Seine Saint-Denis
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La Dynamo accueille une émission de mi-mandat éclairante

Mardi 21 novembre, la majorité départementale dressait son bilan de mi-mandat à la Dynamo de Pantin, au cours d’une émission diffusée en direct. L’occasion pour le président du Conseil départemental Stéphane Troussel et son équipe de défendre leurs priorités - éducation, accès à la culture pour tous, égalité territoriale – et de dire les espoirs qu’ils fondent sur l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques en 2024. Reportage et VIDÉO intégrale.

« Bienvenue dans cette belle salle de la Dynamo à Pantin. Personnellement, je la découvre. Une dynamo, pour moi, ça servait sur un vélo à éclairer le chemin. » Le présentateur Rachid Arhab a su habilement introduire les débats, en ce mardi soir de bilan de mi-mandat pour l’équipe départementale, accueillie à Pantin par son maire Bertrand Kern.

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Voilà en effet deux ans et demi que Stéphane Troussel a été réélu à la tête du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Un moment que la majorité départementale a donc choisi pour tirer un premier bilan de son action, qui s’étendra jusqu’en 2021.

Diffusée en direct et visible en différé sur le site du département, l’émission était lancée par ces mots de Stéphane Troussel.
« J’ai l’habitude de dire que l’avenir du pays se joue en partie en Seine-Saint-Denis. En effet, c’est un des départements qui possède le plus de possibilités de transformations en France, de par sa jeunesse, de par son histoire industrielle. Et en même temps, c’est un défi. Ainsi, il faut arrêter avec ces stéréotypes défavorables accolés à la Seine-Saint-Denis pour en percevoir réellement toutes les potentialités... »

Piliers du développement

Et en trois ans, le Département s’est largement employé pour révéler et cultiver ces potentialités. Les piliers du développement, à écouter les élus de la majorité départementale, avaient pour nom : éducation, accès à la culture pour tous et transports.
« Sur l’éducation, on revendique l’idée de dépasser nos missions premières. On ne s’intéresse ainsi pas qu’au bâti, même si avec 15 nouveaux collèges et 25 rénovations jusqu’à 2020, on a déjà largement de quoi faire. Mais on essaie aussi de participer au projet éducatif à travers les parcours artistiques et culturels », soulignait Emmanuel Constant, vice-président en charge de l’éducation. Et en effet, quelques images de « Swagger », le film réalisé par Olivier Babinet avec des élèves du collège Claude-Debussy à Aulnay, sélectionné à Cannes en 2016, venaient rappeler qu’avec ses nombreux ateliers Culture et Art au collège, la Seine-Saint-Denis est sûrement un des départements les plus volontaristes de France.

Sur l’accès à la culture pour tous, un chiffre était aussi mis en évidence : le Département investit chaque année 18,5 millions d’euros dans ses politiques culturelles.
« Nous sommes d’avis que la culture est un puissant levier pour lutter contre les inégalités. C’est vrai qu’en ces temps de rareté de l’argent public, la culture a tendance à être sacrifiée en premier. Mais quand on voit notre soutien au spectacle vivant, aux associations, aux festivals, on ne peut pas dire que ce soit notre choix », répondait ainsi Stéphane Troussel à une question sur la fragilisation des politiques culturelles adressée par Edgard Garcia, créateur du Grand Zebrock, un festival de musiques actuelles pour les jeunes talents de Seine-Saint-Denis.

Sur les transports, l’équipe départementale faisait valoir sa mobilisation de tous les instants et sa participation à des projets importants tels que le T11 mis en service entre Epinay et Le Bourget en juillet dernier ou le T4 tant attendu à Clichy-sous-Bois en 2019. Sur le chapitre du Grand Paris Express, ses 200 kilomètres qui doivent sillonner l’Ile-de-France, avec un tiers des gares en Seine-Saint-Denis, comme sur des projets tels que le TZen3 ou le prolongement du T1 à l’est, M.Troussel se chargeait de rappeler l’État et la Région à leurs engagements.

Et le Département n’oubliait pas non plus qu’il avait été l’hôte en 2015 de la conférence mondiale sur le climat - la COP21 - au Bourget. Les chantiers ouverts en matière d’écologie sont ainsi multiples : promotion des circulations douces, défense des huit parcs départementaux, lutte contre la précarité énergétique… « A travers notre plan « Rénov’habitat 93 », nous participons à la rénovation énergétique des bâtiments. Mais nous voulons aller plus loin, annonçait Frédérique Denis, conseillère départementale et présidente du groupe EELV. Nous allons mettre en place un dispositif de « chèque habitat écologique et citoyen » destiné à valoriser toutes les initiatives citoyennes qui permettent d’inventer de nouvelles manières d’habiter, comme des jardins partagés ou des garages à vélos. »

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Mais le Département savait aussi reconnaître les manques et les prochaines priorités. Suite à une remarque d’une habitante de Saint-Denis pointant le manque de places en crèche dans le département, Frédéric Molossi admettait sans peine un « décrochage par rapport à la moyenne nationale » (50 % des demandes assurées contre 30 % en Seine-Saint-Denis). Et le vice-président en charge de l’enfance et de la famille d’indiquer les moyens mis en place pour y pallier : le plan Petite enfance et parentalité, avec un objectif de création de 3500 places en crèches supplémentaires, ainsi qu’une création de 1000 places supplémentaires sur l’accueil individuel. « Pour cela, nous travaillons notamment sur de nouvelles formes d’accueil, comme les Maisons d’assistantes maternelles (MAM), dont 15 ont déjà ouvert dans le département ».

