Semaine de la mobilité Vélo Rosny-sous-Bois

La Rosnycyclette fait son Tour du 93

En cette semaine de la mobilité, Seine-Saint-Denis le Mag a enfourché sa bicyclette au sein de l’équipe de la Rosnycyclette, une association de promotion du vélo. L’occasion de passer un moment ensemble, de partir d’échanger des tuyaux vélos, et de partir à la découverte de la forêt de Bondy

Alors que Tadej Pogacar se lançait à l’assaut de la 21e et dernière étape du Tour de France, ce dimanche 20 septembre, l’équipe de la Rosnycyclette a franchi la ligne de départ de son petit Tour du 93, à 10h30 devant la gare de Rosny-sous-Bois. En tête de peloton, gilet jaune claquant au vent et casque vissé sur la tête, Dany et Cinzia sécurisent les passages difficiles, conseillent la quinzaine de coureurs, indiquent les rues les plus agréables à emprunter pour la balade. Véronique ferme la marche, s’assurant que tout le monde suit.

Une maison du vélo au Pré Gentil

Première étape au pied de la cité du Pré Gentil. Depuis novembre 2019, l’association dispose d’un local fourni par Seine-Saint-Denis Habitat. Fini, le matériel qui s’entasse dans le garage de la présidente ! Ici, clés à molettes, clés allen et tournevis sont harmonieusement disposées sur le mur. "Avant, on faisait des ateliers d’auto-réparation en pied d’immeuble. Depuis qu’on a le local, on peut bricoler à l’abri", explique Dany. Il était moins une ! Si tout s’est arrêté avec le confinement, l’association a été prise d’assaut quand il a pris fin. Les six bénévoles réparateurs sont alors soumis à des cadences stakhanovistes, réparant dix vélos par semaine. Malgré cela, leur liste d’attente ne cesse de s’allonger. "On s’est insérés dans le dispositif "coup de pouce vélo". A chaque vélo réparé, l’association perçoit 50 euros de subvention, grâce auxquels on peut investir dans du matériel. L’activité est telle que l’association va embaucher cette année un salarié", détaille Dany, à la fois fier et désolé de devoir refuser du monde.

Armée de clés et de pompes, la fine équipe reprend la route, filant dans les allées paisibles de Neuilly-Plaisance, Villemomble, puis Gagny. Le "Tourmalet" du parcours vient interrompre son tranquille cheminement : seuls les athlètes, et les tricheurs, aidés de leur assistance électrique, parviendront en haut de cette côte ardue sans poser le pied à terre. Les autres arriveront à pied, suintants, et des déraillements- et réparations, toujours par Dany-, expliqueront le retard des derniers. Les attendant, on lie connaissance, on échange des trucs et astuces - comment éviter les funestes croisements de chaînes, éviter de forcer sur les genoux grâce au jeu des plateaux et des vitesses, être plus stable et plus puissants en montant sa selle, etc.

Colchiques et bosquets

Puis on repart, cap sur Montfermeil. Le paysage change : alors qu’on longeait jusque là des rangées de coquets pavillons en meulière, place à des immeubles récents, et à un décor de ville nouvelle. Au loin, la dernière barre de la cité-jardin des Bosquets, recouverte par une fresque de JR, rappelle ce à quoi ressemblait le quartier le plus chaud de France avant la rénovation urbaine. Soudain, notre Poulidor nous incite à passer une barrière, et l’on se retrouve à l’ombre des frênes et des chênes pédonculés qui commencent à roussir. Glands et marrons craquent sous nos pneus, à peine couverts par les chants des oiseaux. Non loin du lac des nénuphars, une clairière nous ouvre les bras. Les freins crissent : c’est l’heure du casse-croûte.

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Autour des sandwichs, les langues se délient. Il y a là Yamina, flanquée de sa fille Maria d’une douzaine d’années. "Je rate la première bougie de mon dernier fils pour faire cette balade. Je ne suis remontée sur un vélo qu’à 34 ans, et depuis, je suis accro", raconte la maman. Amine et Yasmine, couple d’informaticiens, ont aussi fait garder leurs enfants pour participer à la balade. Amine, lui aussi, n’a appris à pédaler qu’à trente ans. "Pour les autres, cette balade est anodine, mais moi, je suis très fier d’être arrivé jusque-là". Idem pour Yasmine : elle avait rechargé son portable pour pouvoir, si elle craquait, rentrer chez elle grâce à son GPS. Elle n’en a pas eu besoin. Cinzia sert le café pendant qu’on débat de la ville de Rosny, de sa densification, de l’arrivée prochaine de la ligne 11 du métro et du Grand Paris, de l’explosion du prix de l’immobilier. Les filles de Fabien et Yoshiko, venus pour "enfin comprendre comment on pouvait rentrer dans la forêt de Bondy", s’amusent dans l’herbe avec Maria, la collégienne.

Pourfendeurs de "points noirs"

A peine l’idée de sieste nous traverse-t-elle l’esprit qu’il faut redémarrer, non sans courbatures naissantes dans les cuissots. Après une petite balade dans les bois, nous ressortons, à Clichy-sous-Bois, puis nous nous attaquons aux opulentes rues du Raincy, avant de regagner Rosny par la toute nouvelle piste départementale Lech Walesa. Régulièrement, Dany nous indique les "points noirs" du cycliste. Tel carrefour, que l’on est obligé d’éviter si l’on tient à sa vie, tel panneau qu’il manque à un feu pour permettre aux vélos de tourner à droite sans attendre, telle voie inadaptée. Outre les ateliers de réparation et les balades, Rosnycyclette se veut la vigie et l’avocat du cycliste, et tente de contribuer aux décisions de la ville concernant les aménagements cyclistes... sans toujours être entendus selon eux. Nous bouclons la boucle à l’heure du goûter, éreintés, mais heureux de s’être dépensés et d’avoir, à notre manière, honoré la journée du patrimoine. A ceux à qui cette promenade dominicale et champêtre aurait fait envie : l’association en organise une par mois, et vous pouvez retrouver les annonces et les parcours sur la page Facebook de la Rosnycyclette. A vos like, prêts, partez !

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