre où une grande part de la population rencontre des difficultés, où 28% des foyers vivent en dessous du seuil de pauvreté, ces dispositifs sont d’une importance capitale. Ils représentent des sommes considérables : 505 millions d’euros pour le versement du RSA, 132 millions pour l’ADPA, 60 millions pour la PCH, Soit 697 millions d’euros. Seulement ces dispositifs de solidarité nationale ne sont qu’en partie compensés par l’État et c’est à la Seine-Saint-Denis de régler la note. Celle-ci s’allonge encore. L’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle dépendant du tribunal de Bobigny, les mineurs étrangers non accompagnés qui y débarquent sont confiés à l’Aide sociale à l’enfance de Seine-Saint-Denis, tout comme les enfants revenus de Syrie. « Au total, s’exclame Stéphane Troussel, président du conseil départemental, ce sont donc 347 millions d’euros qui ont été assumés en 2018 par le Département et les habitants de Seine-Saint-Denis à la place de l’État ! 346 millions, c’est autant de moins pour le désendettement de notre collectivité, pour la transition écologique, pour l’aide sociale à l’enfance, pour le soutien aux projets des associations ou des collectivités. »
« Défaillance de l’État »
Et pourtant, La Seine-Saint-Denis a vraiment besoin cet argent. Car tous les indicateurs montrent que l’État y joue de moins en moins son rôle de garant de l’égalité de tous les citoyens. Le Conseil national d’évaluation du système scolaire montre que c’est en Seine-Saint-Denis que les professeurs sont les plus jeunes, restent le moins longtemps, qu’il y a le plus d’enseignants contractuels. Dernièrement les juges pour enfants tiraient le signal d’alarme pour réclamer des moyens, jusqu’au rapport signé par les deux parlementaires Rodrigue Kokouendo (LREM) et François Cornut Gentille (LR) qui parle carrément de « défaillance de l’État » concernant le département de la Seine-Saint-Denis.
Le Département de Seine-Saint-Denis a plusieurs fois attiré l’attention du gouvernement pour réclamer ce qui lui est dû. Mais même le dernier courrier que Stéphane Troussel a adressé début novembre au premier ministre est resté sans réponse. Alors l’assemblée départementale a décidé d’agir fortement et d’envoyer la facture à l’Élysée. Cet argent, l’État le doit aux habitants de la Seine-Saint-Denis. Le 20 décembre, l’Assemblée départementale votera le budget 2019, il reste donc presque trois semaines à l’État pour régler sa dette à la Seine-Saint-Denis...
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