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Sur le handicap, où la Seine-Saint-Denis accusait jusqu’à récemment un grand déficit, le Département affichait là aussi sa volonté d’en faire davantage. « 1000 places supplémentaires sont prévues dans différents types de structure d’ici 2025 et nous voulons renforcer l’aspect inclusif de nos politiques », soulignait Magalie Thibault, vice-présidente chargée de l’autonomie des personnes. L’émission elle-même, traduite en simultané en langue des signes par deux interprètes, confirmait ses propos. Dans la foulée, Nadège Grosbois, vice-présidente en charge de l’économie et de l’emploi et Florence Laroche, conseillère déléguée au numérique ont elles aussi rendu compte des avancées dans leurs domaines respectifs.

Temps de passage

Dernier volet de la soirée, le possible « effet JO » était une occasion de regarder vers l’avenir. Car avec la présence en 2024 du village olympique, du village des médias et de plusieurs épreuves en Seine-Saint-Denis dont l’athlétisme et la natation, les Jeux devraient avoir des retombées dans de nombreux domaines : logement, transports, changement d’image de la Seine-Saint-Denis et bien entendu emploi. Rachid Arhab citait ainsi une étude d’impact récente sur les possibles emplois que cet événement pourrait générer en Ile-de-France : entre 120 000 et 250 000.

Mathieu Hanotin, conseiller départemental chargé du sport et des grands événements, se voulait lui aussi optimiste, en même temps que vigilant : « Les Jeux sont une formidable opportunité pour la Seine-Saint-Denis. En matière d’investissement et aussi de développement de la pratique sportive. Mais ce n’est pas gagné d’avance, il y a un risque que les retombées pour le département soient finalement moins grandes que prévu. A nous de faire valoir les intérêts des habitants dans cette question. »

Pas de triomphalisme donc, mais une volonté affirmée de combativité et d’engagement. Pour filer la métaphore sportive, à mi-mandat, cette équipe départementale semble bien dans les temps de passage.

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CL

Ce qu’ils en ont pensé :

Cyril D’Angelo, habitant de Clichy-sous-Bois et employé à la Poste à Tremblay :

« Des points positifs, pour moi, il y en a plein : la construction de collèges, le chèque réussite de 200 euros (à la rentrée des élèves en 6e) qui est une bonne solution pour augmenter le pouvoir d’achat pour les parents. Personnellement, j’ai posé une question liée aux transports, car à Clichy-sous-Bois, cela reste le gros point noir. Il faut ainsi une heure et demie pour rejoindre Paris. Je sais que le département fait un gros travail pour désenclaver notre ville et j’espère que quand M.Macron vient nous dire que la ligne 16 sera construite en temps et en heure, il tiendra parole. Sur les questions d’emploi, ce serait bien que ça avance, même si je sais que le Département fait son possible. Idéalement, il faudrait aussi plus d’entreprises à Clichy-même, pour que les gens voient que la Seine-Saint-Denis, ce n’est pas forcément ce qu’en disent les médias »

Wael Sghaier, chargé de communication au MediaLab93 de Pantin :

« Je trouve ça normal que le Département mette en avant son bilan en matière d’éducation et de culture. Je suis moi-même allé au collège en Seine-Saint-Denis, tout comme ma petite soeur et effectivement, de bonnes initiatives sont prises en matière de rénovation de collèges. Sur la culture, idem, j’ai travaillé dans ce domaine, et énormément de choses sont faites pour l’accès de tous à la culture. Pour moi, un des manques, c’est la démocratie participative. Sur un sujet comme les JO, il serait par exemple intéressant d’associer les habitants de plus près. Car la possible gentryfication (la flambée de l’immobilier, entraînant une relégation des populations au moins fort pouvoir d’achat) que peuvent amener avec eux les JO et le Grand Paris fait peur, j’ai pu le constater sur le terrain. Sur ce genre de points spécifiques, il serait souhaitable d’avoir des débats plus en profondeur. »

Christian Michel et Ann Simpson, habitants de Rosny et retraités :

« Les engagements nous paraissent tenus dans la plupart des grands domaines : construction et entretien des collèges, chèque réussite de 200 euros aux parents d’élèves, persistance de l’effort pour la culture pour tous... L’initiative de la marque IN Seine-Saint-Denis, pour un département-monde comme l’est la Seine-Saint-Denis - ce qui constitue une richesse - nous paraît aussi positive. Peut-être faudrait-il accentuer les efforts pour davantage de circulations douces. Les JO comme accélérateur de développement, nous y croyons, mais c’est vrai qu’il faudra veiller à ce qu’il n’y ait pas d’un côté l’institution et de l’autre les habitants qui ne seraient que simples spectateurs de l’événement. »

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A noter que cette émission marque le coup d’envoi d’une tournée départementale. Jusqu’en janvier, le président du Conseil départemental se rendra ainsi dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis pour poursuivre en compagnie des habitants ce bilan de mi-mandat et tenir compte de leurs souhaits pour la suite.

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