« J’aimerais être interne toute ma scolarité ! »
Deux nouveaux internats de la réussite ont ouvert en septembre dans des collèges du département : Gustave-Courbet à Pierrefitte-sur-Seine et Solveig-Anspach à Montreuil. Le Mag a rencontré un jeune interne de 6e du collège Gustave-Courbet, épanoui dans sa nouvelle vie. Reportage.
Alexandre, « 11 ans et trois mois », est un battant. Depuis tout petit, il est abonné aux bonnes notes, mais il ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. « J’ai envie d’avoir un boulot très sérieux : pilote d’avion ou informaticien », explique le jeune interne, ravi de faire visiter son nouveau lieu de vie, très lumineux grâce aux nombreuses baies vitrées.
« Côté vert, c’est les filles et côté bleu, c’est les garçons. Là, il y a ma chambre où on est trois. On a chacun une armoire et un bureau. On a nos toilettes et notre salle de bain avec deux douches. C’est tout neuf, c’est spacieux. On est les premiers à être ici et ça, c’est vraiment une chance ! », se réjouit Alexandre.
Un internat pour réussir
L’année dernière, lorsqu’il était en CM2, une réunion d’information sur l’ouverture du nouvel internat dans sa ville, Pierrefitte-sur-Seine, lui a ouvert de nouveaux horizons. « J’ai compris qu’à l’internat on pouvait avoir plus de soutien pour les devoirs, et que cet internat était un internat de la réussite, pour que tous les élèves réussissent à passer le niveau supérieur. Et puis, je voulais marcher dans les pas de ma famille car plusieurs personnes de ma famille ont été internes ».
Ses parents ont d’abord été un peu surpris par l’idée de leur fils. « Nous habitons à cinq minutes à pied du collège Gustave Courbet !, sourit Marie-Louise, la maman d’Alexandre, mais cette possibilité d’internat a créé une vraie envie chez lui. Il est très école, très réfléchi et nous avons souhaité l’accompagner dans cette logique. Nous savons bien qu’Alexandre ne prend pas de décision à la légère, et puis il sait que nous sommes à côté, il n’a pas complètement coupé le cordon ! ».
En effet, la semaine d’un interne commence le lundi matin et se termine le vendredi après les cours, ce qui laisse tout de même trois nuits chez soi. « Et ceux qui ont un téléphone ont droit à 30 minutes chaque soir pour appeler à la maison », souligne Alexandre qui ne manque jamais ce rendez-vous avant la lecture du soir et le coucher.
La vie à l’internat
Mais concrètement à quoi cela ressemble la vie dans un internat ? « Le matin, on se lève à 6h50, on s’habille et on va prendre le petit-déjeuner dans la cantine puis on revient se laver les dents. À 8h, on descend au collège, on passe notre journée, on goûte à la cantine et on retourne à l’internat à 18h pour faire nos devoirs. On dîne à 19h30 et à 21h30 on se couche. Il y a aussi des temps libres où on joue à des jeux comme au Dobble », explique le collégien. Un conseiller principal d’éducation et deux assistants d’éducation accompagnent les élèves, pour leurs devoirs, et dans cette vie quotidienne qu’ils partagent. « Notre rôle éducatif est plus poussé à l’internat, cela enrichit les liens avec les élèves », souligne M. Le Drévo, l’un des trois CPE du collège Gustave Courbet qui se relaient, le soir, dans cet internat qui accueille pour l’instant une petite vingtaine d’élèves de la 6e à la 3e. À terme, 38 collégiens pourront être accueillis.
Six semaines après la rentrée, Alexandre dit Loulou le boss, ne regrette pas de rester dormir au collège. « Je n’imaginais pas que c’était aussi bien ! On pourra bientôt prendre le petit-déjeuner dans l’internat. Bientôt, on aura le wifi, des ordinateurs et des vélos-bureaux (dispositif pour aider à la concentration, ndlr) », s’enthousiasme Alexandre.
Tous les internes du collège Gustave-Courbet ne sont pas aussi studieux qu’Alexandre. Certains ont plus de mal à s’adapter ou perçoivent cette nouvelle vie davantage comme une punition. C’est pourquoi, avant toute inscription, il est indispensable que ce choix résulte d’une démarche volontaire de la part de l’élève comme de sa famille. Reste que pour beaucoup de collégiens, c’est la possibilité de trouver un cadre très structurant et rassurant où tout est mis en œuvre pour favoriser la réussite scolaire. La participation des familles, pour l’internat et tous les repas, est basée sur le quotient familial. Elle est comprise entre 69 € et 921 € par trimestre.
Quand on lui demande si sa famille, la télé ou la nourriture de ses parents lui manquent, Alexandre reste stoïque. « Parfois, ma petite sœur dit que je lui manque, mais moi ça va je me suis fait des copains, comme les deux autres 6e avec qui je partage la chambre. On peut tisser des liens très forts avec ses amis ici. Avant je regardais la télé, ici je me déconnecte et je suis bien aidé pour mes devoirs. Je n’ai vraiment pas de regrets. J’y vais à fond, j’aimerais bien être interne toute ma scolarité ! ». Côté nourriture, pas de frustration non plus. Quand il rentre le week-end, Alexandre a souvent le plaisir de trouver au menu l’un de ses plats préférés, comme les croque-monsieur !
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